Les grandes entreprises aux commandes de l’hydrogène bas carbone

le-marche-de-lhydrogene-bas-carbone-en-france

L’année 2023 a été marquée par la prise de conscience collective du retard accumulé par l’industrie de l’hydrogène bas carbone. Valérie Ruiz-Domingo, vice-présidente hydrogène d’Engie, a souligné les obstacles tels que le manque de visibilité réglementaire européenne, les financements publics lents et les équipements techniques jugés peu fiables. Face à ces défis, les grands acteurs de l’énergie en France redoublent d’efforts pour rattraper ce retard et positionner l’Europe en tant que leader dans cette révolution énergétique.

Engie – Une vision globale et ambitieuse

Engie affiche une vision ambitieuse pour l’hydrogène dans le futur mix énergétique. Catherine McGregor, directrice générale d’Engie, estime que l’hydrogène décarboné jouera un rôle crucial dans la décarbonation des transports et des secteurs industriels difficiles.

Pour accompagner cette transition, Engie prévoit d’investir 4 milliards d’euros d’ici 2030. Ces fonds serviront à produire annuellement 4 GW d’hydrogène renouvelable, à étendre les infrastructures avec 700 kilomètres de pipelines et à assurer 1 TWh de stockage souterrain.

Le laboratoire de R&D, H2 Factory, inauguré à l’automne 2022, témoigne de l’engagement d’Engie à surmonter les obstacles techniques et à optimiser la production industrielle d’hydrogène.

EDF et Hynamics – Ambition et engagement mondial

EDF, par le biais de sa filiale dédiée Hynamics, s’engage à devenir l’un des leaders européens de la production d’hydrogène bas carbone. Avec un investissement de 2 à 3 milliards d’euros d’ici 2030, le groupe prévoit de déployer 3 GW de projets à l’échelle mondiale.

La filiale Hynamics, créée trois ans plus tôt, exploite la production d’électricité décarbonée d’EDF grâce à des procédés d’électrolyse. Les ambitions internationales de Hynamics visent à fournir des solutions pour l’industrie et la mobilité, avec des initiatives en Allemagne et au Royaume-Uni.

Air Liquide – Diversification des modes de production

Air Liquide se distingue par ses investissements massifs de 8 milliards d’euros d’ici 2035 dans la chaîne de valeur de l’hydrogène bas carbone. Benoît Potier, PDG du groupe, souligne la volonté d’atteindre 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans l’hydrogène d’ici 2035.

Outre l’hydrogène vert, produit par électrolyse, Air Liquide explore d’autres modes de production, tels que l’hydrogène bleu et le craquage d’ammoniac, pour élargir son portefeuille de solutions. Cette diversification s’inscrit dans une stratégie globale visant à renforcer la position d’Air Liquide dans l’écosystème de l’hydrogène bas carbone.

Perspectives pour la décennie à venir

Au cours de la prochaine décennie, les investissements massifs et les initiatives de R&D des grands acteurs de l’énergie dessineront l’avenir de l’hydrogène bas carbone en France. Les efforts concertés d’Engie, EDF, et Air Liquide reflètent une détermination à surmonter les défis techniques et financiers. Alors que ces entreprises tracent la voie vers une économie de l’hydrogène plus durable, leur engagement contribuera à façonner le paysage énergétique mondial dans la décennie à venir.


0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *