L’écologie et le numérique incitent et favorisent l’innovation dans la filière maritime française

innovation marché maritime france

Répondre à l’impératif écologique

La nécessité de réduire l’impact environnemental du secteur maritime se fait de plus en plus pressante.

Bien que nettement moins polluant que l’avion par tonne-kilomètre (pour un même poids de marchandises transportées ou la même distance parcourue), cet impact atteint une part équivalente en termes d’émissions de gaz à effet de serre, autour de 3 % des émissions mondiales.

Cette situation est due à la place centrale du fret maritime dans le commerce international (90 % des échanges). L’Organisation maritime internationale (OMI), branche des Nations Unies, estime que le transport maritime pourrait représenter jusqu’à 17 % des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050, du fait d’un développement accéléré de l’activité.

En 2018, les pays membres de l’OMI se sont accordés sur un objectif de réduction d’au moins 50 % des émissions d’ici à 2050, par rapport au niveau de 2008.

Un enjeu économique

Diminuer les rejets de CO², notamment la consommation de carburant, constitue aussi une opportunité de réduction des dépenses pour les acteurs du fret. Entre 2018 et 2022, le prix du baril de pétrole (Brent) a fortement augmenté sur la période, passant d’entre 60 et 80 dollars à 90-120 dollars en moyenne.

Début 2020, une réglementation sur la teneur maximale en soufre dans le fioul utilisé par les navires a abaissé le seuil à 0,5 %, contre 3,5 % auparavant. Cette mesure a généré une augmentation des frais de carburant de 30 à 50 %.

La crainte d’une taxe carbone sur le secteur maritime et la réglementation environnementale affectant les entreprises clientes poussent également les acteurs à verdir leur activité. En ayant recours à des modes de transport moins polluants pour l’importation de leurs produits, ces dernières peuvent en effet modérer leur impact environnemental.

La numérisation des ports s’accélère

“Les solutions numériques ne cessent de se développer dans tous nos ports”, expliquait le président du directoire du Grand port maritime de Marseille, Hervé Martel, sur le site Destimed. “Ils sont de plus en plus le cœur de la transition énergétique. Les différentes applications allant dans ce sens se développent énormément dans les ports, car elles s’impliquent toujours plus dans ses différents métiers.”

À l’étranger, le port de Rotterdam apparaît en pointe sur la question de la numérisation. Il a développé une plateforme permettant d’évaluer en temps réel le délai avant déchargement pour chaque bateau, des données utilisées également en comparaison avec les autres ports. Chaque heure d’attente pouvant coûter 80 000 euros à un navire, l’optimisation de la disponibilité des terminaux constitue un avantage compétitif certain.

Des capteurs ont en outre été déployés en 2018 dans l’embouchure du fleuve (la Nouvelle Meuse) afin de déterminer le moment propice pour faire accoster un navire. Mesurant les courants ou les conditions météo grâce au réseau bas débit LoRa, ils devaient à terme être directement installés sur les navires pour éviter de polluer les eaux.

La coopération numérique entre les ports représente un enjeu important pour le secteur.

“Si nous voulons apporter de la valeur ajoutée sur la chaîne logistique, nous devons agir internationalement”, confirmait aux Échos le directeur financier du port, Paul Smits. “Par exemple, la blockchain nous aidera à aller vers plus de transparence, mais nous ne pourrons tirer parti de ses avantages tant que chaque port utilisera sa propre blockchain”.

0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *