Au manque de personnel qualifié s’ajoutent des défis particuliers pour le secteur européen du quantique

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Une pénurie de talents à l’échelle mondiale

La complexité du quantique, même pour des ingénieurs confirmés, rend difficile le maintien d’un vivier suffisant de compétences pour faire face aux nouveaux besoins du secteur.

Le temps de formation de tels spécialistes s’avèrent très long et, s’il est souhaitable que des chercheurs créent leur propre société pour appliquer à l’industrie le fruit de leur travail, il existe un risque de dépeuplement des laboratoires.

Or, les innovations du quantique sont issues de dizaines d’années de recherche dans le secteur public.

Le risque d’une division européenne

Dans un premier temps, la multiplication des initiatives dans chaque pays membre se montre souhaitable, selon Neil Abroug, coordinateur de la stratégie française dans le quantique.

Il déclarait ainsi à Challenges en 2021 : “Il faut des plans nationaux pour faire émerger plusieurs Airbus du quantique. La création d’Airbus est venue de la mise en commun de PME et d’ETI européennes.”

Une interrogation persiste toutefois quant à la temporalité d’une telle concentration. Pour le consultant Olivier Ezratty, celle-ci doit être mise en place dans de brefs délais afin d’atteindre une taille critique face à la concurrence étrangère.

Il expliquait en 2021 dans L’Informaticien : “L’Europe est toujours pénalisée par sa fragmentation culturelle et économique. L’un des enjeux est de créer rapidement, notamment par consolidation, des acteurs européens de poids à l’échelle mondiale”.

Des industriels européens frileux

Dotée d’une excellente recherche et de nombreuses start-up, l’Europe semble en retrait sur le plan industriel. Trop peu d’entreprises se dotent d’équipes ou lancent des projets dans le quantique, ce qui freine le développement du secteur.

Leurs homologues américaines, japonaises ou coréennes se montrent moins rétives au risque et à l’incertitude du long terme : elles constituent ainsi la quasi-totalité des acteurs membres de l’IBM Quantum Network, un réseau rassemblant les industriels intéressés par cette technologie.

Un financement centré sur le hardware

L’argent public comme privé s’est surtout orienté ces dernières années vers le matériel et le calcul quantique, au détriment des autres segments.

“C’est paradoxal”, notait en 2022 Christophe Jurczak, cofondateur du fonds Quantonation. “Des start-up avec de belles technos de capteurs ayant des applications immédiates, parfois même des start-up déjà profitables, auront plus de mal à lever des fonds que des start-up beaucoup plus spéculatives positionnées sur le calcul.”

L’entrepreneur plaidait pour un rééquilibrage.

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