Les algues au service de l’industrie pharmaceutique

le marché des algues en france

Si les algues ont trouvé leurs premières applications industrielles dans les secteurs de l’agroalimentaire et des cosmétiques, d’autres débouchés émergent progressivement, notamment dans l’industrie pharmaceutique, le biocontrôle, le bâtiment, le plastique ou encore la captation de CO2.

Les entreprises pionnières du marché des algues comme les nouveaux entrants misent sur ces industries, générant pour le moment de faibles volumes mais affichant des perspectives de développement intéressantes en France. En effet, l’exploitation des algues à destination de ces différents débouchés permet d’obtenir des molécules bioactives à plus forte valeur ajoutée que sur les marchés cibles traditionnels.

L’innovation constitue la clé de la réussite. Pour autant, l’enjeu majeur pour les acteurs qui se positionnent sur cette voie réside dans la réduction des coûts de production grâce à la mise en place de cultures d’algues à plus grande échelle.

Une nouvelle génération d’anti-infectieux mise au point par Olgram

Créée en 2019 à Bréhan, dans le Morbihan, l’entreprise de biotechnologies Olgram développe des molécules marines pour la prévention et le traitement des infections bactériennes. Elle se spécialise dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques.

Forte de premières expérimentations concluantes, la jeune société a réalisé au printemps 2021 une levée de fonds de 1,5 million d’euros auprès de Bpifrance, de la région Bretagne et de business angels, dont Hervé Balusson.

Ce dernier est le président du conseil de surveillance du groupe Olmix, spécialiste de l’exploitation des algues. Il est à l’origine de la création d’Olgram et bénéficie aussi du soutien de Maryvonne Hiance, figure reconnue du secteur, qui préside son conseil d’administration.

“Nous sommes ravis de cette levée d’amorçage qui va nous permettre d’avancer nos deux programmes phares dans la prévention et la lutte contre les infections bactériennes […]. Notre objectif à terme est de cibler toutes les pathologies infectieuses chroniques nécessitant l’élimination de bactéries dormantes”, affirmait à l’époque Pierre Rocheteau, directeur général de Olgram, interrogé par le média en ligne Bretagne Économique.

Dans un premier temps, la société a choisi de concentrer ses efforts sur la mucoviscidose, car “35 % des patients adultes atteints de cette maladie orpheline sont victimes d’infections chroniques entraînant leur décès prématuré”, indiquait le dirigeant aux Échos en mars 2021.

La start-up travaille spécifiquement sur la molécule nommée Marine-sulfated polysaccharide.

Associée à des peptides, elle est susceptible de stimuler le système immunitaire. Propriétaire du brevet, Olmix a accordé une licence exclusive à Olgram, qui travaille en collaboration avec le laboratoire de biochimie pharmaceutique de l’université de Rennes-1. Par la suite, l’entreprise ciblera les infections nosocomiales chez les patients immunodéprimés après un traumatisme crânien, qui toucheraient 750 000 personnes en Europe et aux États-Unis.

Olgram se positionne en pionnier sur le marché international, alors que seule une poignée de laboratoires américains et asiatiques avancent dans le domaine des bactéries dormantes.

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