L’écologie au service de l’essor du marché des insectes en France

L’écologie au service de l’essor du marché des insectes en France

Nourrir une population mondiale grandissante…

La production d’insectes est dynamisée par la montée en puissance des enjeux environnementaux.

La population mondiale devrait dépasser les 8 milliards d’individus en 2022 pour atteindre près de 10 milliards en 2050. La consommation de viande par personne devrait quant à elle augmenter d’environ 10 % entre 2015 et 2030 selon la FAO.

La nécessité de produire davantage de protéines animales tout en limitant l’utilisation des ressources naturelles devient donc un argument majeur pour le développement du secteur.

… Tout en préservant les ressources naturelles

La production d’un kilo de sauterelles requiert en effet environ 1,7 kilo de protéines végétales, contre 10 kilos pour la même quantité de viande de bœuf. Outre ce taux de conversion favorable, le niveau de protéines contenues dans de nombreux insectes s’avère particulièrement élevé, de l’ordre de 70 %. Les viandes de bœuf, de porc ou même le thon ne contiennent pour leur part qu’une trentaine de grammes de protéines pour 100 grammes.

Des surfaces agricoles réduites

En termes de surfaces nécessaires pour la production, les insectes afficheraient une réduction de 98 % par rapport aux protéines végétales d’après les industriels du secteur. Leur fort taux de protéines combiné à une production très dense, à la verticale, et une alimentation basée sur les déchets agricoles, voire les rebuts alimentaires, permettraient d’en produire en grande quantité sans avoir à accroître les surfaces agricoles allouées.

Un approvisionnement simple

Les quantités disponibles pour approvisionner le secteur se montrent considérables, le gaspillage alimentaire en Europe représentant plus de 129 millions de tonnes chaque année. Une très forte production, telle que décrite dans le scénario prospectif de la Commission européenne, réduirait ce volume de moitié.

Des impacts macroéconomiques forts

Les transformations induites tant sur l’offre que sur la demande auraient également des impacts macroéconomiques, faisant diminuer le prix des farines de protéines de 18 %, des huiles de 4 % (dont – 7 % pour les huiles végétales) et du soja de 11 %. La production de biodiesel augmenterait de 1,5 %. L’autonomie européenne en matière de farines de protéines n’augmenterait toutefois que légèrement (+ 1,8 %).


Petits insectes — Grande utilité.

La Commission européenne a adopté en juin 2021 une décision autorisant l’utilisation du ver de farine comme denrée alimentaire dans l’Union européenne. Il s’agit alors du premier insecte à bénéficier d’une telle autorisation. La direction générale de la santé en charge de cette autorisation confirme le rôle croissant que joueront les insectes dans le cadre d’une alimentation plus saine et plus durable, ainsi que dans la préservation de l’environnement dans les années à venir.

« Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les insectes en tant qu’aliments joueront un rôle de premier plan face aux nombreux problèmes auxquels nous sommes et continuerons d’être confrontés au 21e siècle. Ces problèmes concernent notamment l’augmentation du coût des protéines animales, l’insécurité alimentaire, les pressions sur l’environnement, la croissance démographique et la demande croissante de protéines parmi les classes moyennes. »

Rafael Perez, chef d’équipe pour les nouveaux aliments à la DG SANTE

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