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Plus de la moitié des objets connectés vendus en France concernent le même secteur : la maison. Les prévisions sont unanimement optimistes pour les années à venir et le marché de la maison connectée semble désormais prêt à exploser. Industriels, start-up, artisans, assureurs et acteurs de l’immobilier se positionnent tous sur ce secteur et participent à sa progression en multipliant les innovations. Malgré ses promesses et une conjoncture sociétale qui semble très favorable dans une première approche, le marché ne réussira pas à exploiter son plein potentiel tant que plusieurs conditions préalables ne seront pas résolues.

Démocratiser le marché de la maison connectée : le rôle-clé des prescripteurs

L’offre des distributeurs reste encore trop peu développée. En effet, les consommateurs doivent passer directement par des entreprises spécialisées s’ils veulent accéder à l’ensemble des services disponibles. Les enseignes de bricolage, d’habitat, de jardinage ou même les grandes surfaces ont tout intérêt à étoffer leur offre et à mettre davantage en avant les produits. Elles démontreront ainsi qu’elles prennent en considération ce nouveau secteur et qu’elles en comprennent les enjeux. D’autres acteurs, comme les assureurs ou les artisans, doivent réfléchir de la même manière car leurs domaines d’activité sont également concernés. À eux de prouver qu’ils savent s’adapter aux attentes des consommateurs et proposer des services adéquats.

consommateurs maison connectée

Traitement IndexPresse. Source : Cabinet Context, 2016

 

Considérer les freins et les opportunités technologiques

Selon Le Moniteur, « les systèmes fermés et propriétaires constituent les principaux freins à la diffusion des objets connectés ». Afin d’aboutir à une smart home globalisée qui offre le maximum de services possibles, tous les objets ainsi que le bâtiment lui-même devraient être compatibles et fonctionner via les mêmes protocoles. Cela suppose que les différents appareils soient interconnec­tés et puissent tous communiquer entre eux. Or, les standards et protocoles actuels utilisés par les fabricants sont variés, ce qui constitue un frein majeur à l’explosion du logement intelligent. Les industriels ont plusieurs solutions à leur disposition pour répondre à cette contrainte :

  • Définir des protocoles ou standards de communication universels, puis concevoir les produits par rapport à ceux-ci.
  • Concevoir en interne leur propre standard de communication et des outils fermés et propriétaires pour pousser les usagers à n’acheter que des produits dépendants de ce standard.
  • Créer des passerelles de communication entre les différents standards et protocoles, permettant ainsi la compatibilité entre des appareils qui ne l’étaient pas à l’origine.

Les partenariats que passent les entreprises entre elles, la naissance de standards de communication universels et les alliances rassemblant plusieurs groupes sont autant d’avancées sur ce point crucial.

Une autre condition du déploiement de la maison connectée concerne la sécurité des systèmes : sécurité informatique des appareils, mais également sécurité des données récoltées. Les risques de piratage de ces nouveaux produits demeurent conséquents et méritent une attention toute particulière. En parallèle, les consommateurs redoutent que les données recueillies par les objets soient réutilisées à des fins commerciales. De meilleures garanties de la part des fabricants et des industriels s’avèrent nécessaires pour gagner la confiance des citoyens.

Enfin, les progrès de l’intelligence artificielle (IA) aideront la maison connectée à franchir un cap. En effet, c’est elle qui permet l’évolution de la simple domotique à un habitat entièrement intelligent.

Définir de nouveaux modèles économiques

Pour Stéphanie Algré, directrice France de l’institut Context, “les distributeurs qui sauront offrir du service et aller au-delà de la fourniture du produit seront les grands gagnants de demain”.  Il ne s’agit plus seulement de vendre un produit fini mais de proposer au client une gamme de services. Pour les sociétés concernées, l’évolution vers une offre de services multiplie les possibilités de connexion entre les différents produits et oriente le marché vers une maison connectée gérée par un seul système, et non plus une accumulation d’objets indépendants les uns des autres.
Cette évolution est rendue presque obligatoire par le progrès des technologies. Le cabinet Exton Consulting a édité en 2016 un livre blanc de la maison connectée. Il y explique que les équipements traditionnels de l’électroménager ou du chauffage vont peu à peu intégrer directement les fonctionnalités connectées. Les objets intelligents deviendront la norme, ce qui obligera les acteurs du secteur à trouver d’autres pistes pour se démarquer et convaincre le consommateur de faire appel à eux : le déploiement de services est une solution à cette évolution.

