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La start-up My Mental Energy a été créée en France en 2016. Elle s’est positionnée dans la réalisation de prestations QVT (qualité de vie au travail) auprès des entreprises, se focalisant en particulier sur les sujets relatifs à la santé mentale, à la gestion du stress ou encore aux difficultés de concentration.

Divisée en plusieurs thématiques, l’offre de My Mental Energy se décline sous différentes formes telles que des conférences, des ateliers et un accompagnement numérique basé sur une application.

LES AXES CLÉS DE SA STRATÉGIE

Le projet de My Mental Energy, le fruit d’une collaboration entre deux universités

À l’origine, l’idée ayant donné naissance à l’entreprise My Mental Energy a germé au sein du monde universitaire grâce à un partenariat entre l’Université de Lyon et Grenoble Ecole de Management (GEM).

Ces deux institutions ont en effet travaillé ensemble dans le domaine des sciences cognitives, et ont développé une série de conseils et bonnes pratiques à mettre en place pour améliorer le bien-être mental. La rencontre entre un chercheur et les fondateurs de la société a permis à ces recherches de trouver un débouché commercial.

Une solution multidimensionnelle pour la santé mentale au travail

L’entreprise a développé une solution reposant sur l’organisation de conférences, en présentiel comme à distance, visant à apporter des conseils sur les méthodes à adopter pour améliorer le bien-être mental dans le cadre professionnel.

Des ateliers et activités de team building sont également mis en place afin de favoriser des pratiques vertueuses. L’accompagnement digital proposé par My Mental Energy consiste en l’apport de conseils via des webinaires et des centaines de contenus (vidéos, podcasts, etc.) accessibles sur une application.

Les thématiques abordées par les prestations de la société s’avèrent variées : concentration, gestion du stress, récupération (gestion du sommeil, micro-pauses, etc.), lutte contre l’éco-anxiété, etc. L’entreprise a par ailleurs développé le Mental Energy Index, un score utilisé pendant plusieurs mois après la réalisation d’une intervention et permettant de suivre la santé mentale des équipes de la société cliente.

En 2018, soit deux ans après sa création, My Mental Energy disposait de plusieurs dizaines de clients, représentant plusieurs dizaines de milliers d’utilisateurs de ses solutions.

Un soutien au projet venant d’une variété d’acteurs

My Mental Energy a été très soutenue dans sa démarche par plusieurs organisations et particuliers, l’incitant à développer d’abord son outil numérique. Outre des business angels et des chefs d’entreprise, la société a ainsi reçu l’appui de Volvo-Renault Trucks et de l’association Progrès du Management.

Elle a en outre obtenu l’aide du Lab RH, un organisme cherchant à fédérer un écosystème autour des innovations en ressources humaines. Bpifrance a également apporté son soutien à l’entreprise, de même que l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact).

La technologie au service du bien-être en entreprise

Ayant réellement émergé dans les années 2017-2018, le marché de la HappyTech en France s’avère aujourd’hui en voie d’accélération.

Regroupant l’ensemble des solutions d’amélioration du bien-être au travail, il mise sur de nouveaux produits et technologies pour faciliter la vie des employés et rendre tant leur cadre que leurs journées de travail plus agréables.

Les start-up de la HappyTech affichent ainsi des offres variées, des applications favorisant l’interaction entre salariés aux conciergeries connectées en passant par des solutions de prévention des risques psycho-sociaux. En 2018, le journal économique La Tribune dénombrait une centaine de start-up positionnées sur le marché en France.

Une évolution des mentalités face au travail

Si, année après année, l’intérêt des missions proposées reste le principal critère pour le choix d’un travail, les conditions de travail pèsent de plus en plus dans la balance.

Un sondage de 2016 de la plateforme de recherche d’emploi Jobijoba indiquait déjà que l’équilibre vie professionnelle-vie privée arrivait en seconde position parmi les réponses des personnes interrogées, invitées à déterminer le critère le plus important dans leur prise de poste.

