Archive d’étiquettes pour : ressources numériques

En bibliothèque universitaire, la mise en œuvre de la politique d’acquisition pour le choix des ressources électroniques n’est pas une mince affaire…
Repérer des ressources utiles et pertinentes par rapport aux enseignements et aux publics visés, veiller au respect du pluralisme des savoirs et à la conformité avec le plan de développement des collections, garantir l’équilibre avec les collections existantes, utiliser au mieux le budget alloué aux acquisitions, rester en veille et à la pointe de sa (ou ses) discipline(s) en matière de ressources… Au-delà de ses enjeux «classiques», la  mission d’acquisition se singularise lorsqu’il s’agit des ressources électroniques (et de leurs caractéristiques techniques !).

L’étude des politiques d’acquisition des bibliothèques universitaires et l’analyse des éléments mis en avant par des organismes tels que le Consortium Couperin* ou l’IFLA** nous a permis de recenser les critères cités comme étant importants dans la sélection  des ressources électroniques. Critères à de pas perdre de vue, tant pour les bibliothécaires que pour les éditeurs que nous sommes !
Non exhaustive, la liste que nous proposons en répertorie donc les principaux à travers 3 axes : les critères centrés sur l’usager, les critères purement techniques, les critères plutôt centrés sur la bibliothèque.

Critères liés aux fonctionnalités et aux services centrés sur l’usager

Les possibilités d’accès : sur place, à distance (usages nomades), sur poste réservé
La disponibilité du service : accès 7 jours/7, 24h/24
Des consultations simultanées illimitées pour répondre aux besoins en termes d’usage (comme les examens, les révisions, les exercices en cours)
La fréquence et le contenu des éventuelles mises à jour
La possibilité d’accéder aux archives
L’existence de services d’alertes
L’existence d’un service d’aide en ligne
La mise à disposition de documents concernant l’utilisation de la ressource : présentation, explications, tutoriels…
La qualité et la pertinence des fonctionnalités de recherche  : full text, troncature, thesaurus, facettes, historique de recherche…
La qualité et la pertinence des fonctionnalités de récupération de l’information : impression papier, affichage numérique, envoi par mail…
L’ergonomie générale de l’interface : utilisation intuitive, navigation

Critères techniques, adaptés aux besoins des publics des universités

Les moyens d’authentification proposés  : IP, Reverse-proxy, réseau VPN
La compatibilité et la performance logicielle et matérielle
La possibilité d’intégrer la ressource dans un moteur de recherche fédérée

Critères liés aux bibliothèques, à leurs missions et obligations

Un tarif accessible aux budgets des bibliothèques :
– Des modalités d’acquisition appropriées (abonnements, paiement à l’usage, bouquets)
– Des politiques tarifaires travaillées, négociées (consortium Couperin par exemple)
– Des options d’accès variables selon les besoins (usages uniques ou multiples).
– La possibilité d’acquérir une antériorité à prix réduit
Une proposition de tests gratuits à grande échelle pour valider le choix de la ressource
Une offre de formation pour les personnels de la bibliothèque et/ou pour les usagers
La mise à disposition de documents concernant la signalisation de la ressource
L’accès à un support technique efficace
Une communication facile avec l’éditeur
La fourniture de statistiques d’usages adaptées (Counter…) pour permettre l’évaluation de la ressource
La personnalisation de la ressource/de l’interface : ajouter logo ou autre élément visuel d’identification propre à la bibliothèque
La fourniture d’une licence adaptée encadrant la mise à disposition et les usages de la ressource

*Couperin. Réseau de négociation et d’expertise des ressources documentaires électroniques. https://www.couperin.org/
**IFLA : International Federation of Library Associations (Association internationale des associations et institutions de bibliothèques) https://www.ifla.org/

 

Intéressé(e) par les problématiques liées aux ressources électroniques ? Consultez notre article « Booster les statistiques d’usages des ressources numériques : 4 points à surveiller »

 

 

 

Le segment de l’enseignement supé­rieur devrait prendre une part significa­tive dans le développement de la filière française de l’EdTech. En 2019, sur les 430 start-up référencées par l’Observatoire des EdTech en 2019, 165 s’adressent à l’enseignement supérieur. Soit environ 38 %.

