L’industrie française prélève chaque année environ 2 milliards de m3 d’eau, selon les données de la Banque nationale des prélèvements quantitatifs en eau.
“Dans les usines, l’eau peut être utilisée pour nettoyer, refroidir ou laver, bien sûr, mais aussi comme matière première ou solvant”, expose Le Monde. Au final, la majorité de l’eau prélevée est ensuite restituée dans le milieu naturel. C’est ici qu’intervient l’étape de dépollution, dans les cas où l’eau a été contaminée par des matières et substances polluantes.
Des initiatives volontaires de la part des industriels
Si de nombreux industriels se contentent de reverser leurs eaux dans une station d’épuration collective, certains décident de se doter de leur propre système, en cas de volumes trop importants à gérer ou de présence de polluants spécifiques.
En Isère, l’usine du fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics possède ainsi son propre système d’épuration afin de traiter puis rejeter l’eau ayant servi aux opérations de rinçage. “Il est probable que l’eau rejetée dans la rivière soit plus propre que celle qui y coule naturellement”, estime Guy Dubois, ancien manager de l’entreprise.
Dans le Rhône, l’usine Teintures et Impressions de Lyon a franchi le pas en 2022, en se dotant de “sa propre station d’épuration, adaptée aux seuls rejets de son usine : urée, colorants, soude, micropolluants…”, indique Actu Environnement. L’installation initiale a coûté 3 millions d’euros et la gestion annuelle s’élève à 500 000 euros, versés à Veolia, sélectionné pour prendre en charge le dispositif.
“Ce n’est en rien rentable d’investir dans sa propre station d’épuration. L’idée, c’est davantage de changer de paradigme en gérant le plus possible sa propre pollution”, explique Jean-Michel Bertrand, directeur de l’usine.
Un contexte opportun pour les fournisseurs de solutions
Face à une réglementation de plus en plus stricte, un nombre croissant d’industriels doivent accélérer sur le volet du traitement et de la dépollution des eaux rejetées. Afin de répondre à cette demande, les fournisseurs de solutions multiplient les investissements et les innovations.
Cette dynamique s’observe du côté des grands groupes et des PME mais également des start-up, qui commencent à investir le segment.