 

 

« Maison connectée : un marché adapté aux évolutions sociétales prêt à prendre son envol ». Une étude rédigée par Samuel Arnaud, en collaboration avec Cécile Raphanel

 

 

La révolution numérique fait naître de nouvelles potentialités, contribuant à redéfinir les contours de l’économie traditionnelle. Les technologies dites “de rupture” (big data, cloud, intelligence artificielle), surprennent par la fulgurance de leur développement. Le bouleversement est total et brutal pour les entreprises. Celles-ci doivent faire face à de nouveaux concurrents, nombreux et protéiformes, qui les obligent à se réinterroger sur leurs propres modèles économiques. L’enjeu est de savoir s’adapter et de se transformer pour ne pas risquer de disparaître.

Ainsi les acteurs de l’économie traditionnelle se réinventent pour retrouver leur place et imaginer de nouveaux business models. Ils repensent leurs produits et surtout s’orientent vers une nouvelle combinaison additionnant produits et services, avec un nouveau postulat : privilégier l’usage à la propriété.

Révolution numérique : qu’en pensent les dirigeants ?

Voici des exemples de points de vue, de stratégies et d’expériences de dirigeants et/ou d’experts, repérés dans la presse économique et sectorielle française de référence. Les exemples cités ne détiennent pas le monopole des idées, des innovations et des pratiques managériales performantes, mais peuvent apporter un éclairage utile, et ainsi contribuer à enrichir les approches managériales de chacun et chacune.

L’ubérisation : entre menace et opportunité

Pour Frédéric Fréry de l’ESCP Europe, la plateformisation de l’économie pose la question de l’avenir de l’entreprise telle que nous la connaissons :

“Historiquement, la grande entreprise est apparue pour réduire les coûts de transaction du marché. C’est la théorie de Ronald Coase. Les plateformes digitales renversent l’équation. Grâce aux outils numériques, le marché devient plus efficace et moins cher que l’entreprise, dont les coûts de fonctionnement n’ont cessé d’augmenter. Une des conséquences d’Uber est de permettre aux individus d’avoir un travail sans avoir un employeur. Nous nous dirigeons vers une société de freelances.”

Le Nouvel Économiste, 15 avril 2016

L’ubérisation est au cœur des problématiques et de la réflexion des acteurs traditionnels. L’enjeu est de ne pas se faire désintermédiatiser et de garder le contact direct avec le client. Jean-Dominique Senard, patron du groupe Michelin, est déterminé concernant cet enjeu :

“Je ne veux pas subir l’outil digital, je veux le dominer.”
Le Figaro, 23 mai 2015

Le groupe a d’ailleurs racheté les sociétés AlloPneus en France et BlackCircle au Royaume-Uni pour se positionner sur la vente en ligne.

Changer rapidement, ou être changé

Selon Georges Nahon, président d’Orange Institute, quatre éléments de la révolution numérique sont à considérer :

  • La Digitalisation, car “tout ce qui peut être digitalisé dans la vie de tous les jours le sera”.
  • La Démonétisation, car le faible coût du ticket d’entrée sur Internet pour atteindre un marché immense amène les revenus ultérieurs “via la publicité et/ou via le passage du mode gratuit à un mode hybride gratuit–payant”
  • La Désintermédiation, avec les exemples des taxis, des locations de chambres ou des prêts entre particuliers.
  • La Disruption digitale, car elle remet en cause le mode de vie, et altère le jeu du marché et de la concurrence
    Les Échos, 12 août 2015

Le changement devient la norme. En juillet 2015, Henri de Castries témoignait dans Le Nouvel Économiste de l’exigence de transformation vécue par son groupe (Axa), obligé de quitter “l’ancien monde” pour un nouveau, plus instable et incontrôlable. Il rappelait également l’urgence de cette transformation des business models, qui ne se fait pas sans heurts ni réflexions profondes sur des questions qui peuvent déranger, y compris en interne. Cette révolution complète, selon lui, aura des conséquences pour l’instant non mesurées, et impose une période d’accélération contre laquelle il est difficile, voire impossible, de lutter.

S’interroger sur sa trajectoire

Une chronique de Laurent Guez, publiée en 2015 dans Les Échos Business, s’appuyait sur les cinq critères utilisés pour analyser la transformation digitale des entreprises du CAC 40. Pour toute entreprise, il convient de s’interroger sur sa propre trajectoire ou évolution, en s’appliquant chacun de des cinq critères :

  • Le niveau de maîtrise technologique de l’entreprise
  • La gestion de sa communication externe et de ses réseaux sociaux
  • La qualité de son écosystème numérique, et en particulier sa capacité à travailler avec des start-up
  • Le niveau de la culture digitale du haut en bas de l’échelle hiérarchique
  • La capacité sécuritaire, autrement dit sa solidité face aux piratages et aux vols de données. La menace est permanente, et les interrogations, la veille et les actions de consolidation du business model sont primordiales.
    Les Échos Business, 12 octobre 2015

 

Start-up : un modèle d’entrepreunariat

Dans l’univers de l’économie numérique, les start-up sont les agents du bouleversement du cadre existant. Leurs créateurs/fondateurs sont la force initiale de ces entreprises dont la survie est fragile en phase d’amorçage. Pour réussir, ces jeunes entreprises s’appuient sur une structure managériale axée sur la rapidité d’exécution et l’aptitude au changement permanent, ainsi que sur trois compétences majeures et essentielles, rappelées par Annabelle Bignon, dans un article pour Cahiers français :

  • Le design, clé de la création de valeur
  • Le “growth hacking”, soit l’ensemble des techniques à même de générer la croissance, via un test permanent des nouvelles idées
  • La data science
    Cahiers français, mai 2016

Cette combinaison leur permet de faire de l’innovation un processus permanent, placé au même niveau que la stratégie et mis au service de la croissance.

Conseils pour la transformation numérique

Le spécialiste français de la transformation digitale Gilles Babinet (Digital Champion de la France à la Commission européenne) a observé les difficultés de migration numérique dans nombre de PME et autres entreprises de toutes tailles. Voici son point de vue pédagogique en quatre points pour réussir, et éviter l’échec :

  • Engager totalement la direction générale.
  • “Penser long, penser court”, ce qui veut dire que la transformation du système d’information prendra du temps, mais que, dès à présent, il faut mener des expérimentations pour acquérir “un premier niveau d’agilité digitale”.
  • Former, ce qui est une évidence, mais utile à rappeler.
  • Ouvrir, c’est-à-dire acquérir la conviction que l’innovation efficace et réussie passe de plus en plus, notamment en créativité, par “des processus d’innovation ouverte sous de multiples formes : co-création, co- partenariat…”. Et le pratiquer.
    Les Échos, 22 juin 2015
    Les Échos Business, 29 juin 2015

Digitaliser, le rôle primordial des dirigeants

Si la transformation numérique est un enjeu à envisager à l’échelle globale de l’entreprise, son impulsion et sa définition dépendent, quant à elles, du dirigeant exécutif, le seul dont le leadership est suffisamment fort pour oser remettre en cause le modèle établi tout en gardant à flot l’activité. L’objectif n’est pas de définir une stratégie digitale mais de mettre en œuvre une stratégie d’entreprise ancrée dans un écosystème digital.
Pour Christine Greinier, dans L’Expansion, la transformation numérique d’une entreprise mature repose sur trois axes forts qui relèvent de la responsabilité du PDG :

  • L’anéantissement du modèle en place qui génère le cash
  • La définition d’un axe stratégique dans l’écosystème digital, qui mène souvent à l’élargissement même de la vocation de l’entreprise.
  • La mise en place des conditions de réalisation d’une stratégie réinventée.
    L’Expansion, septembre 2015

 

Dans le marché global des cosmétiques en recul, les catégories du bio et du naturel disposent d’un potentiel de développement prometteur. Pour les acteurs, l’enjeu est de rassurer et de convaincre le consommateur en lui apportant des réponses adéquates en matière de prix, de sécurité, d’efficacité et de lieux d’achat. Qui sont les consommateurs des produits de la cosmétique bio ? Quelles sont leurs attentes ? Pourquoi sont-ils passés au bio ?

Se rassurer, donner du sens à ses achats

Pour mieux comprendre les profils des acheteurs de produits cosmétiques bio, l’enquête de l’association française de la cosmétique bio Cosmebio et Organics Cluster Rhône-Alpes réalisée en 2016 nous éclaire. Si les profils des consommateurs sont protéiformes en termes d’âge et de catégories sociales, ils se rejoignent sur un point : ils cherchent des produits sûrs et sains. Après les militants du bio, les accros de la beauté et les seniors sont les principaux acheteurs.

consommateurs bio

Selon une autre étude,  menée en Europe par Mintel, seulement 30 % des Français ont confiance dans l’industrie de la beauté. Les scandales médiatiques sur les substances potentiellement toxiques présentes dans les cosmétiques conventionnels ont rendu les consommateurs méfiants. Ils ont besoin de confiance et de réassurance. Aussi, 60 %  des Français sont plus enclins à croire une entreprise si elle fabrique ses produits dans le pays où ils habitent et 61 % font confiance aux entreprises qui utilisent des ingrédients naturels.

Le prix : premier frein et principal levier pour l’achat de cosmétique bio

37 % des consommateurs considèrent le prix comme le premier frein à l’augmentation de leurs achats de cosmétiques bio. Cette raison devance assez largement les expériences négatives ou les manques d’efficacité constatés.

achats cosmetiques bio

Traitement IndexPresse. Source : Organics Cluster / Cosmebio

En outre, parmi les critères qui pourraient inciter les consommateurs à acheter davantage de cosmétiques et de produits d’hygiène bio, le prix arrive également en tête (33 %), la garantie de naturalité des produits et leur efficacité sont souvent évoqués, avec respectivement 26 % et 11 % de taux de réponse. Ils devancent largement : une meilleure connaissance des marques (8 %) ; davantage d’informations sur les produits (9 %) ; une plus grande disponibilité en magasin (8 %) ; ou encore l’attractivité des packagings (1 %).

Passer à la cosmétique bio : changer de style de vie et se nourrir bio

Le passage au bio implique un changement de vie pour 85 % des acheteurs de cosmétique bio :
– 71 % font plus attention à leur mode de consommation (gaspillage alimentaire, consommer moins mais mieux, gestion des déchets, covoiturage…).
– 45 % sont plus attentifs à leur santé. Ils prennent soin de leur corps, font des cures “détox”, commencent ou intensifient une activité physique, etc.
La majorité pratique une activité de plein air ou sportive et montre un intérêt affirmé pour la cuisine et la recherche de produits alimentaires de qualité.
– 54 % consacrent du temps à des exercices de bien-être
– 61 % déclarent aller dans des espaces de relaxation, de soin et de bien-être
– 86 % font attention à leur forme physique
Fait notable, 85 %  des acheteurs de cosmétiques bio ont également acheté au moins une fois un produit alimentaire bio au cours des douze derniers mois. En effet, l’acheteur de cosmétiques bio est d’abord un acheteur d’aliments bio.

raisons du passage aux produits bio

Traitement IndexPresse. Source : Organics Cluster / Cosmebio

Trois cibles à fort potentiel

Certains profils, considérés comme des cibles à fort potentiel, méritent particulièrement d’être considérés par les intervenants du secteur.
–  Les quinquados (femmes de 50-64 ans).
Elles ont un budget moyen annuel d’achat dans la catégorie de l’hygiène-beauté supérieur à la moyenne de la population féminine (291,90 euros contre 262,30 euros). Elles achètent plus souvent. Elles constituent l’une des classes d’âge les plus importantes de la population française. En rupture avec les anciens codes liés à leur catégorie, elles se sentent plus jeunes et sont attentives à leur présentation extérieure. Elles sont très réceptives aux produits naturels.
Les muppies (femmes de 20-35 ans, urbaines, actives et hyperconnectées).
Ce sont à la fois des “beauty natives” et des “beauty addicts” : elles sont nées dans une culture beauté forte, ont été initiées très jeunes par leurs mères, et ont une attirance certaine pour le luxe. Elles sont concernées par leur équilibre personnel, et aiment les marques naturelles, éthiques et responsables. Mais elles sont aussi très concernées par l’humain et l’avenir de la planète, et savent déjouer les discours marketing et le green-washing.
Le millenial masculin (hommes de 18-24 ans et de 25-34 ans)
Cette typologie correspond à des modes de vie et des aspirations différentes. Selon le département Tendances et prospective d’Ipsos Public Affairs, le millenial masculin est ambitieux et travailleur, mais aussi hédoniste et individualiste. Le plus important pour lui est de se faire plaisir, et ce plaisir passe avant le souci des autres. Pour lui, l’image de soi et l’image que l’on renvoie aux autres est très importante. Consommer des produits bio et naturels est une évidence. Il veut des choses vraies, authentiques et traçables, une consommation plus transparente. N’oublions pas aussi que le millenial masculin est ultra-connecté (il participe à des forums, a recours à des tutoriels), et qu’il est souvent un « early adopter », c’est-à-dire qu’il aime avoir accès aux dernières innovations technologiques avant les autres.

Mutation de la consommation

Les volumes d’achat de produits du quotidien continuent de baisser significativement en 2017. Le phénomène, observé déjà depuis deux ans, montre toutefois que la dépense moyenne monte. C’est donc que les consommateurs achètent moins mais différemment. Le cabinet Kantar précise les grandes tendances de consommation actuelles :

  • La primauté de l’usage à la possession
  • L’intégration du lien entre la consommation et la santé
  • La progression de la conscience environnementale

Repères
Avec 480 millions de chiffre d’affaires, le marché des cosmétiques bio et naturels demeure un segment de niche dont le potentiel de développement très prometteur est porté par le désir des Français de mieux consommer.

marché des cosmétiques bio prévisions

Toujours plus digitale, collaborative et soucieuse de l’environnement, notre société offre aux acteurs des mobilités urbaines (publics et privés) de nouvelles opportunités. En effet, de nombreux indicateurs nous informent de la transformation et du potentiel de ce marché.

Parmi les moteurs du marché identifiés, nous pouvons mentionner :

  • L’urbanisation croissante
  • Les mesures du gouvernement pour l’environnement
  • Les plans de transformation des villes en faveur des mobilités douces
  • Le succès du modèle collaboratif
  • Le coût élevé de la voiture particulière
  • L’encombrement des routes et des réseaux transport
  • Les préoccupations écologiques des citoyens
  • Les mobilités du quotidien accrues, liées au travail
  • La créativité des start-up

Pour répondre aux préoccupations environnementales et aux nouvelles attentes des Français en termes de mobilité, des offres alternatives se développent, notamment grâce au numérique et à la montée en puissance des motorisations électriques.

Véhicules : progression des motorisations et engins alternatifs dans les mobilités urbaines

Si l’électrique représentait 1 % des ventes automobiles en 2017, sa part est amenée à croître dans les années à venir. En effet, entrés dans une phase d’industrialisation, les constructeurs traditionnels œuvrent pour occuper le marché et ne pas se laisser distancer par les spécialistes. En outre, la diminution de la motorisation diesel et les politiques publiques devraient soutenir le développement de l’électrique en France.
Concernant le vélo à assistance électrique (VAE), il est LE gros segment de l’électromobilité. Fort de ses 250 000 unités vendues et d’une croissance de 97 % en 2017 (pour un CA de 400 millions d’euros), il illustre bien le dynamisme des véhicules à motorisation alternative. Avec un taux de pénétration annoncé à 35 % en 2025, contre 10 % en 2017, cette catégorie est devenue très concurrentielle et offre des opportunités à ses acteurs. Certaines tendances se montrent d’ailleurs particulièrement porteuses dans notre pays, comme le Made in France, le vintage réactualisé et les offres innovantes.
Nous pouvons aussi noter le développement des engins de déplacement personnel alternatifs tels que les trottinettes, gyroroues et hoverboards. Leur arrivée sur le marché français a vu naître de nombreux acteurs, parmi lesquels des start-up nationales. Ces équipements de micromobilité répondent bien aux problématiques de la circulation automobile et aux difficultés rencontrées dans les transports en commun. Leur progression est étroitement liée aux politiques anti-voitures des villes : ils sont simples, efficaces, silencieux et non polluants. La réglementation reste à créer dans ce domaine.