Le marché de l’EdTech dans l’enseignement supérieur se structure

Rémy Challe, directeur général d’EdTech France*, rappelait en avril 2019 que ce segment du marché de l’EdTech  était en voie de structuration. Il affirmait alors : « Auparavant, le marché était peu lisible et la pérennité des jeunes entreprises était trop précaire pour permettre le développement des EdTech dans l’enseignement supérieur ». Aussi, pour favoriser la lisibilité du marché et la compréhension des besoins des établissements, EdTech France contribue à la mise en relation des différents acteurs de la filière. L’association oeuvre notamment au rapprochement des start-up avec les établissements (universités, grandes écoles, business schools).

Par ailleurs, l’organisation et l’identification des intervenants s’améliorent progressivement. Elles favorisent désormais le déploiement des outils et des ressources proposées par les entreprises. En effet, les établissements de formation sont de plus en plus dotés de directions numériques.  Ces dernières facilitent l’implantation de solutions innovantes pour répondre aux attentes des étudiants de la génération Millennials.

EdTEch dans l’enseignement supérieur : une coopération stratégique 

“L’enseignement supérieur est le premier marché éducatif à vivre sa transformation numérique”, explique Marie-Christine Levet, Partner et fondatrice d’Educapital **.  Pourquoi ? Notamment parce ce que la transition vers des outils numériques apparaît comme un relais de croissance pour les universités et les grandes écoles. En outre, cette évolution s’avère nécessaire pour répondre aux attentes des nouvelles générations d’étudiants. La digitalisation des apprentissages est ainsi identifiée par les observateurs comme un élément de différenciation primordial dans ce secteur très concurrentiel. En effet, face à une concurrence internationale accrue, les établissements doivent se doter des meilleurs outils technologiques pour attirer et fidéliser les étudiants.

Aussi, intégrer des ressources éducatives créées grâce aux nouvelles technologies se présente comme un choix stratégique. Cette démarche apporte une valorisation à l’offre d’enseignement. Comme le soulignait Le Journal du Net fin 2018, l’étudiant est “devenu un client qu’il faut savoir séduire et fidéliser”. Rémy Challe confirmait dans Le Monde en 2018 les bienfaits de l’EdTech pour les étudiants : “Les institutions de l’enseignement supérieur doivent apprendre à dialoguer et à travailler avec les entreprises EdTech , pour améliorer avec elles l’expérience de l’apprenant.”
D’autre part, il est important pour les établissements de l’enseignement supérieur de s’afficher comme pionniers de l’utilisation de ces outils. “L’écosystème évolue et dans ces cas-là, il vaut mieux être un early adopter, comprendre, s’engager dans l’écosystème et l’innovation plutôt que de refuser le changement”, indique Benjamin Vedrenne-Cloquet, président et fondateur du fonds d’investissement spécialisé dans l’éducation et l’information EdtechX Holdings.

“Il y a un besoin de diversifier ses activités pour minimiser les risques et se développer. […] Nous aurons besoin de nouvelles activités et ces nouvelles activités vont arriver par la high-tech”.
_ Jean-François Fiorina, directeur adjoint de Grenoble École de Management (avril 2019, blog personnel)

Une offre orientée vers les services

Les apports de l’EdTech dans l’enseignement supérieur concernent le perfectionnement de la qualité de l’apprentissage mais aussi l’amélioration de la communication entre les différents acteurs au sein de l’établissement et une appréhension plus efficace des questions administratives et de gestion. Une multitude d’acteurs se positionnent désormais sur ces services et produits, offrant aux établissements un vaste choix de solutions à intégrer à leur plan de développement.

Les acteurs de l’EdTech déjà implantés dans le domaine de l’enseignement supérieur sont dans leur grande majorité ceux qui ont développé une offre de simplification de la gestion et de l’organisation des établissements.

