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Nolo : un nouveau terrain de jeu pour les start-up

Sur le marché français des boissons sans alcool ou à faible taux d’alcool, le segment des spiritueux sans alcool crée des opportunités intéressantes pour les acteurs du nolo.

Les nouvelles marques se multiplient, fruit du travail d’entreprises étrangères et de jeunes pousses hexagonales, à l’image de la start-up JNPR

Des recettes variées

Fondée en 2020, JNPR (pour “juniper”, traduction anglaise de la baie de genièvre, plante aromatique principale du gin) a développé trois recettes de spiritueux sans alcool et sans sucre. La marque utilise diverses autres aromates et épices comme la cardamome, la coriandre, la gentiane, le poivre, le piment ainsi que la pomme.

Deux boissons sont étiquetées JNPR tandis que la troisième, réalisée en partenariat avec une distillerie italienne, revêt la marque BTTR.

Une implantation locale mais une reconnaissance internationale

Concoctées en collaboration avec le barman Flavio Angiolillo (classé parmi les 50 meilleures barmen au monde), les recettes sont élaborées en Corrèze par distillation de chaque ingrédient de façon séparée. Elles doivent être dégustées en accompagnement dans la création de cocktails, avec un tonic ou un sirop.

Les spiritueux de JNPR ont remporté plusieurs prix tels que le Grand Or ISW International Spirits Challenge 2022, la médaille d’argent du même prix l’année précédente, l’or aux Spirits Design Masters 2020, à la San Francisco World Spirits Competition 2022 ou encore aux Paris Cocktail Spirits 2021.

À 28 euros la bouteille de 70 cl, la marque se positionne sur un segment premium et affiche un packaging écoresponsable.

Des cibles commerciales variées

S’adressant aux particuliers comme au monde professionnel (bars et restaurants), la marque a réussi à se développer malgré les restrictions sanitaires en 2020.

 “Ce n’est pas tout à fait l’année idéale pour sortir une nouvelle boisson car les restaurants et les bars sont restés fermés durant plusieurs mois”, soulignait la fondatrice, Valérie de Sutter fin 2020. “Mais j’ai malgré tout bien vendu en ligne aux particuliers, avec une livraison gratuite en point relais.”

JNPR a également sorti un livret de recettes de cocktails et a lancé en fin d’année 2020 un champagne à base de bière désalcoolisée au gingembre, de son spiritueux sans alcool et de jus de raisin.

Important les baies de genièvre de Bosnie-Herzégovine et de Macédoine, la marque souhaite relocaliser son approvisionnement et a ainsi planté des genévriers à proximité de son siège normand de Saint-Martin-de-l’If (Seine-Maritime).


Un positionnement historique sur le sans alcool

En France, le marché des bières sans alcool a d’abord été défriché par le brasseur alsacien Kronenbourg, filiale de Calsberg, avec le lancement en 2015 des premières Tourtel Twist. Depuis, sa gamme s’agrandit chaque année.

En 2021, le groupe a effectué trois lancements majeurs, notamment une nouvelle saveur fraise-rhubarbe chez Tourtel Twist et une troisième référence framboise-thé blanc chez Tourtel Botanics, une boisson qui contient les sucres naturellement présents dans les jus de fruits.

Surtout, elle a investi le créneau du bio avec deux recettes, Tourtel bio duo de citrons et duo d’agrumes. Cette nouveauté s’est imposée dès sa première année comme la meilleure innovation du rayon bière des dix dernières années.

En 2021 déjà, Tourtel Twist bio constituait une des grandes réussites de l’année pour Kronenbourg. “Elle a permis à la marque Tourtel Twist de progresser de 23% sur 2021”, indiquait Philippe Collinet, directeur communication du groupe.

Le succès de la gamme Tourtel

Plus globalement, l’offre Tourtel a permis à Kronenbourg de recruter plus de 3 millions de foyers consommateurs en six ans. L’entreprise a conforté en 2021 son leadership en France avec respectivement 76,6 % de part de marché sur les aromatisées et 57 % sur le total des sans alcool, selon Iri.

Elle a réalisé cette année-là d’autres lancements sur le segment du sans alcool, via ses marques 1664 blonde et Grimbergen 0,0 %.

