Diverses tendances convergent pour contribuer à faire décoller le marché du photovoltaïque. L’écologie et les politiques RSE des entreprises représentent un premier phénomène majeur. La hausse vertigineuse des prix de l’énergie, et notamment de l’électricité, constitue un autre élément favorisant le développement du secteur. L’environnement réglementaire et les politiques publiques participent elles aussi à l’essor de la filière solaire.
Des tendances appelées à se poursuivre
- L’engagement environnemental des entreprises se montre de plus en plus incontournable, que ce soit pour une question d’image et d’éviter les mauvaises publicités nuisibles à leur activité, ou pour faciliter les recrutements dans un contexte de pénurie de main d’œuvre et de quête de sens, en particulier chez les jeunes générations ;
- La fiscalisation du carbone et les incitations à la sobriété énergétique plaident pour des prix de l’électricité restants à un niveau élevé, l’inflation pouvant également se maintenir sur les coûts de production des panneaux ;
- La nécessité d’accélérer les investissements dans les énergies renouvelables pour atteindre les objectifs climatiques bénéficie aussi à la filière photovoltaïque.
Des phénomènes incitatifs
La mise en place progressive d’objectifs de décarbonation pour les entreprises ainsi que de divers outils d’information et de transparence en termes d’impact sur l’environnement (bilan RSE, audit des émissions de gaz à effet de serre…) a renforcé l’engagement de ces dernières sur le sujet.
La certification de l’approvisionnement a ainsi constitué une première étape en ce sens. Le solaire représentait au départ un simple investissement financier pour les sociétés, valorisant leurs surfaces de toit inexploitées, avant de se muer en véritable outil de politique RSE.
De grandes entreprises en ordre de marche
Cette dynamique s’est d’abord développée au sein des grandes entreprises multinationales, les premières initiatives étant apparues soit chez des acteurs étrangers, soit chez des filiales de groupes français. Google, Amazon et Ikea comptent parmi les pionniers de ce type de démarches.
En 2030, le géant suédois du meuble aura investi environ 9,5 milliards de dollars dans les énergies renouvelables depuis 2009. Michelin dispose quant à lui de sept sites consommant leur propre électricité en Chine, en Inde et en Thaïlande, tandis que l’opérateur télécom Orange utilise trois fermes solaires en Jordanie et a fait installer des milliers de panneaux solaires sur ses sites africains.
Chargé du climat à la direction de Safran, Thibaud Normand explique ce phénomène : “Dans certains pays d’Asie où nous sommes présents, la production d’électricité est beaucoup plus carbonée qu’en France où l’on bénéficie du nucléaire. En outre, les coûts d’investissement dans le solaire y sont plus abordables, ce qui rend l’énergie produite plus compétitive.”
Les multinationales ont donc privilégié les filiales où l’impact de leurs initiatives sur leur bilan carbone serait le plus important. Le mouvement s’est depuis étendu à l’Europe.
Que recouvre une politique RSE ?
La responsabilité sociale (ou sociétale) des entreprises constitue un domaine portant à la fois sur des enjeux environnementaux, comme la gestion vertueuse de sa chaîne logistique, des matériaux utilisés, de son alimentation énergétique ou du traitement des déchets, et sur des aspects sociaux (conditions de travail, respect des droits humains...). Elle est guidée par des questions réglementaires, avec des normes et obligations associées, mais se déploie également dans une multitude d’initiatives des sociétés. Engagements écologiques, projets humanitaires... celles-ci ont recours à la RSE pour améliorer leur image vis-à-vis de leurs clients, de leurs fournisseurs, de leurs salariés, de l’opinion publique et des décideurs politiques. Ce caractère mouvant de la RSE peut toutefois avoir son revers, les entreprises étant parfois priées de se positionner sur un nombre croissant de sujets dépassant leur activité économique, au risque de s’aliéner certaines parties prenantes intervenant sur le marché.