En 2021, un autre sondage relevait quant à lui que la flexibilité des horaires et les conditions de travail constituaient deux paramètres majeurs, cités par plus des deux tiers des jeunes diplômés du panel, et gagnaient en importance depuis le début de la crise de Covid-19.

Cette dernière a notamment consacré la généralisation du télétravail et questionné les individus sur le sens de leur travail et son organisation. La pénurie de main d’œuvre en France et un phénomène accéléré de reconversion (encore modeste dans l’Hexagone mais évoqué sous le vocable de “grande démission” aux États-Unis) renforcent cette tendance, les candidats potentiels ayant davantage de latitude pour choisir leur emploi.

Améliorer son image employeur

Les entreprises doivent donc s’adapter afin de maintenir leur attractivité et parvenir à recruter. Les cadres en particulier, plus rares et recherchés que les autres catégories d’employés, se montrent attentifs aux conditions et à l’ambiance de travail. Ils s’avèrent plus enclins à sélectionner les postes en fonction de critères non-financiers.

68 % des jeunes diplômés d’école de management interrogés en 2021 par Harris Interactive indiquent ne pas vouloir choisir entre un bon salaire et de bonnes conditions de travail. Critique à l’égard des initiatives de la HappyTech, la docteure en philosophie Julia de Funès constatait toutefois dans Courrier Cadres en 2020 que “[les entreprises] qui ne le font pas sont vues comme ringardes et ont du mal à attirer les talents.”

Dans un contexte d’organisation plus souple entre la vie professionnelle et la vie privée, les services aux salariés représentent également des atouts pour améliorer l’image de l’entreprise en vue des recrutements.

“Dans cette période post-Covid, la conciergerie d’entreprise reste un must-have”, soulignait fin 2021 Anne Logeais, directrice marketing de Circles France, dans Décision Achats. “Lorsqu’ils sont en télétravail, [les salariés] ont aussi besoin de services pour leur faire gagner du temps”, ajoutait-elle, citant le pressing, la livraison de repas ou encore les loisirs (pilates, conférences…).

La HappyTech s’inscrit dans le prolongement de ces actions, visant à améliorer dans le même temps la qualité de vie au travail (QVT) et l’image de l’employeur.

Lancée fin 2020, l’entreprise française Campsider se positionne comme une plateforme d’e-commerce de produits outdoor de seconde main.

Elle cherche à favoriser les achats d’occasion en misant sur la qualité afin de surmonter la méfiance de certains consommateurs.

Les annonces proposées à la plateforme sont ainsi triées et analysées, des demandes spécifiques pouvant également être effectuées par Campsider pour obtenir des informations supplémentaires.

LES AXES CLÉS DE SA STRATÉGIE

Un spécialiste exigeant sur la qualité des produits vendus

Campsider scrute les annonces et opère une sélection afin de ne conserver que les produits en bon ou très bon état. Environ 30 % des annonces reçues sont ainsi rejetées par la plateforme tandis que 80 % des produits sont considérés comme “en très bon état” voire mieux.

Ce niveau d’exigence vise à rassurer le consommateur. “Nous souhaitons apporter notre expertise, et sécuriser les achats en sélectionnant les vendeurs et les articles sur Campsider”, expliquait le cofondateur Arthur Rocle mi-2021 sur le site Internet Outside.

La plateforme informe le client quand le produit est relativement ancien (plus de trois saisons) ou qu’il doit être réparé. Dans certains cas, une vidéo de l’article ou l’envoi de la garantie peuvent être demandés par Campsider. Un système de notation des vendeurs vient par ailleurs renforcer la sécurité des transactions. En avril 2022, plus de 50 000 annonces avaient été déposées sur la plateforme depuis sa création.

Des réductions de prix importantes

Les cofondateurs de Campsider ont souhaité développer une plateforme spécialisée afin de concurrencer les généralistes, une partie des clients réalisant leurs achats de matériel outdoor sur Le Bon Coin ou même via Facebook.

“Il y a une réelle demande d’équipements et de matériels pour ces sports, mais ils sont souvent coûteux”, soulignaient les deux entrepreneurs. “On a surtout remarqué ce besoin auprès des jeunes actifs, comme nous, qui n’ont pas forcément un grand budget pour s’équiper.”

