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S’il continue de chercher la rentabilité pour démontrer sa viabilité économique, le marché du biogaz revendique également son influence positive sur certains secteurs d’activité. Il trouve par exemple un écho dans le domaine du transport, en proposant un nouveau carburant propre et meilleur pour l’environnement.

Influencés par leurs chargeurs et par la loi sur la transition écologique, les transporteurs cherchent des solutions alternatives. Aussi, le gaz naturel s’impose comme un carburant propre et efficace pour répondre au défi climatique auquel l’industrie des transports doit faire face.
Pour l’instant, les moteurs fonctionnent surtout au gaz naturel, c’est-à-dire une énergie fossile extraite de gisements. A l’avenir, ils bénéficieront de l’émergence de la production de gaz renouvelable, qui dispose des mêmes propriétés et se retrouve de plus en plus injecté dans les réseaux. Ainsi, la filière du bioGNV est appelée à progresser en même temps que l’évolution du gaz dans l’industrie automobile.

Le parc de véhicules : un fort potentiel de développement

Le nombre de véhicules en circulation roulant au biogaz est en augmentation, ce qui permet à la filière biogaz d’appréhender les tendances futures et de saisir de nouvelles opportunités.
En effet, la part des motorisations GNV a représenté 1,8 % des immatriculations poids lourds françaises en 2018, soit  +78 % pour le parc des poids lourds alimentés au gaz. Selon L’Usine nouvelle tous les acteurs prédisent une forte croissance des transports roulant au gaz naturel.
Pourquoi ?  La filière bénéficie de plusieurs moteurs :

  • Les exigences des pouvoirs publics en termes de qualité de l’air ; l’interdiction du diesel dans de plus en plus de villes
  • Les exigences des chargeurs de la grande distribution, qui ont besoin d’une image propre et qui poussent les transporteurs à passer au gaz naturel
  • Des mesures incitatives en vue d’atteindre les objectifs fixés par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Il s’agit de faire en sorte que 3 % des camions roulent au GNV, et que 20 % de ce gaz soit du bioGNV. Principalement visés par ces mesures, les transporteurs disposent de plusieurs leviers pour investir dans les véhicules GNV :
    – Un gel de la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) au taux 2017 (0,07 euro/kg) pendant 5 ans
    – La récupération totale de la TVA (à l’instar des autres carburants)
    – Le suramortissement accordé aux entreprises faisant l’acquisition d’un véhicule roulant au gaz (mesure prolongée jusqu’en 2022)
    – L’exonération partielle ou totale du coût de la carte grise

Selon l’AFGNV (Association française du gaz naturel pour véhicules), en comptant les bus, autocars, poids lourds et les bennes à ordures ménagères, la flotte des véhicules roulant au gaz, estimée à 7000 unités en mars 2019, pourrait évoluer à 220 000 véhicules en circulation d’ici 2022.

Les véhicules utilitaires légers : un segment également porteur

Très prisés pour le transport de marchandises et la livraison en agglomération, ces véhicules devraient augmenter dans les années à venir. D’après les estimations de La Plateforme automobile (organisation rassemblant la filière automobile en France), il apparaît possible d’atteindre un parc de 110 000 unités de véhicules utilitaires légers en 2023, et d’un million en 2030. D’après  L’Officiel des transporteurs Magazine, à cet horizon, la flotte pourrait être alimentée à 40 % en bioGNV, voire 60 % en 2035.

Une évolution technique des véhicules vers le gaz

La tendance à l’utilisation du gaz comme carburant pousse les constructeurs à revoir leurs stratégies et à étoffer leurs gammes afin de proposer des véhicules adaptés. Ces changements touchent fortement le secteur des transports poids lourds, dont de nombreux acteurs repensent leurs gammes à destination des transporteurs. Par ailleurs, sur le marché des poids lourds, les innovations  sont encourageantes. Elle permettent notamment aux véhicules roulant au gaz d’atteindre des performances équivalentes à celles des véhicules utilisant des carburants traditionnels : près de 500 kilomètres d’autonomie aux véhicules roulant au gaz naturel comprimé et jusqu’à 1 200 kilomètres pour ceux fonctionnant au gaz naturel liquéfié à double réservoir.

La problématique des points d’avitaillement

Le développement de la filière biogaz dans l’industrie du transport coïncidera également avec l’amélioration du réseau de points d’avitaillement. En effet, un trop faible nombre de stations n’incite pas les individus (particuliers ou transporteurs) à envisager l’acquisition d’un véhicule fonctionnant au bioGNV, avec le risque de se retrouver à une trop grande distance d’une station spécialisée. Selon les experts, les points d’approvisionnement devraient profiter de la dynamique lancée en 2017, pour atteindre 250 stations en 2050. Le marché est encore en train de se structurer, de définir ses principaux acteurs et de devenir concurrentiel, selon Jean-Luc Bonnet, directeur général de Mesure Process.

Les avantages du biogaz en tant que carburant

  • La réduction de la production de particules fines, d’oxyde d’azote et de CO²
  • Son caractère inodore et moins bruyant
  • Sa production vertueuse, qui offre aux acteurs un point d’entrée vers l’économie circulaire
  • Ses avantages économiques. Si le prix à l’achat est plus élevé, un véhicule roulant au gaz apparaît finalement comme étant vecteur d’économies : économies faites sur le prix du carburant, économies d’entretien liées à l’absence d’encrassage des moteurs

A PROPOS DU MARCHÉ DU BIOGAZ

La transition énergétique est devenue un enjeu sociétal majeur. Alors qu’en 2018, la France impor­tait toujours 98 % du gaz naturel qu’elle consommait, le biogaz apparaît désormais comme la filière à développer pour répondre aux nouveaux besoins écologiques. Ce gaz renouvelable permettrait de rompre avec la fossilité du gaz naturel et de tendre vers une indépendance gazière totale à l’ho­rizon 2050.

La filière a déjà entamé son processus d’industrialisation et un grand nombre d’acteurs se positionnent sur ce marché d’avenir. Les gestionnaires de réseau adaptent leurs infrastructures et étendent leur couverture géographique. Les constructeurs d’unités de biogaz multiplient le nombre d’installations en fonctionnement, soutenus par des équipementiers industriels qui créent des outils adaptés. Les start-up font émerger des solutions novatrices et se positionnent sur des tendances encore peu exploitées.

Ce dynamisme ne se limite pas au marché gazier et trouve une résonance économique auprès de multiples secteurs d’activité : agriculture, alimentaire, transports, etc. La filière du biogaz se présente comme créatrice d’externalités positives nombreuses, aussi bien financières qu’environnementales et sociales. Plus qu’une simple énergie verte, le biogaz s’affirme comme l’un des maillons d’une économie circulaire porteuse de nombreuses opportunités.

Samuel Arnaud

Biogaz est une étude réalisée par Samuel Arnaud