L’économie collaborative booste les services

Fruits de la stratégie d’acteurs privés et d’opérateurs publics, les services se développent autour du transport de voyageurs.  Parmi les nouvelles offres, le partage de véhicules (autopartage, free-floating), le covoitu­rage (longue et courte distance) et le transport à la demande sont les segments forts du marché. Dans cette dynamique, l’économie collaborative se démarque des modèles économiques traditionnels en mettant en avant l’usage des biens plutôt que leur possession. Elle trouve tout son sens dans un contexte de crise économique où les particuliers cherchent à faire des économies ou à se procurer des revenus complémentaires.

autopartage

Demain : le challenge de la multimodalité et de l’innovation technologique

Pour renforcer les services aux usagers, les collectivités et leurs opérateurs de transport public accordent de plus en plus d’importance au multimodal. L’objectif est clair : améliorer l’organisation des flux de voyageurs en combinant les différents modes de déplacements. Cette stratégie nécessite de développer l’offre propre, comme le vélopartage par exemple, et aussi d’intégrer celle des opérateurs privés. La mise en place de pôles d’échanges multimodaux (PEM), notamment près des gares, est essentielle pour que les usagers puissent emprunter les différents moyens de transport proposés. Ces pôles, à l’image de celui imaginé en 2018 à Chambéry, permettent de regrouper des modes de transports aux fonctionnalités différentes (transport longue ou courte distance, collectif ou individuel), dans une logique de hub (plateforme réunissant des lignes en correspondance).
Dans cette même logique, des expérimentations de mobility as a service (MaaS) ouvrent la voie d’une nouvelle conception multimodale de la mobilité. Le concept réside en une offre unique et optimisée pour tous les moyens de transports disponibles, grâce notamment au numérique. L’usager n’utilise qu’une seule application pour s’informer sur tous les moyens de transports locaux. Il peut savoir à tout moment quels sont les moyens de transport les plus efficaces pour se déplacer et peut les emprunter grâce à un seul et unique abonnement. Ce concept, œuvrant à convaincre les citadins d’abandonner leur voiture, progresse en Europe. Le modèle économique d’un tel concept reste à trouver.
Enfin, les avancées technologiques promettent l’émergence de nouveaux marchés et acteurs dans la mobilité de demain. Voiture autonome, connectée, à hydrogène, voiture volante… la course à l’innovation devra répondre à l’explosion du trafic, tout en apportant des services et une personnalisation aux usagers.

 

 

 

460 millions de colis livrés, + 14,3 % en 2017, 81,7 milliards d’euros en valeur… En 2017, le marché français de l’e-commerce poursuit sa progression, ininterrompue depuis 2010. La Fevad (Fédération e-commerce et vente à distance) estime que les ventes pourraient atteindre 100 milliards d’euros en 2019. Ces tendances ne sont pas sans effet sur le marché du dernier kilomètre …

Le marché du dernier kilomètre explose avec la hausse de l’e-commerce

Pourquoi un tel essor ? Le marché est porté par le développement de l’offre, la multiplication des sites de ventes et des places de marché, la hausse du nombre de cyberacheteurs (37 millions en 2017) et l’augmentation des fréquences d’achat. Tous les secteurs sont touchés par la croissance de l’e-commerce : tourisme, drive et produits de grande consommation, loisirs, multimédia et habillement. En plein développement, l’e-commerce B to B est aussi un secteur à fort potentiel.
L’analyse de l’augmentation du nombre des transactions met en évidence deux éléments importants : le montant du panier moyen est en baisse, et le nombre de colis livrés ne cesse d’augmenter.

Devenu mature, le marché de l’e-commerce a vu naître une concurrence féroce. Et dans ce contexte, la livraison des clients est devenue un enjeu majeur de différenciation des acteurs et un outil marketing incontournable. En effet les conditions de livraison sont aujourd’hui le premier critère de décision pour 65 % des cyberacheteurs français. Pour répondre aux exigences des clients, les options de livraison se multiplient et les délais se raccourcissent. La difficulté pour les e-commerçants est de trouver le juste équilibre entre vitesse, variété et confort de livraison.

De nouvelles contraintes urbanistiques

L’essor des livraisons en ville crée de nouvelles problématiques pour les pouvoirs publics et les entreprises de transport et de livraison. Parmi les défis à relever :
– la maîtrise de l’impact environnemental. En effet plus d’un quart des émissions de gaz à effet de serre en zone urbaine est dû aux livraisons.
– la problématique d’encombrement des voies de circulation
– la gestion de la saturation des places de stationnement et de l’implantation des équipements logistiques.
Les collectivités s’adaptent avec la mise en place d’équipements dédiés et une réglementation contraignante pour les livreurs.