Par rapport à des produits neufs, les articles d’occasion affichent ainsi des prix inférieurs de 50 % à 70 % sur Campsider. En comparaison, les réductions sur le segment dédié à l’occasion du Vieux Campeur ne seraient que de l’ordre de 30 % d’après Outside. Les vendeurs y reçoivent de plus un bon d’achat pour les produits de l’enseigne et non pas de l’argent comme chez Campsider.

Malgré tout, le panier moyen sur la plateforme s’avère relativement élevé, “entre 120 et 150 euros”, selon le cofondateur Thomas Gounot.

Étendre l’offre et les partenariats

Au-delà des sports de montagne et du VTT, d’autres disciplines devraient être ajoutées, notamment le kitesurf et le parapente. Campsider distribue aussi les articles de seconde main de marques partenaires comme Millet, Lafuma, ZAG ou encore Tecnica Group.

Une levée de fonds pour se développer

Campsider a rassemblé 2 millions d’euros en 2022 auprès de Founders Future et de business angels. Elle a été soutenue par l’Outdoor Sports Valley et par l’Incubateur HEC de Station F. La plateforme revendique plus de 60 000 membres et plus de 50 000 produits disponibles.


A propos d’Outdoor Sports Valley

Forte de ses actions mises en œuvre depuis 11 ans, l’association fédère aujourd’hui un grand nombre d’acteurs de la filière outdoor. À ce jour, OSV compte plus de 504 entreprises adhérentes, tous ces acteurs, établis principalement en France et massivement en région Auvergne-Rhône-Alpes, berceau européen de l’outdoor, sont des entreprises de tailles différentes.

Elles représentent une grande variété de sports et de services dédiés à l’outdoor, avec des horizons de développement divers favorisant ainsi la richesse de son écosystème. Un réseau d’entreprises engagées qui œuvrent ensemble pour contribuer à un modèle exemplaire de l’industrie outdoor, viable économiquement et portant des valeurs sociétales fortes. Aujourd’hui, petites et grandes entreprises avancent côte à côte au sein d’une sphère soudée pour que chacun puisse tirer bénéfice du développement de l’industrie.

L’évolution du nombre d’adhérents depuis la création d’OSV reflète l’envie sincère de la communauté outdoor de participer à la mise en œuvre d’un modèle porteur d’avenir pour sa filière. Outdoor Sports Valley agit pour l’accompagnement des entreprises, la promotion de la pratique sportive, le développement durable, la formation, l’innovation et la croissance de l’industrie à l’international.

Source : site web de l’association

Fondée en 2015, la start-up française Coureur Du Dimanche défend à la fois la fabrication en France et la protection de l’environnement.

Spécialisée dans les vêtements pour la course à pied, elle les produit à base de déchets plastiques recyclés, et parfois de chutes de coton : 12 bouteilles plastiques permettent de fabriquer un maillot, indique la marque.

Elle dispose de plusieurs labels dans le domaine, et affirme par ailleurs que l’intégralité de la production est réalisée à 1h30 maximum des bureaux de la société, situés en périphérie de Lyon.

LES AXES CLÉS DE SA STRATÉGIE

Produire en France, vertueux sur le plan social comme environnemental

Coureur Du Dimanche présente une large gamme de vêtements pour le running (t-shirts, vestes, shorts, débardeurs…). Leur production nécessite dix fois moins d’eau et 60 % d’énergie de moins qu’un maillot traditionnel en polyester, réduisant les émissions de CO2 d’un tiers.

La marque met particulièrement en avant le caractère made in France de ses produits, comme le soulignait fin 2019 le cofondateur Maxime Marchal sur le site Mode in Textile : “Nous sommes très fiers de soutenir et de défendre un savoir-faire et de voir ces usines qui ont souffert de la crise et des délocalisations réembaucher et se redévelopper”.

Étendre le réseau de distributeurs

La start-up s’est d’abord développée via son site de e-commerce, qui générait 80 % des ventes en 2017. Cette part est tombée à 60 % l’année suivante, grâce à une extension rapide de son réseau de partenaires, alors passé de vingt enseignes à une trentaine.

