Restauration et digital. Etude de cas

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L’habitant est devenu un atout et un argument touristique. Vivre comme un local, rencontrer les habitants, partager une expérience unique… Ces tendances de la demande touristique, qui ont fait le succès de la société américaine Airbnb, se répandent dans le secteur de la restauration.

Etude de cas : la table comme premier réseau social, avec la société VizEat et Eatwith

Parmi les sites mettant en relation des hôtes cuisiniers avec des touristes, la plateforme et application VizEat (devenue Eatwith) rencontre un réel succès. Créée en 2014, elle propose des expériences culinaires diverses : repas chez l’habitant et ateliers de cuisine. En 2017, elle comptait 20 000 hôtes et plus de 70 000 utilisateurs. Les hôtes de VizEat sont des amateurs passionnés de cuisine et de rencontres. Pour les recruter, la plateforme a eu recours à des campagnes sur Facebook à ses débuts. Aujourd’hui, c’est surtout grâce au bouche-à-oreille qu’elle accroît sa communauté. Elle anime son réseau en proposant des soirées permettant aux hôtes d’échanger et de donner des conseils aux nouveaux arrivés.
La plateforme s’appuie en partie sur une stratégie de partenariats pour assurer son développement. Elle a collaboré avec Airbnb, des organismes touristiques et Atout France (l’agence de développement touristique de la France), pour  promouvoir son offre de restauration.
Elle a profité d’une belle publicité lorsqu’Apple l’a classée parmi les trois meilleures applications de l’année 2016, lui donnant une extraordinaire visibilité.
Durant l’été 2017, la start-up parisienne a réalisé une opération gagnante en rachetant son concurrent américain EatWith.

“D’habitude c’est dans l’autre sens que les acquisitions se font. On est content que ce rachat vienne du pays de la gastronomie”
_ Jean-Michel Petit, le cofondateur de l’entreprise interrogé par Les Échos.

EatWith disposait d’une importante communauté d’hôtes dans une cinquantaine de pays. « C’était important de mettre en commun cette communauté. Et on voulait aussi bénéficier d’une équipe américaine qui soit capable de nous aider à nous développer sur le marché et étendre nos partenariats pour les touristes américains qui sont à la recherche d’expériences pendant leurs voyages », précise Jean-Michel Petit. Dans cette logique, l’acquéreur a ouvert un bureau à San Francisco.
Quelques mois seulement après cette opération, VizEat s’est emparé de Grub Club, site culinaire événementiel 100 % londonien. Ce dernier réunit 1 000 lieux originaux et improbables. L’entreprise avait racheté très tôt un autre acteur français du social dining, Cookening, et avait procédé à deux levées de fonds (en 2014 et 2016, de 1 et 3,8 millions d’euros auprès du fonds anglais Eurovestech notamment).
La jeune pousse française regroupe désormais l’ensemble de ses offres sous la marque Eatwith. Sa stratégie vise à conquérir le marché international et à proposer de nouvelles offres. Elle est présente dans plus de 130 pays avec son application mobile disponible en 6 langues.

Dans cette mouvance de la restauration collaborative, nous pouvons également citer les sites :
Mealsharing : recherche de locaux qui proposent un repas chez l’habitant. Au-delà de la destination, la recherche peut être affinée par type de repas (déjeuner, dîner, brunch, etc.) et par préférence alimentaire (vegan, sans gluten, etc.).
Withlocals : en plus de l’offre de repas chez l’habitant, la plateforme propose de réserver des activités proposées par les locaux. Les clients peuvent prolonger l’expérience culinaire avec un cours de cuisine, partir pour un tour guidé à vélo, s’initier à la peinture, etc.

A propos de la digitalisation de la restauration

L’usage du numérique s’impose dans les pratiques des Français en ce qui concerne la restauration. Ils choisissent leur restaurant sur Internet, ils ont recours aux services de livraison à domicile ou com­mandent leurs plats via des applications de click and collect. Leurs habitudes évoluent tout comme la relation qu’ils nouent avec leurs restaurants. Si la majorité des restaurateurs ont intégré cette nouvelle donne, tous les établissements ne sont pas entrés dans l’ère numérique de la même façon. Certains peinent à abandonner leur modèle traditionnel, alors que d’autres ont adopté la technologie naturellement.
Toutefois, face aux enjeux de la transformation digitale, les grandes chaînes comme les indépendants sont nombreux à investir dans de nouveaux services, des outils de gestion automatisés ou des équipe­ments digitaux innovants. En s’appuyant sur les nouvelles technologies et les possibilités offertes par l’exploitation des données, ils gagnent en visibilité, améliorent leur service client et dopent leur chiffre d’affaires.
Les start-up issues de la foodtech participent grandement à réinventer la restauration en imposant leurs business models disruptifs. Elles fluidifient le parcours client à chaque étape de la création de valeur, en amont et en aval, en cuisine et en salle, à la commande et en caisse. Avec à la clé, davantage de flexibilité tant pour les restaurateurs que pour les consommateurs et la promesse d’une qualité de restauration conservée.

Justine Carrel « Restauration et digital » est une étude réalisée par Justine Carrel

 

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