Une image de marque renforcée par le sponsoring

Forte de son succès, la marque est devenue en 2022 le fournisseur officiel du Tour de France, troisième événement sportif le plus regardé au monde. Des cannettes de Tourtel Twist citron ont été distribuées durant la course.

En grandes surfaces, Kronenbourg avait prévu cinq millions de packs de Tourtel Twist aux couleurs du Tour de France. Cette opération devrait encore faire grimper sa notoriété.

“Avec ce partenariat conclu pour trois ans, nous entendons poursuivre le fantastique développement de Tourtel Twist qui aujourd’hui représente déjà deux bières sur cent consommées en France, et cela après seulement sept ans d’existence”, indiquait Anders Roed, PDG de Kronenbourg depuis janvier 2022, dans LSA.


Un marché émergent à la croisée de plusieurs chemins

Rassemblant divers produits, le marché du nolo (no alcohol/low alcohol by volume, pas d’alcool ou faible taux) apparaît de prime abord comme protéiforme. Les substituts de boissons alcoolisées y côtoient ainsi des alcools standards à faible taux ainsi que de nouvelles boissons telles que les hard seltzers.

Bien que variés et ciblant parfois des publics différents, ces produits se rejoignent dans une logique de limitation de la consommation d’alcool. Tous proposent de nouvelles manières d’aborder les moments de convivialité (repas, apéritif…) avec des alternatives peu ou pas alcoolisées.

La question des équivalents sans alcool est ancienne, mais les produits proposés auparavant n’avaient pas véritablement trouvé leur public. Fermement ancrée dans les habitudes, la consommation régulière d’alcool, notamment lors des repas, se présentait comme une norme largement partagée. La volonté de consommer des boissons non alcoolisées pouvait revêtir un caractère excluant pour les personnes concernées.

Une offre disponible croissante

Atténuant la séparation entre buveurs et non buveurs, le nolo connaît un développement soutenu de par les nouvelles manières de consommer qu’il représente. Plus flexibles, ces dernières encouragent le public à alterner entre boissons alcoolisées et alternatives sans alcool.

D’abord favorisé par l’émergence du marché des bières sans alcool, le secteur poursuit aujourd’hui son essor avec une extension de l’offre, des vins aux spiritueux en passant par divers alcools de fruits.

Des ventes appelées à croître

Malgré un poids encore minoritaire, les versions non alcoolisées des bières, vins et autres alcools bénéficient d’un réel engouement.

Leur chiffre d’affaires a augmenté de 10 % en 2020, à 250 millions d’euros. Il ne représente encore que 2 % de celui des boissons alcoolisées, les volumes atteignant quant à eux près de 6 % de ceux écoulés par les équivalents avec alcool.

Ces parts devraient toutefois s’accroître dans les années qui viennent grâce à la forte progression du chiffre d’affaires des boissons désalcoolisées.

De plus en plus d’adeptes

Les alternatives sans alcool conquièrent de plus en plus de consommateurs, ciblant une clientèle variée. En 2020, près de 29 % des Français en ont acheté au moins une fois selon Kantar. Ils n’étaient que 26,2 % l’année précédente.

Sur la période 2016-2020, le taux de pénétration du marché a augmenté de 7 points. Une étude de l’Ifop pour la marque Heineken indiquait début 2022 que 40 % des Français consommaient de façon ponctuelle des boissons sans alcool.


Un marché à fort potentiel

Amorcée depuis des années, l’automatisation des entrepôts accélère sous l’effet des besoins de gains d’efficacité et le progrès technologique. Un phénomène plus récent consiste à déployer des robots autonomes au sein des sites logistiques.

Dotés de capteurs afin de se mouvoir de plus en plus librement, constamment améliorés par l’intelligence artificielle, les AMR (autonomous mobile robots) prennent une place croissante dans les chaînes logistiques. Bien que les estimations et les périmètres retenus se montrent variés, les ordres de grandeur révélés par les études indiquent une explosion du marché de la robotique autonome.

En 2022, le cabinet LogisticsIQ prévoyait par exemple une progression annuelle respectivement de 43 % pour les AMR et de 24 % pour les AGV (autonomous guided vehicles, plus anciens), le marché total devant atteindre 18 milliards de dollars à l’horizon 2027.

Selon le cabinet ABI Research, le marché de la robotique logistique devrait croître de 23 % jusqu’en 2030.

Le développement de la robotique pour les activités logistiques prend donc de l’ampleur, permettant de pallier la pénurie de main d’œuvre, de gagner en efficacité et de réduire la pénibilité du travail pour les opérateurs.

L’automatisation et la robotisation présentent toutefois des limites, et ne peuvent pas totalement remplacer la présence humaine, comme le soulignait Antoine Prétin (Geodis) dans L’Officiel des transporteurs : “Il est impossible de faire tourner des centres logistiques sans hommes, tant au niveau du pilotage qu’à celui de la maintenance. (…) Il est utopique de penser qu’un entrepôt puisse être géré par un superviseur à distance”.

AMR, AGV : définitions et différences

Développés depuis des dizaines d’années, les robots guidés autonomes (AGV) suivent un chemin prédéfini, sans pouvoir contourner les obstacles. Plus récents, les robots mobiles autonomes (AMR) se montrent plus flexibles : leurs capteurs et leurs systèmes algorithmiques leur permettent de s’adapter à leur environnement et d’opérer dans des zones traversées par des humains. Sortes de palettes mobiles, ces robots peuvent supporter de lourdes charges, récupérer des colis entreposés sur différents étages ou encore suivre un humain afin de porter les objets placés au fur et à mesure de son parcours.

AMR et AGV, des solutions concurrentes ou complémentaires ?

Le marché des AMR progresse bien plus rapidement que celui des AGV, la solution robotique historique. Globalement plus avancés technologiquement, les AMR ne sont toutefois pas forcément amenés à remplacer les AGV du fait d’une différenciation croissante des deux catégories.

“Il y a une complémentarité entre ces types de chariots. On utilise plutôt un AMR pour la préparation des commandes, pour du bac et de petites charges, tandis que les AGV restent privilégiés pour la manutention en palettes de lourdes charges”, soulignait en 2020 le spécialiste en logistique Jungheinrich.

La 5G va permettre un usage encore plus poussé des robots

Entre 20 et 50 fois plus rapide que la 4G, le réseau 5G devrait permettre une accélération des projets de robotisation. Les flux importants de données rendus possibles par cette technologie vont assurer un pilotage optimisé des robots ainsi qu’un suivi en continu de l’état des appareils. Les flottes d’AMR pourront par ailleurs mieux effectuer les tâches menées de façon collaborative.

“La 5G va permettre d’aller plus vite pour échanger de machine à machine”, expliquait en 2020 Yannick Antoine, directeur opérationnel Logistic Solutions chez Toyota Material Handling France. “Demain, les chariots communiqueront directement entre eux, par exemple pour dire : attention, dans telle zone, ça bouche. (…) Cela devrait contribuer à diminuer les coûts des chariots tout en améliorant leur performance en toute situation”.


Des évolutions réglementaires à visée écologique

Le cadre législatif contraint de plus en plus les acteurs de la logistique à améliorer leurs pratiques dans une logique de préservation de l’environnement

  • La loi Agec (anti-gaspillage et économie circulaire), adoptée en 2020, cherche notamment à favoriser le recyclage et le réemploi.
  • La loi Climat et Résilience vise de son côté à adapter l’activité économique pour limiter les rejets de gaz à effet de serre et respecter les engagements pris lors de l’Accord de Paris.
  • Les décrets 3R (réduction, réemploi, recyclage), respectivement d’avril 2021 et 2022, sont venus fixer plus en détail les objectifs pour le secteur de la logistique.

Il s’agit donc de réduire de 20 % l’usage des emballages plastiques à usage unique et d’atteindre le 100 % recyclable à l’horizon 2025. Deux ans plus tard, le seuil de 10 % d’emballages réemployés ou réutilisés devra être atteint. Cette mesure concerne les entreprises commercialisant plus de 10 000 emballages par an.

