L’investissement durable, de la niche à l’omniprésence

le-marche-de-linvestissement-a-impact-en-france

Finance verte, durable, éthique, à impact, responsable, solidaire… les terminologies varient, parfois synonymes, sinon désignant des éléments distincts appartenant au même domaine : celui du financement d’activités générant des retombées positives sur les problématiques environnementales et/ou sociales.

De la finance solidaire…

Évoqué ici dans sa forme la plus large sous le nom de finance durable, ce secteur est apparu tout d’abord en tant que finance solidaire, alors centré sur les enjeux sociaux et surtout porté par des associations et des ONG (organisations non gouvernementales) à l’étranger.

La SIDI (Solidarité internationale pour le développement et l’investissement) a été créée par l’ONG CCFD Terre Solidaire il y a 40 ans – soit bien avant que l’on ne parle d’investissement à impact – autour de l’idée que la finance a un rôle à jouer dans le développement économique des pays pauvres”, soulignait début 2023 Émilie Debled, directrice générale de la SIDI.

… puis environnementale

Avec la prise en compte croissante des enjeux climatiques et écologiques, le domaine est peu à peu sorti de la marginalité et s’est institutionnalisé. Il s’est également tourné de plus en plus vers les questions environnementales, délaissant en partie les problématiques sociales originelles.

En 2007 a eu lieu la première émission de green bond, ou obligation verte, par la Banque européenne d’investissement. Durant la décennie qui a suivi, d’autres acteurs effectuaient la même opération, notamment le Trésor public français, les États-Unis ou la Pologne ainsi que des collectivités locales.

Les entreprises se sont également lancées dans cette voie, telle Suez avec son premier emprunt obligataire vert en 2022, pour un montant de 2,6 milliards d’euros.

La finance durable dépasse par ailleurs largement les activités dédiées à l’économie sociale et solidaire (ESS) et s’étend à l’ensemble du monde économique et financier.


Qu’est-ce qu’une obligation verte (green bond) ?

Une obligation constitue un titre financier représentant une créance pour l’acheteur et une dette pour l’émetteur du titre. En échange de l’apport en capital, l’émetteur de l’obligation verse un taux d’intérêt (indiqué par le coupon rattaché au titre) et rembourse le principal à l’échéance de l’obligation (on parle alors de maturité du titre). Pour les obligations souveraines, c’est-à-dire émises par l’État, les maturités classiques varient entre 7 et 10 ans.

L’obligation verte est donc un support d’investissement pour financer des activités vertueuses sur le plan environnemental. Les projets financés par le capital placé dans ce type de titres font l’objet de rapports réguliers de l’émetteur afin d’informer les investisseurs de l’utilisation des fonds reçus. Tous les acteurs intervenant sur les marchés financiers peuvent recourir aux green bonds : entreprises, États, organisations publiques ou internationales… Il existe par ailleurs des social bonds (sujets sociaux).


Jusqu’à la finance durable

Le terme de finance durable s’est depuis largement démocratisé, et les fonds et produits financiers arborant une dénomination relative à ce concept s’avèrent aujourd’hui très courants.

En juillet 2022, près de 4 200 fonds étaient liés à ce domaine en Europe d’après l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA), soit 14 % du total des véhicules d’investissement présents sur le continent.

La plupart, si ce n’est la totalité, des établissements bancaires ont ainsi incorporé ce type de produits dans leur offre de placements.


0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *