ÉVOLUTION ET ENJEUX DU MARCHÉ DES COSMÉTIQUES BIO ET NATURELS EN FRANCE
(98 pages)
Pour la première fois en dix ans, en 2016, les ventes de cosmétiques avaient reculé significativement en France dans les principaux circuits de distribution.
La crise financière de 2008 a modifié en profondeur le regard des Français sur leurs habitudes de consommation. Les choix budgétaires se resserrent, l’usage est privilégié à la possession, le consommateur est plus à l’écoute de son corps et de sa santé, et sa conscience pour l’environnement grandit.
L’objectif est de consommer mieux plutôt que de consommer beaucoup.
En 2005, deux affaires médiatiques sur les substances potentiellement toxiques présentes dans les cosmétiques conventionnels avaient contribué à faire naître le marché des cosmétiques bio et naturels. Depuis, le marché des cosmétiques bio et naturels en France n’a cessé de croître.
Porté par la confirmation des nouveaux comportements de consommation, son potentiel de développement est intact et fortement prometteur.
La forte croissance du marché français des cosmétiques bio et naturels s’est prolongée en 2019 et 2020. En dépit d’un ralentissement observé en 2020, il a affiché un bond d’environ 28 % au cours des deux dernières années, se rapprochant un peu plus encore de la barre du milliard d’euros à fin 2020.
Si ce segment apparaît encore cantonné au rang de niche du marché global des cosmétiques, dont il représente moins de 7 % du chiffre d’affaires total, il s’impose toutefois ces dernières années comme sa seule véritable locomotive.
L’enjeu est de savoir rassurer et convaincre ce nouveau consommateur en lui apportant les réponses adéquates en matière de prix, de sécurité, d’efficacité et de lieux d’achat.
Les opportunités sont importantes, mais encore faut-il que les acteurs du secteur les saisissent.
Longtemps minoritaires dans l’offre de cosmétiques bio, les grands acteurs des cosmétiques conventionnels semblent avoir finalement pris la mesure du potentiel de ce segment, et développent depuis 2018 de nouvelles gammes dédiées.
La distribution, dominée par le circuit spécialisé, doit s’étendre pour toucher tous les publics et recruter de nouveaux acheteurs. Seul l’élargissement des réseaux de distribution peut permettre à un marché de niche de se développer pleinement.
Les marques, quant à elles, doivent viser plus loin que la simple promesse bio. Il leur faut miser sur l’innovation pour ne plus être de simples challengers mais s’imposer comme des moteurs de l’industrie cosmétique, aux côtés de leurs concurrents des cosmétiques conventionnels – voire devant eux.