Ces dernières ont commencé à mettre en place des démarches dans ce sens. D’après le baromètre Fevad (fédération du secteur) de mars 2022, 16 % des entreprises de l’e-commerce utilisent des emballages réutilisables ou consignés, et 37 % réfléchissaient à la mise en œuvre de telles pratiques.

En 2021, l’association professionnelle France Logistique a par ailleurs signé deux chartes d’engagement avec l’État, l’une concernant l’immobilier logistique et l’autre le commerce en ligne. Celles-ci énonçaient plusieurs mesures et objectifs, tels que l’installation des entrepôts de préférence sur des friches, l’atteinte de la neutralité carbone en 2040 pour les nouveaux projets ou encore un recours accru aux certifications.

Prévu pour être introduit dans les prochaines années au niveau européen, le passeport numérique des produits (Digital Product Passport, DPP) va en outre permettre d’accélérer la mise en place d’une plus grande traçabilité, y compris en ce qui concerne la logistique.

Les consommateurs seront en mesure de vérifier l’impact environnemental d’un produit sur l’ensemble de son cycle de vie, avec notamment son origine (ce qui donne une indication sur la distance parcourue) et son niveau de recyclabilité.

Une clientèle plus attentive aux enjeux environnementaux

Les consommateurs se montrent plus soucieux de procéder à des achats plus responsables.

“L’engagement en faveur de la réduction de l’impact environnemental est une attente forte de la part des Français, à laquelle nos entreprises se doivent de répondre”, déclarait ainsi fin 2022 le directeur général de la Fevad, Marc Lolivier.

En effet, 79 % des personnes interrogées par Capgemini en 2020 considéraient le développement durable comme un facteur majeur orientant leurs achats.

Cette tendance se manifeste dans de multiples secteurs : 57 % des Français privilégient les produits de bricolage respectueux de l’environnement (Opinionway, 2021) et 30 % souhaitent obtenir des marques d’électroménager des solutions de réparation des produits, d’après une étude du Boston Consulting Group en 2022.

Dans les chartes signées en 2021, le secteur de la logistique a pris divers engagements s’adressant directement au consommateur : informer davantage sur l’impact environnemental des produits, limiter les retours de produits et les volumes d’emballages de livraison, recourir à des matériaux recyclés, recyclables et/ou réutilisables, ou encore regrouper les produits commandés par un même consommateur pour effectuer une seule livraison.


L’essor du e-commerce, facteur-clé pour le secteur

À près de 149 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France en 2022, en hausse d’environ 14 % sur un an, le commerce en ligne affiche un dynamisme soutenu. Il représente aujourd’hui 12,5 % du commerce de détail. En 2015, le marché atteignait 65 milliards d’euros.

Le volume de transactions comme le nombre de sites marchands ne cessent de progresser, indiquant la consolidation de cette tendance accélérée lors de la crise sanitaire de Covid-19. Ce développement de l’e-commerce s’effectue dans une multitude de domaines, des biens manufacturés aux courses ou encore à la restauration (livraison à domicile, click & collect…).

L’essor de ce canal de vente renforce les besoins logistiques, tant au niveau de l’installation d’entrepôts de grande taille que d’unités de stockage plus petites, situées à proximité des zones desservies pour la gestion du dernier kilomètre. Ce rôle-clé de la logistique s’inscrit dans le phénomène d’émergence des plateformes, acteurs à présent incontournables pour des pans importants de l’économie. Accroissant les besoins en logistique, elles en optimisent également les flux par la coordination des différents intervenants. De nouvelles approches se mettent en place, comme le “ship from store” (expédition depuis un magasin).

Le maillon essentiel du commerce maritime

Le transport par voie maritime constitue un élément de premier plan dans la logistique mondiale.

