Déjà ancien, le marché des algues connaît un nouvel élan

le marché des algues en france

Un marché qui a émergé depuis plusieurs dizaines d’années

Consommées couramment en Asie, les algues sont peu présentes dans l’alimentation des Français. Elles ont toutefois été exploitées depuis plus d’un demi-siècle pour des usages industriels :

  • dès les années 1960, l’agroalimentaire recourait aux algues, notamment pour créer des texturants ;
  • dans les années 1970 et 80, des extraits d’algues ont été utilisés dans les cosmétiques ;
  • les années 2000 ont vu l’émergence de développements autour des biocarburants recourant aux algues. La crise financière de 2008 a toutefois considérablement freiné cet engouement.

Malgré cet usage croissant des algues, les besoins sont restés faibles et le marché confidentiel.

Depuis quelques années, un regain d’intérêt se fait sentir tandis que les applications potentielles se multiplient. Chercheur au CNRS (Centre national de la recherche scientifique),

Philippe Potin remarquait en 2021 dans Les Échos Week-End : “Depuis que j’évolue dans ce secteur, je n’ai jamais constaté un tel engouement pour cette ressource.”

Les acteurs déjà positionnés dans le secteur voient ainsi leur activité croître, et de nouvelles sociétés se lancent à leur tour. De par leur forte teneur en nutriments variés, les algues bénéficient par exemple d’une nouvelle image plus valorisante dans le domaine de l’alimentation.

La protection de l’environnement et l’innovation comme moteurs

Ce renouveau du marché provient de plusieurs phénomènes. Le principal concerne la volonté croissante de préserver l’environnement, ce qui a conduit à porter davantage attention aux atouts des algues.

Qu’elles soient récoltées ou produites en fermes, les algues sont peu consommatrices en ressources et affichent donc un faible impact écologique. De plus, leurs qualités nutritionnelles couplées à la végétalisation de l’alimentation leur ont donné une place plus importante dans le secteur agroalimentaire.

La montée en puissance de l’écologie dans les décisions d’achat des consommateurs et dans les réglementations imposées aux entreprises favorise le nouvel essor du marché des algues.

  • Les consommateurs sont de plus en plus attentifs à leur impact environnemental, ce qui a fortement contribué au développement des produits bio.
  • La végétalisation de l’alimentation constitue une autre tendance porteuse pour les algues. Elle vise en partie à réduire la pression exercée sur les terres agricoles et les ressources naturelles par l’élevage, en particulier bovin.
  • La hausse des températures et des catastrophes naturelles à cause du changement climatique va impacter les cultures, nécessitant une diversification des sources d’alimentation. Les algues présentent une diversité de modes de production  intéressante dans une logique de résilience (récolte ou culture en mer, fermes installées sur terre, bioréacteurs fermés pilotables…).
  • La hausse de la population et la raréfaction des ressources en eau contraignent à une optimisation des rendements agricoles. Les algues, et notamment les microalgues, affichent des performances impressionnantes en la matière, tant au niveau de leur propre culture que pour la fabrication de biostimulants ou de pesticides naturels.
  • Des progrès sont par ailleurs effectués dans la captation du carbone par les algues, qui présentent de fortes capacités de stockage en comparaison des forêts.

En lien avec la préservation de l’environnement, la recherche permet de découvrir de nouvelles voies d’utilisation des algues.

La captation du carbone, la fabrication de bioplastiques ou encore de biostimulants naturels pour l’agriculture constituent autant de domaines où les algues paraissent prometteuses.

L’innovation se manifeste également dans la médecine, où les propriétés des algues présentent un intérêt pour diverses pathologies.

Le périmètre du marché demeure ainsi mouvant, s’étendant au rythme des nouveaux usages identifiés par la science.

Si la production et surtout la transformation des algues s’accroissent en France, les problématiques d’industrialisation et de passage à l’échelle restent décisives pour le développement de la filière. Elles permettront notamment une nouvelle extension des débouchés.

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