Des modèles disruptifs pour les nouveaux entrants dans le dernier kilomètre

Le géant Amazon dicte les règles du jeu et reste le moteur de l’ensemble du marché. Ses recherches et expérimentations permanentes ont un seul objectif : réduire les coûts au maximum. Alors, pour profiter de l’énorme potentiel du marché, de nouveaux acteurs, notamment nés des modèles de l’économie collaborative, entrent dans la course au dernier kilomètre. Selon Les Échos, en 2017, 1 600 start-up seraient en place dans le secteur de la logistique, contre 100 en 2010. Ces jeunes pousses misent sur des flottes collaboratives et la mise en relation des vendeurs avec les clients finaux pour s’imposer. Les solutions proposées répondent à trois problématiques : la réduction des coûts, l’enjeu écologique et la diminution des délais de livraison. À l’image de Colisweb, Coursierprivé, Tousfacteurs, Deliverro, UberEats ou Urb-it, les challengers se multiplient et attisent l’intérêt des investisseurs. Tous se livrent une bataille féroce pour trouver le modèle économique le plus juste.

Pour tous, l’enjeu de l’innovation technologique

Les nouveaux acteurs créent le trouble chez les prestataires traditionnels qui tentent de dénoncer une concurrence déloyale auprès des pouvoirs publics. Mais ils n’ont pas d’autre choix que d’opter pour l’innovation afin de trouver de nouvelles pistes d’action performantes. Et dans cette démarche innovante, la quête de la satisfaction du client reste l’objectif à suivre et guide les prestataires vers des solutions technologiques innovantes. Celles-ci représentent, en effet, les meilleures pistes pour obtenir un coût de livraison optimal. Livraison par drones ou robots terrestres, véhicules autonomes, objets et emballages connectés, algorithmes d’optimisation des flux, maîtrise des données clients : les nou­velles technologies, qui sont déjà en cours d’ex­périmentation pour la plupart, apportent des solutions.

 

Qu’est-ce que le marché du dernier kilomètre ?
Il recouvre l’ensemble des prestations et opérateurs qui interviennent lors de la dernière phase de la chaîne de livraison d’un produit, jusqu’à l’arrivée chez le client final. Ce marché est estimé en France à près d’un milliard d’euros.

 

Un jeune marché attractif

47 milliards de dollars d’investissements captés en 2015, retour des « méga-deals » en 2017… L’explosion des levées de fonds et des grandes transactions réalisées par les fintech dans le monde démontrent un véritable engouement pour le secteur de la fintech.

En 2017, les 10 plus grosses transactions ont représenté 5,3 milliards de dollars, soit 17 % des fonds mondiaux investis dans les fintech. Et en 2018 la tendance se confirme, comme le prouvent les premiers chiffres publiés par CB Insights, spécialiste du capital-risque : avec 32,6 milliards de dollars levés sur les neuf premiers mois, les financements auprès d’acteurs du capital-risque ont déjà battu tous les records précédents. L’Europe compte en 2018 quatre « licornes », des start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars. Elles font ainsi partie de la trentaine de fintech de cette catégorie dans le monde.
En France aussi, les fintech séduisent toujours plus les investisseurs. Avec 318 millions d’euros de fonds levés pour 64 opérations en 2017, l’investissement a progressé de 84 % par rapport à l’année précédente. La création de nouvelles structures de financement dédiées à la fintech et à l’assurtech démontre aussi l’enthousiasme actuel pour ces marchés. Avec 30 % des sociétés créées entre 2016 et 2017, la dynamique entrepreneuriale est parti­culièrement forte dans le secteur.

fonds leves en france par les fintech

Réglementation et innovation : les 2 piliers du secteur

Les nouvelles technologies de la finance sont étroitement liées à la réglementation euro­péenne. Avec l’open banking, les régulateurs et les instances législatives, nationales et européennes, accompagnent l’ouverture du marché et de ses données, favorisant ainsi l’innovation.