  • 90 % du commerce passe par la mer ;
  • c’est également le cas de 85 % des échanges extérieurs français ;
  • la France compte 66 ports de commerce ;
  • Le Havre en représente le principal pour les porte-conteneurs ;
  • Marseille s’avère quant à lui le 3ème port européen pour les hydrocarbures ;
  • les ports français restent toutefois en retrait par rapport à leurs homologues chinois (6 des 10 premiers ports mondiaux), néerlandais (Rotterdam), belges (Anvers) et allemands (Hambourg) ;
  • le port du Havre n’arrivait ainsi qu’à la 9ème place parmi les ports européens en 2020 (6,7 % du marché mondial en 2021, + 0,2 %) ;
  • toutes activités confondues, le domaine maritime devrait représenter 3 000 milliards de dollars à l’horizon 2030, soit un doublement depuis 2011 selon l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE)

Une volonté de relancer le fret ferroviaire

Le gouvernement souhaite favoriser le développement du transport de marchandises en train, et a affecté plusieurs enveloppes budgétaires en ce sens. Un objectif de doublement de la part modale du fret ferroviaire à l’horizon 2030 a été fixé en 2021.

Plan de relance, aides additionnelles, programme d’investissement spécifique… au total, environ 1,35 milliard d’euros sont ainsi consacrés au renforcement du fret ferroviaire, dont 300 millions pour la période 2021-2024.

Cette relance se décline en huit axes, allant de la construction de terminaux multimodaux à l’aménagement des réseaux fluviaux en passant par le développement de nouvelles lignes et la mise en place de projets ferroviaires au niveau des grands ports de commerce (pour un montant total de 140 millions d’euros). Une enveloppe de 85 millions d’euros a par ailleurs été dévolue à la digitalisation.


Un mode de construction ancien, mais en plein renouveau, particulièrement aux Etats-Unis

Historiquement ancienne, la fabrication de maisons “en kit” connaît un nouvel élan, notamment du fait de méthodes de production plus sophistiquées associant impression 3D et autres technologies numériques.

Si la construction modulaire n’a représenté que 2 % du marché du neuf en 2018 aux États-Unis d’après le Boston Consulting Group, elle a fortement progressé depuis les années 2010. Elle n’atteignait alors qu’un quart du marché de l’industrie modulaire, contre plus de la moitié en 2020.

Des avantages multiples

Produire le logement en usine puis l’installer quasiment terminé sur son lieu de destination présente en effet divers avantages, notamment :

  • des gains de productivité, liés à la production en série et à la standardisation ;
  • une production en milieu fermé permettant de mieux maîtriser le chantier et de réduire les risques (dégradations, intempéries…) ;
  • une limitation des nuisances en termes de bruit, de poussière, de trafic routier lié à la chaîne logistique ;
  • une plus grande personnalisation, la modularité offrant une  transformation plus facile de la structure de l’habitation.

Des business models encore à affiner pour les start-up du secteur

Il convient toutefois à ces nouveaux acteurs de la construction hors site de trouver le modèle adéquat. La start-up américaine Katerra, qui avait opté pour l’intégration de l’ensemble de la chaîne de valeur, a connu de fortes difficultés malgré un financement considérable (plus de 1,4 milliard de dollars). Malgré un carnet de commandes de plus de 6 000 logements collectifs en 2020, elle a réalisé plusieurs vagues de licenciements et a fini par cesser son activité en 2021.

Son homologue Plant Prefab a suivi le même modèle, mais connaît une meilleure dynamique. De nombreux acteurs américains du secteur ne maîtrisent pas toute la chaîne, se positionnant davantage dans la préconception ou l’assemblage d’éléments simples et déléguant la partie industrielle.

Pour le spécialiste Pascal Chazal, le rôle des grands acteurs publics américains constitue un élément décisif pour le marché : “C’est là une grande différence avec la France. L’implication des grands maîtres d’ouvrage dans la construction hors site est essentielle.” La ville de New York, en particulier, s’est particulièrement investie dans le domaine.

La construction modulaire doit par ailleurs poursuivre ses efforts pour changer son image, alors que le terme “préfabriqué” rappelle encore des bâtiments de faible qualité.

Un développement plus émergent en France

S’il n’a pas la même envergure que son équivalent américain, le marché de la construction hors site émerge en France.

Les maisons de jardin ou écologiques semblent en constituer les principaux segments, alors que celui du bâtiment bon marché présente davantage de défis.

Malgré la crise du logement dans l’Hexagone, parvenir à un équilibre entre le coût de production, la qualité et la rapidité d’exécution apparaît complexe et nécessite sans doute un volume important, inatteignable sans politique publique dédiée.