Par exemple, la start-up française AppScho développe une plateforme permettant de centraliser l’information pour les étudiants.  Ces derniers peuvent accéder à l’intégralité des informations relatives à leurs études, à la gestion du campus, aux évènements, à l’actualité et à la communication de l’établissement. Elle permet notamment “de travailler sur la rétention et l’engagement des étudiants”, souligne Educapital** dans son rapport publié en 2018. Elle  fait partie des services choisis par de nombreux établissements pour améliorer le quotidien de leurs étudiants (ESCP Europe, HEC Paris, EDHEC, Neoma Business School…).
Une autre start-up, Study&Co, fondée en juillet 2017, centralise toute les informations administratives relatives aux démarches et aux droits pour les étudiants (visa, logement, finances, santé, transports et vie de campus). Grâce à l’intelligence artificielle, elle permet la mise à jour de l’information et une personnalisation du service selon les besoins et le profil de chaque étudiant.

“Bon nombre de directeurs d’école de management connaissent déjà des solutions comme Oscar Campus, Academ, AppScho, Testwe, My Job Glasses, Ubicast, Alumnforce”
_ Rémy Challe, d’EdTech France (juin 2019, Cabinet Headway)

Des innovations technologiques pour l’apprentissage

Parallèlement aux acteurs proposant des outils de gestion ou des services annexes pour les étudiants, certaines start-up se sont implantées dans les établissements du supérieur en proposant un produit innovant ayant pour vocation d’améliorer les apprentissages. C’est le cas de l’entreprise Didask. Fondée en 2015, elle se démarque par une approche basée sur les sciences cognitives. “Didask permet à chacun d’apprendre durablement en s’appuyant sur le fonctionnement naturel du cerveau”, explique la start-up. Plus précisément, elle a développé une plateforme utilisant les tests comme socle d’apprentissage. Chaque cours prend la forme d’une carte, elle-même composée de capsules correspondant à des notions de base.

Domoscio est un autre exemple de start-up proposant des innovations technologiques pour l’apprentissage au sein de l’enseignement supérieur. Fondée en 2013, elle s’est positionnée principalement sur deux aspects : l’apprentissage adaptatif (adaptive learning) et l’ancrage mémoriel (c’est-à-dire la répétition en fonction de la vitesse d’oubli). Outre ses entreprises clientes (SNCF, Banque de France, Bouygues Télécom …), Domoscio travaille avec des universités.

Parmi les start-up dédiées à l’amélioration des apprentissages, certaines se sont positionnées plus particulièrement sur la pédagogie. C’est le cas de LearnAssembly. Cette start-up française propose une dizaine de parcours et des formations sur-mesure développées en partenariat avec la BNP et les écoles de commerce Essec et Audencia Business School. Il s’agit de proposer, grâce au numérique, un contenu accessible en permanence et répondant aux nouvelles envies des étudiants. Ainsi, la start-up présente sa plateforme comme une offre venant en supplément des cours en présentiel.

*  Association dont l’objectif est de fédérer l’ensemble des acteurs de l’écosystème EdTech français. EdTech France regroupe 170 entreprises, des partenaires institutionnels et associatifs, des grandes entreprises et des institutions d’enseignement supérieur, tous intéressés par la transformation des apprentissages à l’ère du numérique. L’association œuvre à l’interaction des entreprises innovantes de la filière. https://edtechfrance.fr/

** Créé en 2017, Educapital est le premier fonds d’investissement européen dédié à la filière de l’EdTech.  http://www.educapital.fr

 

Comment sont réalisées les études Indexpresse ? C’est ce que nous avons demandé cette semaine à Nadine Bruel, responsable de la rédaction chez IndexPresse.

 

Nadine BruelNadine Bruel, responsable de la rédaction, pilote le pôle Business Études Indexpresse.
nadine.bruel@indexpresse.fr

 

Comment choisissez-vous les sujets traités dans les études Indexpresse ?

Les sujets sont proposés par les membres de l’équipe et débattus lors de conférences de rédaction. Nous en discutons ensemble pour en valider l’intérêt et la pertinence par rapport à notre charte éditoriale. Les sujets sont repérés grâce à une veille permanente réalisée à partir des revues analysées dans la base de données Delphes* et via d’autres sources d’information externes.

