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La multiplication des projets apparaît comme un signal positif pour l’agriculture urbaine, considérée aujourd’hui comme un marché à fort potentiel. Les start-up se positionnent en première ligne pour animer cette activité naissante. Elles inventent les technologies et les modèles organisationnels rendant possible la culture maraîchère ou même l’élevage en milieu urbain. Les déclinaisons de l’agriculture urbaine se révèlent diverses. Mais la promesse des entreprises est la même : des produits frais, locaux et sans pesticides.
De belles réussites s’opèrent dans un paysage concurrentiel mouvant, marqué également par de nombreux échecs. Les jeunes pousses misent sur des innovations de rupture pour faire la différence et convaincre des partenaires, publics ou privés, de les accompagner dans le développement de leur activité. Toutefois, le passage à l’échelle du marché se révèle complexe pour les entreprises, qui peinent à rentabiliser leur modèle économique.

Opter pour un modèle intégré sur le marché de l’agriculture urbaine : quels avantages ?

Au sein de cet écosystème en construction, certains acteurs se développent exclusivement en tant qu’exploitants. D’autres se positionnent comme des prestataires de technologies ou de services. Certaines start-up choisissent un modèle inté­gré depuis la production jusqu’à la distribution. Ce business model nécessite une organisation spécifique, mais permet de générer des revenus directs liés à la vente des produits.
Ce modèle s’inscrit également dans une dynamique économique et sociale, avec la mise en place de circuits de distribution les plus courts possible pour libérer producteurs et consommateurs des nombreux intermédiaires des circuits traditionnels.

“Le but premier de l’agriculture urbaine est de mettre en place des circuits de distribution les plus courts possibles pour libérer producteurs et consommateurs des nombreux intermédiaires des circuits traditionnels ; on peut identifier nombre de conséquences positives : indépendance vis-à-vis du pétrole, rémunération juste des producteurs, prix transparents pour les consommateurs, connaissance du producteur, terroir local mis en valeur…”.

Direction régionale interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt d’Île-de-France

Le modèle intégré de Sous les fraises

Date de création : 2014
Activités : installation de fermes urbaines (principalement sur les toits), production et distribution de produits frais, conseil et accompagnement des entreprises souhaitant végétaliser leurs bâtiments.
Accompagnée en 2017 par UR Link, l’accélérateur du leader mondial de l’immobilier commercial Uinbail-Rodamco, la start-up française Sous les fraises fait principalement pousser des produits sur les toits, bien qu’elle ait aussi ouvert la première ferme aquaponique de la région parisienne en 2018.

PRODUCTION
Sous les fraises installe des fermes urbaines essentiellement à Paris. L’entreprise est une adepte de l’agriculture verticale. Ce type de production lui permet d’optimiser l’espace et de réduire le contact avec les polluants portés par la pluie. Elle exploite aussi les déchets des villes en récupérant les microorganismes qui s’y développent, pour nourrir ses plantations. Elle loue les espaces sur lesquels elle implante ses culture. Elle bénéficie également de prêts d’espaces de la part d’acteurs privés souhaitant végétaliser leurs bâtiments.

DISTRIBUTION
Sous les fraises distribue ses produits frais auprès des restaurateurs et des consommateurs, sous la marque Farmhouse, en collaboration avec des artisans locaux. Principaux canaux de distribution :
E-commerce sur son site web, via un service de livraison à domicile ou le click & collect. Dans ce cas les clients récupèrent leur commande auprès de points de vente partenaires.
Pop-up stores dans des grands magasins (Galeries Lafayette, BHV Marais, centre commercial So Ouest) où l’entreprise a investi les toits. Les produits y sont disponibles quelques heures après avoir été récoltés. “Il y a une vraie valeur ajoutée du cueillis frais par rapport aux circuits traditionnels”, défend Marie Dehaene, ingénieure en agronomie au sein de la société.

BUSINESS MODEL
Depuis ses débuts, la start-up se développe en fonds propres, majoritairement en France. Son modèle était originellement basé sur la vente de ses produits aux restaurateurs, une offre complétée par une activité de conseil aux entreprises souhaitant intégrer un volet environnemental à leurs projets immobiliers. En 2018, la start-up a opéré un virage en se lançant sur le marché B to C suite à la la création de sa marque d’épicerie, Farmhouse (Composition de l’offre : confiseries, biscuits apéritifs, infusions et boissons alcoolisées (bière, gin, vodka). Les activités rentables soutiennent celles qui ne le sont pas encore.
International : la start-up commence à s’exporter, avec un premier projet international à Taipei (Taïwan) lancé en 2019.
Chiffres-clés : 16 salariés ; 1 million d’euros de chiffre d’affaires en 2018

Les questions du réseau et de la logistique au cœur d’un développement contrôlé

Farmhouse reste pour le moment limitée à la région parisienne, où la majorité de ses infrastructures est installée et où son réseau de contacts s’avère le plus dense. Laure-Line Jacquier, cofondatrice de Sous les fraises, n’exclut cependant pas une expansion géographique à l’avenir, lorsque le réseau aura pris de l’ampleur :

“Nous pourrions le faire, mais nous devons d’abord créer les bonnes conditions pour y parvenir car nous devons trouver les professionnels, les circuits de récolte et les distributeurs qui coïncident avec la démarche. À Paris, nous travaillons avec des apiculteurs, distillateurs, cuisiniers… Ce défi n’est pas simple car la problématique du dernier kilomètre demeure identique, même si les trajets sont courts”.

Cette activité d’épicerie nécessite du temps pour être rentable puisqu’elle demande la mise en place d’un réseau et d’une logistique spécifiques, mais elle permet à la start-up de générer des revenus supplémentaires et de se rendre visible auprès du grand public. Elle démocratise les thématiques de l’agriculture urbaine et des produits locaux, aide les artisans régionaux et crée du lien direct avec les consommateurs, des éléments essentiels pour la start-up.

“L’économie de Sous les fraises gravite autour de cette question : quelles sont les externalités à prendre en compte pour que cette nature en ville puisse exister et être désirable par tous ?”, résume Laure-Line Jacquier.

Ce développement contrôlé permet à l’entreprise de sortir peu à peu de Paris pour installer ses fermes dans d’autres villes, comme Annecy, Lyon ou Marseille, où sa marque d’épicerie pourrait être un jour disponible.

Services plutôt jeunes, ayant émergé au début des années 2000, les espaces de vie et de travail partagés remodèlent leurs offres. En croissance exponentielle auparavant, ces marchés subissent aujourd’hui l’intensification de la concurrence. Dans ce contexte, la recherche de nouvelles clientèles cibles fait partie des stratégies des acteurs. Alors que la demande surpasse l’offre sur le segment du coliving, cet enjeu concerne surtout le coworking, où le taux d’occupation n’est que de 70 % environ. Pour remédier à cet essoufflement et satisfaire les exigences de l’ensemble des travailleurs, du plus riche au moins riche, les acteurs s’attèlent à développer diverses gammes de services.