Le manque de logements en France constitue un problème récurrent, largement commenté dans la presse.

Prix au m² et loyers élevés, difficultés pour trouver un logement à acheter ou à louer, poids important dans le budget total des ménages et impact sur le reste à vivre, frein à la mobilité professionnelle… Les multiples problèmes engendrés par le nombre insuffisant de logements sur le marché persistent, notamment du fait de l’écart perpétuel entre les mises en chantier et les besoins identifiés.

Des objectifs de rééquilibrage difficiles entre l’offre et la demande

Il serait ainsi nécessaire de construire 500 000 logements chaque année pour pouvoir équilibrer l’offre et la demande au niveau national. Jamais atteint depuis 2011, ce chiffre général masque de plus la disparité géographique des besoins, ces derniers étant liés tant aux dynamiques économiques et démographiques locales qu’aux retards de certaines communes en matière d’aménagement, par exemple en termes de logements sociaux.

La difficulté à atteindre les objectifs de construction de logements tient pour partie aux nombreux dilemmes posés par le secteur :

  • les politiques d’urbanisme ont longtemps favorisé l’étalement urbain et une gestion de l’espace public centré sur l’usage de la voiture ; la volonté actuelle de limiter l’artificialisation des sols se heurte au manque de foncier disponible ;
  • ces problèmes d’accès au foncier sont parfois accentués par la frilosité des élus qui ne souhaitent pas accorder des permis de construire pour, par exemple, des logements sociaux risquant de réduire la valeur des habitations environnantes ;
  • les politiques d’encadrement des loyers, qui protègent les locataires des excès sur le marché de la location pour particuliers, sont accusées de réduire l’incitation à investir en grevant la rentabilité de l’immobilier ;
  • les normes environnementales viennent renchérir le prix de la construction neuve, mais favorisent les travaux de rénovation énergétique.

Une opportunité pour les start-up de la ConTech

Dans ce contexte, la ConTech peut bénéficier du caractère incontournable du marché du BTP pour diffuser ses innovations. Elle intervient auprès des opérateurs pour atténuer les difficultés auxquelles fait face le secteur, en améliorant leur efficacité et leur rentabilité ainsi qu’en facilitant leur atteinte des objectifs environnementaux.


Un secteur très polluant

Le bâtiment représente un important contributeur en termes de pollutions diverses : émissions de gaz à effet de serre, particules fines, déchets… Il occupe la première place au niveau de la consommation énergétique française, atteignant 45 % de la quantité totale d’énergie utilisée dans l’Hexagone.

Le secteur rejette par ailleurs directement 26 % des gaz à effet de serre du pays, et 7 % supplémentaires de façon indirecte, soit un tiers des émissions au total. Cette part s’avère encore plus élevée dans le cas des grandes agglomérations.

“Il représente 50 % en moyenne des émissions, et ça peut monter à 70 % dans des métropoles comme New York”, expliquait en 2021 sur BFMTV Hélène Chartier, directrice du développement urbain zéro carbone du C40, un réseau de grandes villes à l’échelle mondiale.

La phase de construction représente entre 60 % et 70 % de l’empreinte carbone d’un bâtiment neuf.

Plus de la moitié du bilan carbone provient du béton, matériau de loin le plus utilisé dans la construction (à plus de 90 %), pour un marché évalué à 2,8 milliards d’euros.

Très consommateur en eau et fortement émetteur de CO2, le ciment, élément constitutif du béton, engendre à lui seul une pollution majeure : l’industrie cimentière représentait ainsi près de 3 % des émissions de gaz à effet de serre en 2022 en France, et 6 % à l’échelle mondiale.

“Pour une tonne de ciment, 656 kilos de CO2 sont émis”, rappelait en 2022 Fabrice Copin, de l’Association technique de l’industrie des liants hydrauliques.

Le ciment et l’acier sont même responsables de la moitié des émissions de gaz à effet de serre de l’ensemble des matériaux de construction.

Sur longue période (1990-2017), le logement compte pour deux tiers des émissions de CO2, contre un tiers pour le bâtiment tertiaire.