Quel est ton rôle au sein de la rédaction ?

Lors des conférences de rédaction, mon rôle est d’accompagner la réflexion pour déterminer si les sujets proposés sont les bons, s’il faut les affiner ou les élargir, et surtout en bout de course s’il faut valider ou non le choix d’un sujet. Je valide également à quel moment il est opportun de traiter un sujet. Dans le processus de création des Études, je coordonne le travail de chacun et je veille à garantir la ligne éditoriale de la collection.

Comment définirais-tu la ligne éditoriale ?

Nous travaillons sur l’économie réelle, c’est-à-dire sur les marchés, les secteurs et les entreprises en France. Notre charte éditoriale est basée sur trois axes :
Les marchés porteurs, qui fonctionnent bien depuis quelques temps et qui offrent toujours des opportunités, comme par exemple le marché des cosmétiques bio et naturels.
Les marchés émergents, nouveaux, pour lesquels nous sentons un potentiel de développement intéressant. Nous étudions ces marchés pour vérifier si leur potentiel est bien réel et dans quelle mesure ils vont pouvoir s’épanouir. Dans cette catégorie nous pouvons trouver l’étude sur les Fintech ou celle sur les Nouvelles mobilités urbaines.
Les marchés en mutation. Ce sont des marchés classiques, traditionnels, qui connaissent une vraie transformation en raison de facteurs externes tels que l’ubérisation, la protection de l’environnement ou l’incursion des nouvelles technologies. Il s’agit par exemple du marché du luxe qui est complètement bouleversé par le digital.
Notre politique n’est pas de traiter toutes les grandes catégories sectorielles comme d’autres peuvent le faire, mais d’aller chercher des problématiques transverses appliquées à un secteur d’activité.

Quelles sont vos sources d’information ?

L’équipe s’appuie sur les revues professionnelles et sectorielles analysées au quotidien dans Delphes*. Nous les considérons comme des sources « premium ». Elles ne sont souvent pas disponibles ailleurs, en tout cas pas sur le web. Chaque publication est reconnue pour sa pertinence dans son secteur et nous disposons de plusieurs sources sur un même secteur pour garantir la pluralité des sources. Par exemple, pour couvrir le secteur de l’hôtellerie, nous pouvons nous appuyer sur L’Écho touristique, L’Industrie hôtelière, La Gazette officielle du tourisme ou encore L’Hôtellerie.

Nous profitons aussi de l’antériorité de ces publications car nous les analysons depuis 1998. Cela nous permet d’avoir un recul intéressant pour analyser l’évolution des marchés. Nous les complétons avec d’autres sources externes plus généralistes mais tout aussi pertinentes comme Les Échos qui reste un titre de référence dans le secteur économique.

Enfin, nous avons  choisi d’enrichir nos sources avec des abonnements à des bases de données payantes pour renforcer notre connaissance des entreprises (et leurs résultats financiers). Nous utilisons par exemple des bases comme Kompass et Diane. Nous avons aussi souhaité développer nos données chiffrées avec la base Statista qui nous permet d’accéder à des informations sur le comportement des  consommateurs parfois moins présentes dans les articles de presse.

Que trouve-t-on dans les études Indexpresse ?

Nous nous basons sur notre ADN, c’est-à-dire la presse. Cela nous a poussé à créer des études dans lesquelles le rédactionnel a une part prédominante. Nous proposons dans nos études tout ce qui fait une étude de marché traditionnelle, notamment des graphiques et des données chiffrées fiables sur les forces en présence. Mais nous partons du principe que notre différence est d’aller plus loin dans l’analyse des marchés et d’offrir du contenu à forte valeur ajoutée. Nous proposons donc toujours un décryptage poussé des tendances, des stratégies des acteurs, des comportements de consommation, des perspectives d’évolution et de toutes les informations nécessaires aux personnes qui souhaitent développer un business dans les secteurs étudiés. Grâce aux sources issues de la presse, nous illustrons nos analyses avec des témoignages d’acteurs économiques et des cas concrets. Une bibliographie riche et variée ainsi qu’un lexique sont toujours proposés. Nos études se veulent suffisamment accessibles pour s’adapter à un large public, aussi bien les professionnels des secteurs étudiés que des néophytes.

