ÉVOLUTION ET ENJEUX DU MARCHÉ DE L’ALIMENTATION BIO EN FRANCE
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En créant une offre plus accessible dans leurs points de vente historiques et via des concepts dédiés, les grandes surfaces alimentaires ont transformé le bio en un marché de masse.
En 2019 et 2020, le marché français de la distribution d’alimentation bio a poursuivi sa belle dynamique de croissance. Loin d’interrompre cet élan, la crise de Covid-19 s’est imposé comme un accélérateur des tendances de consommation déjà en place en faveur des produits plus sains.
Malgré le confinement du printemps 2020 et la période de récession économique qui en a découlé, les ventes se sont montrées bien orientées en 2020.
Pour la première fois, le marché de l’alimentation bio en France a ainsi franchi en 2019 la barre symbolique des 10 milliards d’euros.
Sur le seul circuit des GMS, le chiffre d’affaires généré par les ventes de produits bio a par exemple augmenté d’un peu plus de 14,2 % à près de 5,5 milliards d’euros en cumul annuel mobile au 4 octobre 2020 (soit les trois premiers trimestres cumulés).
71 % des consommateurs déclaraient consommer des produits bio au moins une fois par mois en 2019. Si cette proportion n’a pas évolué par rapport à 2018, elle masque une augmentation en ce qui concerne les consommateurs réguliers. Ainsi, 47 % d’entre eux consomment des produits bio au moins une fois par semaine, soit un point de plus qu’en 2018 (+10 points depuis 2015).
Bousculées par l’intrusion de la grande distribution sur leur terrain, les enseignes historiques n’ont pas d’autre choix que de s’interroger sur leurs modèles.
Anciens et nouveaux acteurs intensifient leur présence sur le territoire. La construction d’un assortiment pertinent et suffisant, l’amélioration des expériences d’achat et la conquête des circuits alternatifs tels que l’e-commerce s’imposent dans les stratégies.
Sur le marché de la distribution d’alimentation bio en France désormais ouvert à une concurrence acharnée, la grande distribution cherche une place de spécialiste et oeuvre à la construction d’une légitimité.
Pour les acteurs historiques, être seulement bio ne suffit plus. Si manger sain est devenu une préoccupation majeure pour les Français, les attentes s’élargissent désormais aux dimensions éthiques et environnementales.
L’avenir des distributeurs de produits alimentaires bio dépend fortement de leur capacité à trouver le juste équilibre entre un bio ancré dans ses valeurs fondatrices et un bio plus récent, démocratisé et presque banalisé. L’enjeu est de séduire les nouveaux consommateurs tout en fidélisant la clientèle historique.