Un parc immobilier énergivore et des déchets industriels massifs

En 2022, le parc immobilier français était par ailleurs plutôt énergivore, avec 17 % de résidences principales considérées comme des passoires thermiques (classes F et G du diagnostic de performance énergétique), soit plus de 5 millions de logements.

En y ajoutant les habitations classées E, c’est près de 40 % qui présentent des caractéristiques environnementales peu qualitatives. Le renouvellement du parc se révèle en outre assez faible, de l’ordre de 1 % pour la construction et d’une proportion équivalente dans la rénovation.

Le secteur du BTP génère également de nombreux déchets : il représentait 70 % des volumes mis en décharge en 2019 en France, et 50 % au niveau mondial en 2020. Il était aussi responsable à 40 % de la pollution de l’eau.

Le défi de la transformation écologique du secteur de la construction crée des opportunités de croissance vastes pour les start-up de la ConTech, dont les solutions ciblent particulièrement la réduction de l’impact environnemental.


Un renouveau portée par les nouvelles tendances de consommation

La bière a été l’une des premières boissons alcoolisées à proposer des équivalents sans alcool. Les vins et spiritueux sans alcool ne sont arrivés que plus récemment sur le marché, à la faveur de la tendance du “no-low” (pas ou peu d’alcool).

Celle-ci est décrite par Philippe Collinet, de chez Kronenbourg, comme “une aspiration pour des produits moins alcoolisés ou sans alcool. En partie due à la féminisation des consommateurs de bière.”

 Cet attrait renouvelé pour des boissons sans alcool ou faiblement alcoolisées est également renforcé par la plus grande attention accordée aux effets de l’alimentation sur la santé, un phénomène déjà observé au sujet des bières bio.

Plusieurs bières sans alcool ont été lancées depuis les années 1980, mais l’accélération du marché s’est opérée avec le lancement de la première Tourtel Twist par Kronenbourg en 2015. Cette gamme de bières sans alcool aromatisées aux fruits s’est enrichie d’une nouvelle référence chaque année et a largement popularisé le segment, avec 5,7 millions de foyers consommateurs fin 2022.

Les grands brasseurs industriels dominent le segment

Le segment de la bière sans alcool est dominé en France par Kronenbourg, en particulier grâce à sa gamme Tourtel Twist. Il dispose d’une large majorité des parts de marché à lui seul. Plus d’un tiers du segment est détenu par Heineken et les marques de distributeur (MDD). Le leader mondial de la bière AB InBev se montre peu présent sur le segment du sans alcool dans l’Hexagone.

Une progression paradoxale durant l’année 2022

La forte croissance du segment des bières sans alcool observée depuis plusieurs années s’est confirmée en 2022, avec une hausse de 16,2 % du chiffre d’affaires généré par ces dernières (panachés compris). Elles ont par ailleurs renforcé leur place sur le marché global des bières, atteignant 5,7 % du total, une part en hausse d’un point par rapport à 2021.

Cette évolution doit cependant être mise au regard de la situation générale du marché des bières, qui a stagné en 2022. De plus, les bières sans alcool ont connu un recul marqué de leurs ventes en volume : – 11,8 %, panachés inclus.

Il est toutefois trop tôt pour considérer si cette tendance va s’inscrire dans la durée, alors qu’un faisceau de facteurs pousse au contraire à un développement plus marqué du segment.

Des signaux favorables aux brasseries artisanales

Cette concomitance d’une forte élévation du chiffre d’affaires et d’une baisse significative des volumes indique par ailleurs une premiumisation du segment du sans alcool, a priori favorable aux brasseries artisanales et qui peut recouvrir plusieurs phénomènes :

  • une augmentation des prix des bières sans alcool ;
  • une modification de l’offre, avec davantage de lancements de bières haut de gamme ;
  • un choix des consommateurs plus porté vers les bières les plus onéreuses du segment.

“L’enjeu est de continuer à faire évoluer la perception des consommateurs pour que les bières sans alcool deviennent un vrai choix d’adhésion ! Cela passe par l’innovation, pour proposer plus de diversité de saveurs, et par des communications positives qui cassent les codes”.

Laura Tremsal, product owner chargé du sans alcool chez Heineken.