Comment sont structurées les études Indexpresse ?

Nous structurons nos études en grandes parties, autour d’une problématique, un fil rouge. Il ne s’agit pas pour nous de faire un état exhaustif d’un secteur mais plutôt d’analyser les problématiques que nous avons identifiées comme majeures pour le marché en question. Toutes nos études contiennent en préambule une rubrique que nous avons appelée « Points clés et enjeux ». Il s’agit d’analyser les points essentiels de l’étude et d’apporter des conseils aux lecteurs.

Sous quelle forme se présentent vos Études ?

Nous avons adopté un format d’étude qui ressemble à un mook, dans une charte graphique particulièrement soignée. Nous avons choisi de réaliser un produit fini de haute qualité éditoriale. Pour cela nous avons renforcé nos compétences en la matière en nous appuyant sur des ressources externes, notamment une correctrice professionnelle qui travaille depuis de nombreuses années dans l’édition, ainsi qu’une maquettiste qui nous a aidé à formaliser la charte graphique. Nous veillons à produire de beaux produits finis, tant dans leur version numérique que papier.

 

 

* Delphes est la base de résumés d’articles de presse issus de revues professionnelles et sectorielles et de revues de presse économique généraliste produite par IndexPresse. En savoir plus sur Delphes

 

Statistiques et ressources numériques.
Bibliothèque numérique, médiathèque, infothèque, learning center, learning hub… Les bibliothèques des Écoles de Management et des universités mettent à disposition de leurs publics une sélection de ressources numériques utiles dans le cadre des programmes de formation et contribuent au développement des compétences informationnelles des étudiants, des enseignants-chercheurs et des doctorants. Parmi les défis à relever, ces bibliothèques doivent faire l’acquisition des bonnes ressources, c’est-à-dire celles qui seront suffisamment utilisées pour témoigner de leur intérêt et de leur adéquation avec les attentes des usagers.

Afin de mesurer les usages, les statistiques fournissent des données quantitatives particulièrement stratégiques. Les informations qu’elles proposent (nombre de requêtes et nombre de sessions notamment) sont des indicateurs qui permettent de connaître l’adéquation avec les besoins des usagers et bien entendu de constater le rapport entre le budget investi et les usages effectifs (le fameux coût au clic…).
Aussi le challenge est grand – et passionnant ! – pour les bibliothèques :
– Proposer les bonnes ressources numériques : celles qui seront utilisées et utiles aux succès des étudiants
– Donner toutes leurs chances aux ressources mises à disposition des publics
– Et ainsi, utiliser (et  conserver) le budget alloué à ces ressources
Dans cette optique, les démarches mises en œuvre par les bibliothèques peuvent être identifiées comme de réelles stratégies marketing, dont nous avons repéré 4 points essentiels à surveiller.

1. Ressources numériques : concevoir une offre orientée « utilisateur »

Cela peut paraître évident… Mais il semble toutefois utile de rappeler que les produits et les services documentaires ont tout à gagner à être pensés comme des produits marchands, c’est-à-dire dont la conception doit partir de l’analyse des besoins et des pratiques des cibles. En d’autres termes, pour que les statistiques d’utilisation soient bonnes, les ressources doivent être adaptées aux besoins en information et aux pratiques des enseignants-chercheurs et des étudiants. Concernant la sélection des ressources numériques, celle-ci ne sera efficace qu’à travers un dialogue permanent avec les usagers. Si l’étude des besoins est une étape indispensable en amont, elle est aussi à prolonger sur la durée afin de percevoir (si possible à temps !) une éventuelle mutation attentes. Aussi, les enquêtes de besoins et de satisfaction tiennent une place importante dans les actions menées.