Coworking : les atouts des prix cassés

49 % des Français citent le coût comme principal frein à l’utilisation d’espaces de coworking, selon une étude Creatests réalisée en 2016 auprès d’un panel de 1 032 Français âgés de 18 à 68 ans. Cet obstacle est donc un défi lancé aux sociétés administratrices de salles de travail. Celles-ci  doivent réduire leurs coûts pour conquérir une nouvelle clientèle. Dans cette logique, la start-up parisienne Station W propose des prix bas tout en offrant des conditions de travail qualitatives. Pour ce faire, elle s’appuie sur les cafés parisiens délaissés lors des heures creuses de la journée. Elle loue leurs salles et les aménage pour que les coworkers aient à disposition un ensemble de prérequis professionnels comme le Wi-Fi haut débit ou encore des imprimantes. Cette solution se révèle avantageuse à plusieurs égards. Elle couple une proximité avec le centre-ville parisien à des boissons de qualités ainsi qu’à une ambiance agréable et détendue. Station W propose ses services à moindres coûts d’exploitation, ce qui lui permet de voir à la baisse ses tarifs. Avec ce modèle économique efficient, la start-up comptait huit lieux de coworking à Paris en 2019 et espère continuer son expansion.

Des tarifs bas mais des services additionnels

Le coliving doit aussi réduire ses coûts pour séduire de potentiels locataires. Bien que la demande dépasse l’offre actuellement, parvenir à concurrencer les prix du locatif traditionnel et de l’hôtellerie est primordial pour élargir la clientèle. Pour ce faire, l’option en vogue est la proposition de services annexes. Le contrat est construit autour d’un loyer fixe et de charges semblables au prix du marché. En surplus du montant de base à régler, le locataire peut souscrire des prestations additionnelles comme un service de conciergerie ou des cours de sport. La société Deskopolitan a notamment bâti un complexe autour de ce principe. Installé sur le boulevard Voltaire à Paris, cet espace réunit coworking et coliving, avec une résidence hôtelière. L’entreprise commercialise aussi des services optionnels, comme une crèche, une salle de fitness ou, plus étonnant, un espace jardin sur le toît avec un potager mis à disposition. Selon Alexis Rebiffé, cofondateur de Deskopolitan, « ces offres de qualité sont précieuses » pour la rentabilité de l’entreprise. Toutefois, comme le rappelle l’expert en immobilier d’entreprise Cushman&Wakefield, il est nécessaire d’adapter l’offre au pays où l’on s’implante, pour être en accord avec les attentes spécifiques locales.

Développement d’un coworking de luxe

D’autres acteurs ciblent plutôt les travailleurs aisés en quête de services premium. L’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’Île-de-France a identifié lors d’une étude le profil sociologique du client visé. Celui-ci est âgé de 35 à 45 ans et dispose de moyens importants. Stable professionnellement et financièrement, il recherche un espace de travail soigné au sein duquel il pourrait fréquenter des individus du même milieu professionnel, pour élargir son réseau déjà étendu. La satisfaction de ces exigences induit la mise à disposition d’espaces de coworking haut de gamme. Un terme émerge pour définir cette typologie de lieux : le pro-working, contraction de professional et working. Les espaces se composent de bureaux spacieux, confortables et ergonomiques. Ce confort s’accompagne d’une offre fournie de services compris avec la réservation. La combinaison de ces éléments vise à créer des espaces se rapprochant du prestige des bureaux de grandes entreprises. C’est cette excellence que poursuit la société belge Welkin & Meraki, qui a installé en Île-de-France une « expérience 5 étoiles » autour du coworking. En plus de bureaux élégants et de grande taille, la société propose un service de restauration luxueux. Il est assuré par Benoit DeWitte, classé en 2018 parmi les 50 meilleurs chefs du monde. L’entreprise souhaite s’adresser aux sociétés bancaires et aux cabinets de conseil, enclins à se tourner vers les prestations haut de gamme.

Le coliving haut de gamme, pour décharger au maximum le locataire

Le coliving développe aussi des offres premium pour attirer une clientèle avide de services sophistiqués. Les locations cossues en coliving sont commercialisées avec une formule all-in, qui comprend une multitude de services. Tout est fait pour le confort du client. « Il ne leur reste plus qu’à poser leur valise, parce que tout a déjà été pensé pour eux » déclare Dominique Esnault, directrice générale de Quartus Coliving. Cette volonté de faciliter le séjour du client anime également la start-up Colonies, basée à Fontainebleau. Celle-ci propose la location des studios meublés. En complément, elle met à disposition des vélos en libre usage à ses locataires. Concernant la tenue de l’appartement, un service de ménage est compris dans le montant du loyer. Ce dernier inclut aussi les courses effectuées avant l’arrivée du locataire, qui dispose donc dès le début de son séjour de produits de première nécessité. Le directeur des opérations, Alexandre Parent, estime le montant des locations « entre 1050 et 1350 euros » par mois.

À PROPOS DES MARCHÉS DU COWORKING ET DU COLIVING

Depuis une dizaine d’années, le coworking ne cesse de progresser sur le marché français de l’im­mobilier d’entreprise, même s’il reste marginal. Plus récent, le coliving rencontre le même succès. Ces nouveaux lieux de travail et de vie en espaces partagés apportent la flexibilité et les échanges recherchés par certaines catégories de la population, en premier lieu les travailleurs nomades et les millennials.

Aux côtés des spécialistes de la première heure, les acteurs traditionnels de l’immobilier et de l’hôtel­lerie ont pris position. La concurrence s’intensifie. Le marché se partage entre, d’une part, les acteurs spécialisés aux concepts communautaires affûtés mais à l’assise financière fragile et, d’autre part, les grands opérateurs aux importants moyens financiers positionnés sur des projets volumineux et davan­tage standardisés. Tous affinent leur stratégie pour développer leur réseau d’usagers et leurs services.

Les espaces partagés poursuivent leur progression. Ils s’étendent sur tout le territoire, ciblent de nou­velles clientèles et, pour certains, mêlent dans un même lieu les offres de coworking et de coliving.

Les deux segments commencent à susciter l’intérêt des investisseurs, nécessaire au développement de l’activité et au lancement de nouveaux projets. Toutefois, les espaces partagés devront parvenir à renta­biliser leur business model, fondé sur le taux d’occupation. La poursuite des efforts autour de la consti­tution d’une communauté et d’une offre servicielle différenciante se place parmi les moteurs de la future croissance du marché et de ses opérateurs. Dégager des revenus et fidéliser la clientèle, tout en préser­vant les fondamentaux ayant permis au coworking et au coliving d’éclore, représentent les principaux enjeux pour la pérennité de ces activités.

S’il se développe rapidement, l’e-sport est toujours en quête de reconnaissance et cherche à accroître sa visibilité. Au coeur de ce processus se trouvent les streamers. Ils cherchent à vivre de leur passion en diffusant leurs parties en ligne ou en commentant des matchs d’e-sport en livestreaming. Ces influenceurs espèrent ainsi atteindre suffisamment d’abonnés pour se rémunérer avec les recettes publicitaires, les dons réalisés par les internautes, les sponsors et les événements.

La rémunération des streamers tient à la taille et à l’engouement de leur communauté. Dans ce secteur, la concurrence est forte. Ceux qui parviennent à se démarquer en misant sur leurs performances, leur personnalité ou sur des jeux de niche sont les grands gagnants. Hormis quelques stars, très peu de joueurs parviennent à vivre de leur passion.