“L’industrie financière était en retard. Le cadre réglementaire était contraignant et offrait aux banques une situation de monopole. L’Union européenne s’est rendu compte qu’il constituait une entrave à la concurrence et le fait évoluer, ce qui permet l’arrivée de nouveaux entrants. C’est pour cette raison que les fintech se développent à un rythme soutenu et vont continuer à le faire. »
– Maxime Dubreil, ana­lyste financier en charge du secteur du paiement chez Invest Securities dans Le Nouvel Économiste

Si la réglementation représente une oppor­tunité pour la croissance de la filière européenne des fintech, l’innovation est le second moteur du secteur. La combinaison des nouvelles technologies et des modèles de développement agiles ont permis aux start-up de faire naître des services inno­vants, en rupture avec les pratiques existantes. Elles s’appuient sur une population sensibilisée et habituée aux usages numériques, et apportent une réponse réactive et efficace, en adéquation avec les nouvelles attentes, parfois non exprimées, des consommateurs.
Coopétition, collaboration, partenariats, investissements, rachats… Fintech et “oldtech” (acteurs bancaires et finan­ciers historiques) se retrouvent côte à côte dans un écosystème en évolution.
En modifiant les règles établies, les fintech stimulent l’innovation et réinventent la relation avec le client. Elles agissent pour le renouvelle­ment et le développement des services. Banquiers et assureurs doivent eux aussi tirer parti de ces avancées. Satisfaire et fidéliser le client s’impose comme l’enjeu stratégique principal.

Qui sera la première licorne française ?

Malgré la vita­lité observée, les fintech françaises n’ont généré que 800 millions d’euros de CA en 2017 avec une moyenne de 300 000 euros par structure selon Exton Consulting. Ces structures sont encore jeunes. Aussi elles accusent un retard par rapport à leurs voisins européens et leurs concurrents anglo-saxons et asiatiques. En effet, seules 20 % d’entre elles ont atteint leur niveau de rentabilité. Pour tous les acteurs français, publics et privés, l’heure est à la mobilisation afin d’offrir un plein potentiel de développement aux start-up en place et en devenir.  Et pour satisfaire leurs ambitions de croissance,  elles doivent également relever un défi majeur : l’internationalisation.

En 2019, une phase d’évangélisation s’impose pour les fin­tech afin d’informer plus largement sur les béné­fices de leurs services et rassurer sur la sécurité de leurs dispositifs. Elles sont face à des choix stratégiques déterminants pour assurer leur croissance et soutenir leur développement : l’alliance à un groupe traditionnel bancaire, l’accompagnement financier d’autres organes et institutions, ou le rapprochement entre fintech grâce à des plateformes de services intégrés.

Parmi les 285 fintechs recensées dans notre pays début 2018 par la société de gestion NewAlpha MA, le cabinet Exton Consulting et la start-up Invyo,  certaines se positionnent déjà en leader, à l’image de Younited Credit, Tinubu Square, HiPay, Ledger, Compte Nickel, Dalenys, Shift Technology, Linxo, Kantox ou Lendix.

Avec l’émergence des rapprochements entre fintech, les offres se complètent et se rationalisent, entraînant le rétrécissement du nombre d’acteurs. En unissant leurs forces, certaines entités regroupées pourraient faire émerger une première licorne française…

Qu’est-ce qu’une fintech ?

Contraction des mots finances et technologie, une fintech est une entreprise qui utilise la digitalisation et la technologie pour apporter une offre innovante dans l’industrie financière et ses métiers : paiement, crédit, marché de capitaux, assurances, gestion d’actifs. Le secteur regroupe « des petites structures, le plus souvent des start-up, qui créent des modèles d’intermédiation digitalisés (plateformes, applications…) pour repenser l’approche classique de la distribution des produits bancaires et financiers », selon la définition de Fusions et Acquisitions.
Les modèles low cost et numériques des fin­tech permettent une transformation des offres, des usages et des services sur les segments de marché occu­pés par l’industrie financière traditionnelle et par l’assurance (assurtech).
La « regtech » est la branche des fintech qui aide les acteurs financiers à gérer les contraintes réglementaires.
La « paytech » est la branche des fintech qui propose des solutions d’optimisation des paiements.
De par leur capacité à créer la rupture, les fintech ouvrent la voie à de nouvelles activités dans l’ensemble du système financier.