En outre, la veille professionnelle des équipes permet sans aucun doute de compléter les données recueillies auprès des publics, et ainsi d’affiner la politique d’acquisition de l’établissement. Cette dernière prend d’ailleurs un sens aigu à l’heure du digital et se doit d’être en adéquation avec les mœurs des usagers. En effet, au regard des modes de vie des digital native, de leur pratique d’Internet et de leur rapport à l’information, l’offre se doit d’être totalement accessible pour être régulièrement utilisée. Permettant à chacun de s’informer et de mener des recherches où et quand il le souhaite, l’accès aux ressources numériques 7 jours sur 7 et 24h/24 grâce aux serveurs distants n’est plus à démontrer. Également, lorsqu’elle est possible, la recherche fédérée (ou recherche multi-bases) est un atout à utiliser pour séduire des usagers qui ont parfois du mal à faire face à la diversité de l’offre numérique et qui peinent à utiliser des techniques de recherche autres que l’usage quotidien des moteurs de recherche en ligne. Dans ce sens, les bibliothèques renforcent leurs services (notamment pédagogiques) et fournissent de véritables prestations professionnelles aux enseignants-chercheurs.

2. Développer des services liés à l’offre numérique (formation, aide, accompagnement)

Au-delà de la conception d’une offre bien calibrée et dont les accès sont optimisés, la démarche marketing mise en œuvre par les bibliothèques incite au développement de services proposés aux usagers. Ayant pour principales vocations la formation et l’accompagnement à l’utilisation des ressources, ces services nous intéressent particulièrement comme éléments favorisant l’augmentation des statistiques d’usages. Guides méthodologiques, présentations, vidéos, tutoriels, ateliers documentaires, tchat de type « Ask a Librarian », renseignements, conseils et accompagnements personnalisés sur rendez-vous… Les services sont variés et complémentaires pour que les usagers connaissent les ressources (nature, contenus, couverture, utilité) et les utilisent correctement (stratégies et techniques de recherche, analyse des résultats…).

L’offre de formation reste un maillon central dans les actions à destination des usagers. Dispensées à la rentrée, proposées ponctuellement et possibles à la demande en cours d’année, les actions de formations offrent de nombreux avantages : présentation et sensibilisation aux ressources, formation à la recherche d’information en général et sur une sélection de ressources, conseils, mise en place d’un lien avec les usagers. Autant d’efforts utiles pour éviter l’insatisfaction qui engendrerait la fuite des usagers vers des recherches infructueuses sur des moteurs de recherche grand public et donc la baisse des statistiques d’utilisation des ressources…

3. Communiquer, promouvoir, fidéliser

Soutenus par des outils pédagogiques modernes, les services proposés s’appuient nécessairement sur une communication réfléchie. En effet, dans la définition de la stratégie marketing, l’élaboration du plan de communication a un rôle capital. Ici l’objectif est clair : promouvoir l’offre et fidéliser les usagers. Supports print et numériques efficaces, publication d’informations pratiques et de contenus rédactionnels sur le portail et via les réseaux sociaux (planning éditorial), newsletters… La visibilité de l’offre – et notamment de l’offre numérique – est un défi majeur à relever pour les équipes. A cet égard, s’adapter pour être là où se trouvent les usagers s’avère indispensable, en complément d’une présence physique toujours essentielle au sein même de la bibliothèque.

Capables de distinguer les différents types d’usagers, les bibliothèques ont tout à gagner à communiquer différemment avec un enseignant-chercheur, un étudiant ou un doctorant. En effet, au-delà de la promotion de l’offre, la fidélisation par une communication personnalisée est un moyen opportun pour booster les statistiques d’utilisation des ressources sur la durée.

4. Utiliser son réseau

Quoi de mieux que de se servir de l’expérience (réussie !) des autres ? En matière de marketing documentaire, la mutualisation des pratiques a toute sa place. Le développement de l’entraide au sein du réseau professionnel peut s’avérer être une option payante. Échanges de bonnes pratiques, partage de matériaux pédagogiques, mutualisation de la veille sur les ressources… Cette collaboration peut aussi être étendue aux prestataires. À travers diverses interventions, formations et documents de communication, ils peuvent être des partenaires utiles dans la promotion des ressources et dans la médiation auprès des publics pour favoriser la bonne utilisation des ressources.

Et vous, où en êtes-vous concernant ces 4 points de vigilance ?