Ninja, le phénomène de l’esportainement

En diffusant ses parties sur le jeu Fortnite, l’Américain Tyler Blevins, connu sous le nom de Ninja, est devenu une personnalité forte dans le jeu vidéo. Il figure parmi les trois plus gros influenceurs au monde dans le secteur. Son poids sur les réseaux sociaux est colossal, selon La Tribune : 4,6 millions d’abonnés sur Twitter, 14,4 millions sur Instagram et 22 millions sur YouTube. En mars 2018, il a même réuni une audience record de plus de 650 000 personnes lors d’un direct avec plusieurs personnalités, dont le rappeur canadien Drake. Ces chiffres lui ont permis de signer des partenariats avec des grandes marques comme Uber Eats, Redbull ou Samsung.

Les éditeurs de jeux en première ligne

Ces influenceurs représentent une opportunité commerciale pour les éditeurs de jeux vidéo. Ces derniers misent sur la popularité des streamers pour promouvoir leurs produits sur YouTube et Twitch, contre rémunération. Via les offres et les codes promotionnels offerts par les diffuseurs, ils tentent de capter de nouveaux joueurs.
À titre d’exemple :

En février 2019, l’éditeur Electronic Arts (EA) a lancé une opération spéciale auprès des joueurs de tir de Twitch pour promouvoir Apex Legends, du studio Respawn Entertainment. Contre une rémunération, les influenceurs Ninja (Fortnite), Shroud (CS : GO) et Gotaga (Fortnite) ont joué en direct à Apex Legends devant leurs dizaines de milliers de spectateurs habituels. Ce type de contrat comprend également “la publication d’un certain nombre de vidéos YouTube et de messages sur les réseaux sociaux”, explique François Manens, journaliste de La Tribune. “Nous voulions qu’il soit impossible d’échapper à Apex pendant tout une journée, et nous voulions créer la sensation qu’un même événement se déroulait partout dans le monde simultanément”, a commenté Drew McCoy, producteur en chef du jeu, auprès du site d’information américain Business Insider. L’opération de lancement organisée par EA a permis de faire grandir la communauté de joueurs et a propulsé le jeu sur la scène médiatique.

L’e-sport : un support marketing porteur

Au-delà des concepteurs de jeux vidéo, les streamers les plus populaires sont également prisés des marques. “C’est une vraie entrée pour le marketing, une filière e-sport est en train de se consolider et se calque sur le sport classique”, analyse François Phan, directeur associé de l’agence publicitaire Productman, interrogé en février 2019 par Stratégies.
À titre d’exemple :

La marque américaine de boissons énergisantes Red Bull est très présente dans le monde de l’e- sport et du sport en général. En avril 2019, elle a lancé aux États-Unis des canettes à l’effigie du streamer Ninja en édition limitée. La discipline fait vendre et s’impose de plus en plus comme la tendance à suivre pour séduire les millennials.

Globalement, les influenceurs collaborent avec les marques essentiellement pour des giveaways (cadeaux) ou des opérations spéciales. En transformant la manière dont les communautés échangent, créent et communiquent, la plateforme Twitch a offert un nouveau canal de communication pour mener à bien ces opérations spéciales.
À titre d’exemple :

Pour le lancement de sa chaussure signature avec le basketteur australien Kyrie Irving, la Kyrie 2, l’équipementier sportif américain Nike a collaboré avec la licence NBA et le jeu vidéo NBA 2K16, édité par 2K Sports, pour créer un dispositif inédit. Les joueurs étaient invités sur Twitch pour jouer avec Kyrie Irving lors d’une partie exclusive. Ils pouvaient y découvrir la nouvelle chaussure Nike et tester un nouveau mode de jeu avec la star du basket. Ceux qui arrivaient à battre l’équipe de Kyrie Irving gagnaient une paire de Kyrie 2 signée de la main du basketteur. Les joueurs pouvaient aussi parler direc tement avec Kyrie Irving pendant la partie via la chatbox live, pour une expérience toujours plus exclusive et immersive. Cette opération à succès a permis de rassembler trois types de communautés affinitaires : les fans de jeux vidéo, les fans de sneakers et les fans de basket-ball.

En louant les services d’un relais d’influence, une marque cherche à atteindre sa communauté avec un message précis, contre rémunération. Si pour le moment, encore peu de marques éloignées de la cible des gamers se lancent, la pratique se révèle porteuse, d’autant plus que les bloqueurs de publicité se multiplient sur Internet.

A PROPOS DU MARCHÉ DE L’E-SPORT

Le jeu vidéo n’a jamais été aussi populaire en France. Atteignant des niveaux de ventes record, il sort aujourd’hui des salons et des salles de jeux pour s’exposer à travers des compétitions de plus en plus organisées et professionnelles. Le secteur de l’e-sport est en pleine explosion avec une audience massive à l’échelle mondiale et nationale. La France figure parmi les principaux acteurs sur le marché européen. Elle cherche à structurer davantage sa filière et à rendre la pratique encore plus visible.

Avec la constitution d’équipes semblables à celles des disciplines sportives traditionnelles et des évè­nements remplissant les plus grandes salles du monde, l’e-sport est entré dans une autre dimension depuis une dizaine d’années. Au-delà des tournois, la discipline s’exerce également en ligne, via les plate­formes de streaming. Celles-ci ont permis aux gamers passionnés de se rassembler pour former des communautés engagées et influentes.

Aux côtés des organisateurs et des équipes sportives, de nouveaux acteurs prennent position pour accompagner le développement du secteur. Ils se mettent en quête de nouvelles sources de revenus pour tirer profit d’un secteur très rémunérateur et développer leur activité. Les éditeurs de jeux vidéo cherchent le modèle compétitif le plus attrayant, tandis que les diffuseurs visent l’exclusivité. Avec la démocratisation de l’e-sport et de l’esportainment, les marques trouvent de nouveaux relais de commu­nication pour toucher cette cible marketing à potentiel.

Très attractif, l’e-sport évolue vite et génère des investissements massifs. Le secteur s’expose ainsi à un risque de croissance incontrôlée, souffrant des comportements opportunistes attirés par des niveaux de rémunération très élevés. Dans ce contexte, chacun doit trouver sa place et s’appuyer sur les bons modèles pour consolider et pérenniser la filière.

Étude réalisée par Sébastien Calas

S’il continue de chercher la rentabilité pour démontrer sa viabilité économique, le marché du biogaz revendique également son influence positive sur certains secteurs d’activité. Il trouve par exemple un écho dans le domaine du transport, en proposant un nouveau carburant propre et meilleur pour l’environnement.

Influencés par leurs chargeurs et par la loi sur la transition écologique, les transporteurs cherchent des solutions alternatives. Aussi, le gaz naturel s’impose comme un carburant propre et efficace pour répondre au défi climatique auquel l’industrie des transports doit faire face.
Pour l’instant, les moteurs fonctionnent surtout au gaz naturel, c’est-à-dire une énergie fossile extraite de gisements. A l’avenir, ils bénéficieront de l’émergence de la production de gaz renouvelable, qui dispose des mêmes propriétés et se retrouve de plus en plus injecté dans les réseaux. Ainsi, la filière du bioGNV est appelée à progresser en même temps que l’évolution du gaz dans l’industrie automobile.

Le parc de véhicules : un fort potentiel de développement

Le nombre de véhicules en circulation roulant au biogaz est en augmentation, ce qui permet à la filière biogaz d’appréhender les tendances futures et de saisir de nouvelles opportunités.
En effet, la part des motorisations GNV a représenté 1,8 % des immatriculations poids lourds françaises en 2018, soit  +78 % pour le parc des poids lourds alimentés au gaz. Selon L’Usine nouvelle tous les acteurs prédisent une forte croissance des transports roulant au gaz naturel.
Pourquoi ?  La filière bénéficie de plusieurs moteurs :

  • Les exigences des pouvoirs publics en termes de qualité de l’air ; l’interdiction du diesel dans de plus en plus de villes
  • Les exigences des chargeurs de la grande distribution, qui ont besoin d’une image propre et qui poussent les transporteurs à passer au gaz naturel
  • Des mesures incitatives en vue d’atteindre les objectifs fixés par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Il s’agit de faire en sorte que 3 % des camions roulent au GNV, et que 20 % de ce gaz soit du bioGNV. Principalement visés par ces mesures, les transporteurs disposent de plusieurs leviers pour investir dans les véhicules GNV :
    – Un gel de la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) au taux 2017 (0,07 euro/kg) pendant 5 ans
    – La récupération totale de la TVA (à l’instar des autres carburants)
    – Le suramortissement accordé aux entreprises faisant l’acquisition d’un véhicule roulant au gaz (mesure prolongée jusqu’en 2022)
    – L’exonération partielle ou totale du coût de la carte grise

Selon l’AFGNV (Association française du gaz naturel pour véhicules), en comptant les bus, autocars, poids lourds et les bennes à ordures ménagères, la flotte des véhicules roulant au gaz, estimée à 7000 unités en mars 2019, pourrait évoluer à 220 000 véhicules en circulation d’ici 2022.

Les véhicules utilitaires légers : un segment également porteur

Très prisés pour le transport de marchandises et la livraison en agglomération, ces véhicules devraient augmenter dans les années à venir. D’après les estimations de La Plateforme automobile (organisation rassemblant la filière automobile en France), il apparaît possible d’atteindre un parc de 110 000 unités de véhicules utilitaires légers en 2023, et d’un million en 2030. D’après  L’Officiel des transporteurs Magazine, à cet horizon, la flotte pourrait être alimentée à 40 % en bioGNV, voire 60 % en 2035.

Une évolution technique des véhicules vers le gaz

La tendance à l’utilisation du gaz comme carburant pousse les constructeurs à revoir leurs stratégies et à étoffer leurs gammes afin de proposer des véhicules adaptés. Ces changements touchent fortement le secteur des transports poids lourds, dont de nombreux acteurs repensent leurs gammes à destination des transporteurs. Par ailleurs, sur le marché des poids lourds, les innovations  sont encourageantes. Elle permettent notamment aux véhicules roulant au gaz d’atteindre des performances équivalentes à celles des véhicules utilisant des carburants traditionnels : près de 500 kilomètres d’autonomie aux véhicules roulant au gaz naturel comprimé et jusqu’à 1 200 kilomètres pour ceux fonctionnant au gaz naturel liquéfié à double réservoir.

La problématique des points d’avitaillement

Le développement de la filière biogaz dans l’industrie du transport coïncidera également avec l’amélioration du réseau de points d’avitaillement. En effet, un trop faible nombre de stations n’incite pas les individus (particuliers ou transporteurs) à envisager l’acquisition d’un véhicule fonctionnant au bioGNV, avec le risque de se retrouver à une trop grande distance d’une station spécialisée. Selon les experts, les points d’approvisionnement devraient profiter de la dynamique lancée en 2017, pour atteindre 250 stations en 2050. Le marché est encore en train de se structurer, de définir ses principaux acteurs et de devenir concurrentiel, selon Jean-Luc Bonnet, directeur général de Mesure Process.

Les avantages du biogaz en tant que carburant

  • La réduction de la production de particules fines, d’oxyde d’azote et de CO²
  • Son caractère inodore et moins bruyant
  • Sa production vertueuse, qui offre aux acteurs un point d’entrée vers l’économie circulaire
  • Ses avantages économiques. Si le prix à l’achat est plus élevé, un véhicule roulant au gaz apparaît finalement comme étant vecteur d’économies : économies faites sur le prix du carburant, économies d’entretien liées à l’absence d’encrassage des moteurs

A PROPOS DU MARCHÉ DU BIOGAZ

La transition énergétique est devenue un enjeu sociétal majeur. Alors qu’en 2018, la France impor­tait toujours 98 % du gaz naturel qu’elle consommait, le biogaz apparaît désormais comme la filière à développer pour répondre aux nouveaux besoins écologiques. Ce gaz renouvelable permettrait de rompre avec la fossilité du gaz naturel et de tendre vers une indépendance gazière totale à l’ho­rizon 2050.

La filière a déjà entamé son processus d’industrialisation et un grand nombre d’acteurs se positionnent sur ce marché d’avenir. Les gestionnaires de réseau adaptent leurs infrastructures et étendent leur couverture géographique. Les constructeurs d’unités de biogaz multiplient le nombre d’installations en fonctionnement, soutenus par des équipementiers industriels qui créent des outils adaptés. Les start-up font émerger des solutions novatrices et se positionnent sur des tendances encore peu exploitées.

Ce dynamisme ne se limite pas au marché gazier et trouve une résonance économique auprès de multiples secteurs d’activité : agriculture, alimentaire, transports, etc. La filière du biogaz se présente comme créatrice d’externalités positives nombreuses, aussi bien financières qu’environnementales et sociales. Plus qu’une simple énergie verte, le biogaz s’affirme comme l’un des maillons d’une économie circulaire porteuse de nombreuses opportunités.

Samuel Arnaud

Biogaz est une étude réalisée par Samuel Arnaud

Le citoyen, destinataire privilégié de la ville intelligente

La smart city se veut durable. À terme, elle vise l’autosuffisance énergétique grâce à une consommation d’énergie moins élevée qu’actuel­lement et, parallèlement, l’apparition d’une pro­duction locale. Elle se doit aussi d’être servicielle, en plaçant le citoyen au centre des nouvelles solutions proposées : amélioration des services lui per­mettant de se déplacer plus facilement ou d’accé­der plus rapidement aux informations concernant son environnement.
En outre, les notions de citoyenneté et de démocratie par­ticipative gagnent en importance au sein de la ville intelligente. Alors que le système démocratique actuel subit des critiques, de nou­veaux outils numériques apparaissent, portés par les start-up du domaine des civic techs (techno­logies civiques). Ils donnent plus de responsabili­tés aux citoyens et raniment le dialogue avec les élus et les collectivités.

Repenser la démocratie grâce au numérique

En dehors des nouveaux conseils de citoyens et de la multiplication des pétitions et demandes de référendums à l’échelle nationale ou locale, les solutions digitales permettent d’impliquer plus facilement les habitants au sein du système politique. En leur donnant plus d’informations sur la manière dont est gérée leur ville et en leur octroyant davantage de responsabilités et de contrôle, l’adhésion des citoyens à la démocratie et aux politiques mises en place devient plus forte.

La démocratie participative devient un marché

Cette incitation à la démocratie participative via de nouveaux outils connectés modifie en profondeur la manière dont le concept de démocratie est appréhendé. Début 2018, l’ouvrage universitaire “Le marché de la démocratie participative” avait marqué l’opinion en étant le premier à le considérer comme un véritable segment économique, porteur d’opportunités pour des acteurs privés. “À partir du moment où des professionnels en tirent leur revenu, que l’expertise participative a un prix, qu’elle est contrainte par des mécanismes de rationalisation des coûts comme par la quête d’une innovation permanente, oui, indéniablement, c’est un marché”, justifie Alice Mazeaud, coauteure du livre.

Dans la continuité des cabinets de consultants opérant auprès des acteurs publics depuis les années 2000, de nouvelles sociétés, principalement des start-up, “ont envahi le marché en 2015, en vendant aux collectivités des outils numériques au service d’une démocratie plus ouverte, plus transparente”, explique La Gazette des communes. Elles constituent les civic techs, contraction de technologies civiques, au service de la gouvernance, afin de “faire de la politique autrement”. Les solutions de ces start-up, généralement vendues clés en main, répondent aux besoins directs des collectivités et leur évitent le développement souvent cher et fastidieux d’outils en interne.

Exemples de civic techs au service de la démocratie participative

Setavoo. Fondée en 2014, cette start-up française souhaite permettre “aux citoyens et aux collectivités de communiquer et d’interagir simplement”. Son application PopVox, occupe la double fonction d’outil de signalement et de réseau social entre les habitants et la collectivité.
– Les habitants peuvent signaler des dysfonctionnements, émettre des critiques sur les décisions prises ou proposer des idées pour améliorer le quotidien, tout en dialoguant entre eux et avec les élus.
– La ville peut se servir de l’application pour communiquer et délivrer des messages.
À Anglet, où PopVox est utilisée depuis 2016, “il y a plus de félicitations que de critiques et autant de propositions que de réclamations”, se félicite la municipalité. Mise en place dans plusieurs communes du Pays basque, PopVox envisage désormais un déploiement plus vaste, à l’échelle nationale, en visant notamment les villes de 50 000 à 100 000 habitants. Setavoo souhaite également enrichir son application avec des outils de sondages, de débats et d’évaluation afin de resserrer plus en profondeur les liens entre citoyens et collectivités.

Cap Collectif. Cette autre start-up française déploie ses plateformes numériques au sein des collectivités afin de les aider dans leur phase de consultation de la population, de réflexion sur un budget participatif ou encore de lancement de pétitions. L’entreprise rencontre un succès important et double son chiffre d’affaires tous les ans. Elle collabore déjà avec des grandes villes comme Paris, pour laquelle la plateforme “Madame la maire, j’ai une idée” a été déployée.
Cap Collectif compte aussi sur les élections municipales de 2020 pour s’imposer auprès des collectivités et prouver l’intérêt de son offre, tant pour les citoyens que pour les élus.

Les acteurs s’implantant sur ce segment se multiplient

Fluicity développe son application de démocratie participative et a réalisé 250 000 euros de chiffre d’affaires en 2015. La start-up espère lever au moins 2,5 millions d’euros en 2019 afin de dynamiser son expansion. Elle s’est également associée au CEA pour détecter les signaux plus faibles et moins marquants émis par les citoyens dans leurs demandes.
De son côté, iD City assure tripler son chiffre d’affaires chaque année grâce à son outil de concertation numérique. Pour se démarquer, la jeune pousse envisage aussi de se tourner vers la clientèle professionnelle en lui proposant des boîtes à idées et des outils digitaux de dialogue à mettre en place dans les entreprises.
Dans son rapport 2017 sur la démocratie numérique, l’organisme Open Source Numerics évoque la propagation de ces modes d’expression dans l’espace public. Pour les citoyens n’ayant pas accès aux outils numériques dans leur quotidien, des bornes digitales peuvent être installées dans les mairies ou des lieux clés de la ville. Elles accorderaient ainsi l’accès à ces nouvelles plateformes de consultation et de suggestion à un public plus large, et participeraient au déploiement de l’aspect démocratique de la smart city.

Des freins à lever

Encore jeune, le marché des civic techs fait face à plusieurs limites et obstacles qu’il devra dépasser :
La recherche de rentabilité, toujours préoccupante pour les start-up, peut être compliquée par le refus de subventions. Une jeune entreprise s’adressant aux collectivités pourrait refuser le recours à l’argent local afin de conserver son indépendance. Axel Dauchez, fondateur de la société prônant l’engagement civil Make.org, veut “garder [son] autonomie financière et donc éviter tout argent public”.
La question de la gestion des données constitue un autre point encore très flou. Une entreprise de la civic tech recueille forcément de nombreuses données en lien avec les opinions politiques des citoyens. Que se passerait-il si elle décidait ensuite de les revendre, ou si l’on découvrait qu’elle entretenait des liens étroits avec un parti politique ?

Le secteur reste jeune et, bien qu’il soit prometteur, il doit encore résoudre ces “problèmes démocratiques”, selon l’expression de La Gazette des communes, avant de pouvoir devenir réellement complémentaire des actions politiques non numériques déjà déployées.

À PROPOS DES MARCHÉS DE LA SMART CITY

Engorgement massif, bâtiments énergivores, réseaux d’énergie vétustes… Les villes concentrent les critiques reprochées à la société actuelle. La majorité d’entre elles peinent à répondre aux problé­matiques modernes et à s’adapter à l’évolution de leur environnement.

En s’appuyant sur les nouvelles technologies et les possibilités offertes par les data, la ville a la capacité de se réinventer et de devenir intelligente. Les outils numériques mis au point par les start-up apportent des solutions inédites. Les initiatives des grands groupes et des opérateurs histo­riques les complètent afin de gérer la ville plus efficacement dans les domaines économiques, sociaux et écologiques.

Les professionnels du BTP construisent des bâtiments moins énergivores et entièrement connectés. Les opérateurs énergétiques rendent les réseaux d’eau et d’électricité intelligents. Les spécialistes des déplacements misent sur la diversification des modes de transport urbain et l’amélioration de l’offre de transports en commun. Cette vague d’innovations concerne un vaste ensemble de secteurs.

La smart city (ou ville intelligente) se présente comme une créatrice d’opportunités majeures pour les entreprises, tant en ce qui concerne l’aspect économique que pour recréer du lien avec les collectivités et les citoyens. Si la gouvernance du marché reste à construire, son essor semble inéluctable puisqu’il est impératif que les villes s’adaptent aux nouvelles attentes sociétales.

 

Étude réalisée par Samuel Arnaud – samuel.arnaud@indexpresse.fr

 

Le segment de l’enseignement supé­rieur devrait prendre une part significa­tive dans le développement de la filière française de l’EdTech. En 2019, sur les 430 start-up référencées par l’Observatoire des EdTech en 2019, 165 s’adressent à l’enseignement supérieur. Soit environ 38 %.

Le marché de l’EdTech dans l’enseignement supérieur se structure

Rémy Challe, directeur général d’EdTech France*, rappelait en avril 2019 que ce segment du marché de l’EdTech  était en voie de structuration. Il affirmait alors : « Auparavant, le marché était peu lisible et la pérennité des jeunes entreprises était trop précaire pour permettre le développement des EdTech dans l’enseignement supérieur ». Aussi, pour favoriser la lisibilité du marché et la compréhension des besoins des établissements, EdTech France contribue à la mise en relation des différents acteurs de la filière. L’association oeuvre notamment au rapprochement des start-up avec les établissements (universités, grandes écoles, business schools).

Par ailleurs, l’organisation et l’identification des intervenants s’améliorent progressivement. Elles favorisent désormais le déploiement des outils et des ressources proposées par les entreprises. En effet, les établissements de formation sont de plus en plus dotés de directions numériques.  Ces dernières facilitent l’implantation de solutions innovantes pour répondre aux attentes des étudiants de la génération Millennials.

EdTEch dans l’enseignement supérieur : une coopération stratégique 

“L’enseignement supérieur est le premier marché éducatif à vivre sa transformation numérique”, explique Marie-Christine Levet, Partner et fondatrice d’Educapital **.  Pourquoi ? Notamment parce ce que la transition vers des outils numériques apparaît comme un relais de croissance pour les universités et les grandes écoles. En outre, cette évolution s’avère nécessaire pour répondre aux attentes des nouvelles générations d’étudiants. La digitalisation des apprentissages est ainsi identifiée par les observateurs comme un élément de différenciation primordial dans ce secteur très concurrentiel. En effet, face à une concurrence internationale accrue, les établissements doivent se doter des meilleurs outils technologiques pour attirer et fidéliser les étudiants.

Aussi, intégrer des ressources éducatives créées grâce aux nouvelles technologies se présente comme un choix stratégique. Cette démarche apporte une valorisation à l’offre d’enseignement. Comme le soulignait Le Journal du Net fin 2018, l’étudiant est “devenu un client qu’il faut savoir séduire et fidéliser”. Rémy Challe confirmait dans Le Monde en 2018 les bienfaits de l’EdTech pour les étudiants : “Les institutions de l’enseignement supérieur doivent apprendre à dialoguer et à travailler avec les entreprises EdTech , pour améliorer avec elles l’expérience de l’apprenant.”
D’autre part, il est important pour les établissements de l’enseignement supérieur de s’afficher comme pionniers de l’utilisation de ces outils. “L’écosystème évolue et dans ces cas-là, il vaut mieux être un early adopter, comprendre, s’engager dans l’écosystème et l’innovation plutôt que de refuser le changement”, indique Benjamin Vedrenne-Cloquet, président et fondateur du fonds d’investissement spécialisé dans l’éducation et l’information EdtechX Holdings.

“Il y a un besoin de diversifier ses activités pour minimiser les risques et se développer. […] Nous aurons besoin de nouvelles activités et ces nouvelles activités vont arriver par la high-tech”.
_ Jean-François Fiorina, directeur adjoint de Grenoble École de Management (avril 2019, blog personnel)

Une offre orientée vers les services

Les apports de l’EdTech dans l’enseignement supérieur concernent le perfectionnement de la qualité de l’apprentissage mais aussi l’amélioration de la communication entre les différents acteurs au sein de l’établissement et une appréhension plus efficace des questions administratives et de gestion. Une multitude d’acteurs se positionnent désormais sur ces services et produits, offrant aux établissements un vaste choix de solutions à intégrer à leur plan de développement.

Les acteurs de l’EdTech déjà implantés dans le domaine de l’enseignement supérieur sont dans leur grande majorité ceux qui ont développé une offre de simplification de la gestion et de l’organisation des établissements.

Par exemple, la start-up française AppScho développe une plateforme permettant de centraliser l’information pour les étudiants.  Ces derniers peuvent accéder à l’intégralité des informations relatives à leurs études, à la gestion du campus, aux évènements, à l’actualité et à la communication de l’établissement. Elle permet notamment “de travailler sur la rétention et l’engagement des étudiants”, souligne Educapital** dans son rapport publié en 2018. Elle  fait partie des services choisis par de nombreux établissements pour améliorer le quotidien de leurs étudiants (ESCP Europe, HEC Paris, EDHEC, Neoma Business School…).
Une autre start-up, Study&Co, fondée en juillet 2017, centralise toute les informations administratives relatives aux démarches et aux droits pour les étudiants (visa, logement, finances, santé, transports et vie de campus). Grâce à l’intelligence artificielle, elle permet la mise à jour de l’information et une personnalisation du service selon les besoins et le profil de chaque étudiant.

“Bon nombre de directeurs d’école de management connaissent déjà des solutions comme Oscar Campus, Academ, AppScho, Testwe, My Job Glasses, Ubicast, Alumnforce”
_ Rémy Challe, d’EdTech France (juin 2019, Cabinet Headway)

Des innovations technologiques pour l’apprentissage

Parallèlement aux acteurs proposant des outils de gestion ou des services annexes pour les étudiants, certaines start-up se sont implantées dans les établissements du supérieur en proposant un produit innovant ayant pour vocation d’améliorer les apprentissages. C’est le cas de l’entreprise Didask. Fondée en 2015, elle se démarque par une approche basée sur les sciences cognitives. “Didask permet à chacun d’apprendre durablement en s’appuyant sur le fonctionnement naturel du cerveau”, explique la start-up. Plus précisément, elle a développé une plateforme utilisant les tests comme socle d’apprentissage. Chaque cours prend la forme d’une carte, elle-même composée de capsules correspondant à des notions de base.

Domoscio est un autre exemple de start-up proposant des innovations technologiques pour l’apprentissage au sein de l’enseignement supérieur. Fondée en 2013, elle s’est positionnée principalement sur deux aspects : l’apprentissage adaptatif (adaptive learning) et l’ancrage mémoriel (c’est-à-dire la répétition en fonction de la vitesse d’oubli). Outre ses entreprises clientes (SNCF, Banque de France, Bouygues Télécom …), Domoscio travaille avec des universités.

Parmi les start-up dédiées à l’amélioration des apprentissages, certaines se sont positionnées plus particulièrement sur la pédagogie. C’est le cas de LearnAssembly. Cette start-up française propose une dizaine de parcours et des formations sur-mesure développées en partenariat avec la BNP et les écoles de commerce Essec et Audencia Business School. Il s’agit de proposer, grâce au numérique, un contenu accessible en permanence et répondant aux nouvelles envies des étudiants. Ainsi, la start-up présente sa plateforme comme une offre venant en supplément des cours en présentiel.

*  Association dont l’objectif est de fédérer l’ensemble des acteurs de l’écosystème EdTech français. EdTech France regroupe 170 entreprises, des partenaires institutionnels et associatifs, des grandes entreprises et des institutions d’enseignement supérieur, tous intéressés par la transformation des apprentissages à l’ère du numérique. L’association œuvre à l’interaction des entreprises innovantes de la filière. https://edtechfrance.fr/

** Créé en 2017, Educapital est le premier fonds d’investissement européen dédié à la filière de l’EdTech.  http://www.educapital.fr

 

Plus de la moitié des objets connectés vendus en France concernent le même secteur : la maison. Les prévisions sont unanimement optimistes pour les années à venir et le marché de la maison connectée semble désormais prêt à exploser. Industriels, start-up, artisans, assureurs et acteurs de l’immobilier se positionnent tous sur ce secteur et participent à sa progression en multipliant les innovations. Malgré ses promesses et une conjoncture sociétale qui semble très favorable dans une première approche, le marché ne réussira pas à exploiter son plein potentiel tant que plusieurs conditions préalables ne seront pas résolues.

Démocratiser le marché de la maison connectée : le rôle-clé des prescripteurs

L’offre des distributeurs reste encore trop peu développée. En effet, les consommateurs doivent passer directement par des entreprises spécialisées s’ils veulent accéder à l’ensemble des services disponibles. Les enseignes de bricolage, d’habitat, de jardinage ou même les grandes surfaces ont tout intérêt à étoffer leur offre et à mettre davantage en avant les produits. Elles démontreront ainsi qu’elles prennent en considération ce nouveau secteur et qu’elles en comprennent les enjeux. D’autres acteurs, comme les assureurs ou les artisans, doivent réfléchir de la même manière car leurs domaines d’activité sont également concernés. À eux de prouver qu’ils savent s’adapter aux attentes des consommateurs et proposer des services adéquats.

consommateurs maison connectée

Traitement IndexPresse. Source : Cabinet Context, 2016

 

Considérer les freins et les opportunités technologiques

Selon Le Moniteur, « les systèmes fermés et propriétaires constituent les principaux freins à la diffusion des objets connectés ». Afin d’aboutir à une smart home globalisée qui offre le maximum de services possibles, tous les objets ainsi que le bâtiment lui-même devraient être compatibles et fonctionner via les mêmes protocoles. Cela suppose que les différents appareils soient interconnec­tés et puissent tous communiquer entre eux. Or, les standards et protocoles actuels utilisés par les fabricants sont variés, ce qui constitue un frein majeur à l’explosion du logement intelligent. Les industriels ont plusieurs solutions à leur disposition pour répondre à cette contrainte :

  • Définir des protocoles ou standards de communication universels, puis concevoir les produits par rapport à ceux-ci.
  • Concevoir en interne leur propre standard de communication et des outils fermés et propriétaires pour pousser les usagers à n’acheter que des produits dépendants de ce standard.
  • Créer des passerelles de communication entre les différents standards et protocoles, permettant ainsi la compatibilité entre des appareils qui ne l’étaient pas à l’origine.

Les partenariats que passent les entreprises entre elles, la naissance de standards de communication universels et les alliances rassemblant plusieurs groupes sont autant d’avancées sur ce point crucial.

Une autre condition du déploiement de la maison connectée concerne la sécurité des systèmes : sécurité informatique des appareils, mais également sécurité des données récoltées. Les risques de piratage de ces nouveaux produits demeurent conséquents et méritent une attention toute particulière. En parallèle, les consommateurs redoutent que les données recueillies par les objets soient réutilisées à des fins commerciales. De meilleures garanties de la part des fabricants et des industriels s’avèrent nécessaires pour gagner la confiance des citoyens.

Enfin, les progrès de l’intelligence artificielle (IA) aideront la maison connectée à franchir un cap. En effet, c’est elle qui permet l’évolution de la simple domotique à un habitat entièrement intelligent.

Définir de nouveaux modèles économiques

Pour Stéphanie Algré, directrice France de l’institut Context, “les distributeurs qui sauront offrir du service et aller au-delà de la fourniture du produit seront les grands gagnants de demain”.  Il ne s’agit plus seulement de vendre un produit fini mais de proposer au client une gamme de services. Pour les sociétés concernées, l’évolution vers une offre de services multiplie les possibilités de connexion entre les différents produits et oriente le marché vers une maison connectée gérée par un seul système, et non plus une accumulation d’objets indépendants les uns des autres.
Cette évolution est rendue presque obligatoire par le progrès des technologies. Le cabinet Exton Consulting a édité en 2016 un livre blanc de la maison connectée. Il y explique que les équipements traditionnels de l’électroménager ou du chauffage vont peu à peu intégrer directement les fonctionnalités connectées. Les objets intelligents deviendront la norme, ce qui obligera les acteurs du secteur à trouver d’autres pistes pour se démarquer et convaincre le consommateur de faire appel à eux : le déploiement de services est une solution à cette évolution.

 

 

« Maison connectée : un marché adapté aux évolutions sociétales prêt à prendre son envol ». Une étude rédigée par Samuel Arnaud, en collaboration avec Cécile Raphanel

 

 

Toujours plus digitale, collaborative et soucieuse de l’environnement, notre société offre aux acteurs des mobilités urbaines (publics et privés) de nouvelles opportunités. En effet, de nombreux indicateurs nous informent de la transformation et du potentiel de ce marché.

Parmi les moteurs du marché identifiés, nous pouvons mentionner :

  • L’urbanisation croissante
  • Les mesures du gouvernement pour l’environnement
  • Les plans de transformation des villes en faveur des mobilités douces
  • Le succès du modèle collaboratif
  • Le coût élevé de la voiture particulière
  • L’encombrement des routes et des réseaux transport
  • Les préoccupations écologiques des citoyens
  • Les mobilités du quotidien accrues, liées au travail
  • La créativité des start-up

Pour répondre aux préoccupations environnementales et aux nouvelles attentes des Français en termes de mobilité, des offres alternatives se développent, notamment grâce au numérique et à la montée en puissance des motorisations électriques.

Véhicules : progression des motorisations et engins alternatifs dans les mobilités urbaines

Si l’électrique représentait 1 % des ventes automobiles en 2017, sa part est amenée à croître dans les années à venir. En effet, entrés dans une phase d’industrialisation, les constructeurs traditionnels œuvrent pour occuper le marché et ne pas se laisser distancer par les spécialistes. En outre, la diminution de la motorisation diesel et les politiques publiques devraient soutenir le développement de l’électrique en France.
Concernant le vélo à assistance électrique (VAE), il est LE gros segment de l’électromobilité. Fort de ses 250 000 unités vendues et d’une croissance de 97 % en 2017 (pour un CA de 400 millions d’euros), il illustre bien le dynamisme des véhicules à motorisation alternative. Avec un taux de pénétration annoncé à 35 % en 2025, contre 10 % en 2017, cette catégorie est devenue très concurrentielle et offre des opportunités à ses acteurs. Certaines tendances se montrent d’ailleurs particulièrement porteuses dans notre pays, comme le Made in France, le vintage réactualisé et les offres innovantes.
Nous pouvons aussi noter le développement des engins de déplacement personnel alternatifs tels que les trottinettes, gyroroues et hoverboards. Leur arrivée sur le marché français a vu naître de nombreux acteurs, parmi lesquels des start-up nationales. Ces équipements de micromobilité répondent bien aux problématiques de la circulation automobile et aux difficultés rencontrées dans les transports en commun. Leur progression est étroitement liée aux politiques anti-voitures des villes : ils sont simples, efficaces, silencieux et non polluants. La réglementation reste à créer dans ce domaine.

L’économie collaborative booste les services

Fruits de la stratégie d’acteurs privés et d’opérateurs publics, les services se développent autour du transport de voyageurs.  Parmi les nouvelles offres, le partage de véhicules (autopartage, free-floating), le covoitu­rage (longue et courte distance) et le transport à la demande sont les segments forts du marché. Dans cette dynamique, l’économie collaborative se démarque des modèles économiques traditionnels en mettant en avant l’usage des biens plutôt que leur possession. Elle trouve tout son sens dans un contexte de crise économique où les particuliers cherchent à faire des économies ou à se procurer des revenus complémentaires.

autopartage

Demain : le challenge de la multimodalité et de l’innovation technologique

Pour renforcer les services aux usagers, les collectivités et leurs opérateurs de transport public accordent de plus en plus d’importance au multimodal. L’objectif est clair : améliorer l’organisation des flux de voyageurs en combinant les différents modes de déplacements. Cette stratégie nécessite de développer l’offre propre, comme le vélopartage par exemple, et aussi d’intégrer celle des opérateurs privés. La mise en place de pôles d’échanges multimodaux (PEM), notamment près des gares, est essentielle pour que les usagers puissent emprunter les différents moyens de transport proposés. Ces pôles, à l’image de celui imaginé en 2018 à Chambéry, permettent de regrouper des modes de transports aux fonctionnalités différentes (transport longue ou courte distance, collectif ou individuel), dans une logique de hub (plateforme réunissant des lignes en correspondance).
Dans cette même logique, des expérimentations de mobility as a service (MaaS) ouvrent la voie d’une nouvelle conception multimodale de la mobilité. Le concept réside en une offre unique et optimisée pour tous les moyens de transports disponibles, grâce notamment au numérique. L’usager n’utilise qu’une seule application pour s’informer sur tous les moyens de transports locaux. Il peut savoir à tout moment quels sont les moyens de transport les plus efficaces pour se déplacer et peut les emprunter grâce à un seul et unique abonnement. Ce concept, œuvrant à convaincre les citadins d’abandonner leur voiture, progresse en Europe. Le modèle économique d’un tel concept reste à trouver.
Enfin, les avancées technologiques promettent l’émergence de nouveaux marchés et acteurs dans la mobilité de demain. Voiture autonome, connectée, à hydrogène, voiture volante… la course à l’innovation devra répondre à l’explosion du trafic, tout en apportant des services et une personnalisation aux usagers.

 

 

 

Un jeune marché attractif

47 milliards de dollars d’investissements captés en 2015, retour des « méga-deals » en 2017… L’explosion des levées de fonds et des grandes transactions réalisées par les fintech dans le monde démontrent un véritable engouement pour le secteur de la fintech.

En 2017, les 10 plus grosses transactions ont représenté 5,3 milliards de dollars, soit 17 % des fonds mondiaux investis dans les fintech. Et en 2018 la tendance se confirme, comme le prouvent les premiers chiffres publiés par CB Insights, spécialiste du capital-risque : avec 32,6 milliards de dollars levés sur les neuf premiers mois, les financements auprès d’acteurs du capital-risque ont déjà battu tous les records précédents. L’Europe compte en 2018 quatre « licornes », des start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars. Elles font ainsi partie de la trentaine de fintech de cette catégorie dans le monde.
En France aussi, les fintech séduisent toujours plus les investisseurs. Avec 318 millions d’euros de fonds levés pour 64 opérations en 2017, l’investissement a progressé de 84 % par rapport à l’année précédente. La création de nouvelles structures de financement dédiées à la fintech et à l’assurtech démontre aussi l’enthousiasme actuel pour ces marchés. Avec 30 % des sociétés créées entre 2016 et 2017, la dynamique entrepreneuriale est parti­culièrement forte dans le secteur.

fonds leves en france par les fintech

Réglementation et innovation : les 2 piliers du secteur

Les nouvelles technologies de la finance sont étroitement liées à la réglementation euro­péenne. Avec l’open banking, les régulateurs et les instances législatives, nationales et européennes, accompagnent l’ouverture du marché et de ses données, favorisant ainsi l’innovation.

“L’industrie financière était en retard. Le cadre réglementaire était contraignant et offrait aux banques une situation de monopole. L’Union européenne s’est rendu compte qu’il constituait une entrave à la concurrence et le fait évoluer, ce qui permet l’arrivée de nouveaux entrants. C’est pour cette raison que les fintech se développent à un rythme soutenu et vont continuer à le faire. »
– Maxime Dubreil, ana­lyste financier en charge du secteur du paiement chez Invest Securities dans Le Nouvel Économiste

Si la réglementation représente une oppor­tunité pour la croissance de la filière européenne des fintech, l’innovation est le second moteur du secteur. La combinaison des nouvelles technologies et des modèles de développement agiles ont permis aux start-up de faire naître des services inno­vants, en rupture avec les pratiques existantes. Elles s’appuient sur une population sensibilisée et habituée aux usages numériques, et apportent une réponse réactive et efficace, en adéquation avec les nouvelles attentes, parfois non exprimées, des consommateurs.
Coopétition, collaboration, partenariats, investissements, rachats… Fintech et “oldtech” (acteurs bancaires et finan­ciers historiques) se retrouvent côte à côte dans un écosystème en évolution.
En modifiant les règles établies, les fintech stimulent l’innovation et réinventent la relation avec le client. Elles agissent pour le renouvelle­ment et le développement des services. Banquiers et assureurs doivent eux aussi tirer parti de ces avancées. Satisfaire et fidéliser le client s’impose comme l’enjeu stratégique principal.

Qui sera la première licorne française ?

Malgré la vita­lité observée, les fintech françaises n’ont généré que 800 millions d’euros de CA en 2017 avec une moyenne de 300 000 euros par structure selon Exton Consulting. Ces structures sont encore jeunes. Aussi elles accusent un retard par rapport à leurs voisins européens et leurs concurrents anglo-saxons et asiatiques. En effet, seules 20 % d’entre elles ont atteint leur niveau de rentabilité. Pour tous les acteurs français, publics et privés, l’heure est à la mobilisation afin d’offrir un plein potentiel de développement aux start-up en place et en devenir.  Et pour satisfaire leurs ambitions de croissance,  elles doivent également relever un défi majeur : l’internationalisation.

En 2019, une phase d’évangélisation s’impose pour les fin­tech afin d’informer plus largement sur les béné­fices de leurs services et rassurer sur la sécurité de leurs dispositifs. Elles sont face à des choix stratégiques déterminants pour assurer leur croissance et soutenir leur développement : l’alliance à un groupe traditionnel bancaire, l’accompagnement financier d’autres organes et institutions, ou le rapprochement entre fintech grâce à des plateformes de services intégrés.

Parmi les 285 fintechs recensées dans notre pays début 2018 par la société de gestion NewAlpha MA, le cabinet Exton Consulting et la start-up Invyo,  certaines se positionnent déjà en leader, à l’image de Younited Credit, Tinubu Square, HiPay, Ledger, Compte Nickel, Dalenys, Shift Technology, Linxo, Kantox ou Lendix.

Avec l’émergence des rapprochements entre fintech, les offres se complètent et se rationalisent, entraînant le rétrécissement du nombre d’acteurs. En unissant leurs forces, certaines entités regroupées pourraient faire émerger une première licorne française…

Qu’est-ce qu’une fintech ?

Contraction des mots finances et technologie, une fintech est une entreprise qui utilise la digitalisation et la technologie pour apporter une offre innovante dans l’industrie financière et ses métiers : paiement, crédit, marché de capitaux, assurances, gestion d’actifs. Le secteur regroupe « des petites structures, le plus souvent des start-up, qui créent des modèles d’intermédiation digitalisés (plateformes, applications…) pour repenser l’approche classique de la distribution des produits bancaires et financiers », selon la définition de Fusions et Acquisitions.
Les modèles low cost et numériques des fin­tech permettent une transformation des offres, des usages et des services sur les segments de marché occu­pés par l’industrie financière traditionnelle et par l’assurance (assurtech).
La « regtech » est la branche des fintech qui aide les acteurs financiers à gérer les contraintes réglementaires.
La « paytech » est la branche des fintech qui propose des solutions d’optimisation des paiements.
De par leur capacité à créer la rupture, les fintech ouvrent la voie à de nouvelles activités dans l’ensemble du système financier.