La marque distribue notamment ses produits dans les magasins Au Vieux Campeur et Rando-Running.

Renforcer sa couverture géographique apparaît comme une priorité pour Coureur Du Dimanche. “Beaucoup de nos clients veulent pouvoir toucher nos produits et la matière avant d’acheter, surtout avec le passage aux matières recyclées”, justifiait Maxime Marchal au site Bref Éco.

La marque écoule environ 30 000 pièces par an, et a réalisé un chiffre d’affaires de 900 000 euros sur le premier semestre 2021.

Diversifier la clientèle en se tournant vers les professionnels

La jeune société propose également une offre à destination des entreprises. Elle peut leur fournir des t-shirts personnalisés pour les employés dans le cadre d’événements sportifs professionnels. Coureur Du Dimanche souhaite en outre se rapprocher des instances organisatrices des Jeux Olympiques de Paris en 2024.

Diverses opérations de financement pour se développer de façon autonome

L’entreprise a réalisé plusieurs campagnes de financement participatif sur la plateforme Ulule afin de soutenir le lancement de sa production. Levant à chaque fois quelques milliers d’euros et dépassant largement ses objectifs initiaux, la marque assure être indépendante financièrement et s’appuie sur l’autofinancement pour poursuivre son développement.

“Tout l’argent généré par l’entreprise sert à financer la croissance de la marque”, confirmait Maxime Marchal à Ouest-France.

Elle a rassemblé au total plus de 16 000 euros. Un projet de levée de fonds d’un montant de 200 000 euros avait été évoqué en 2018, mais la société n’a pas communiqué depuis à ce sujet.

Miser sur la performance

Le marché de l’outdoor, en particulier le segment des vêtements, s’est développé notamment grâce à une logique de compétition au sein de la société.

“S’il y a bien un prérequis chez les acheteurs de pièces outdoor, ce sont les performances intrinsèques du vêtement”, soulignait en 2021 dans Stratégies, Étienne Lamotte, planneur stratégique chez l’agence média Social and Stories (groupe Le Figaro).

“Nous vivons dans une société où il est nécessaire de donner le meilleur de soi, la technologie est un outil pour tendre vers cet idéal. (…) Le vêtement outdoor agit donc comme une prothèse qui nous permet de devenir en quelque sorte un être humain augmenté”.

Un virage vers le cocooning

La crise sanitaire de Covid-19 a généré son lot d’anxiété et d’angoisse pour de nombreuses personnes. Les vêtements outdoor les plus chauds ou les plus rassurants arborent ainsi une connotation protectrice face à un environnement considéré comme hostile. Étienne Lamotte les décrivait comme “une bulle qui nous protège et nous permet de nous évader d’un quotidien anxiogène et de rêver de grands espaces de liberté.”

Le magazine Stratégies évoquait par exemple le succès des marques outdoor en milieu urbain et les partenariats mis en place, notamment avec des marques de luxe (Gucci et North Face, Palace et Arcteryx).

Une démocratisation couplée à une hybridation avec le lifestyle

La pandémie de Covid-19 a également renforcé la diffusion de l’outdoor vers des publics moins expérimentés. Cette tendance pousse à la polyvalence des matériaux ainsi qu’à leur légèreté, et atténue la frontière entre vêtements de sport et habits de ville.

“L’outdoor devient plus inclusif, plus diversifié, plus expérimental”, expliquait Lena Haushofer en 2022. “L’outdoor et l’urban lifestyle vont donc continuer à fusionner.”

À l’été 2022, Le Journal du Textile évoquait en outre l’usage et le mélange de matériaux offrant une plus grande légèreté et des caractéristiques comme la thermoactivité et le séchage rapide.

Ces dernières permettent de s’adresser à des consommateurs effectuant des sessions courtes et ayant besoin d’optimiser le temps à leur disposition pour leurs sorties outdoor.

Vers plus d’écoresponsabilité

Les tendances environnementales modèlent aussi le secteur de l’outdoor, avec des matériaux plus durables et le développement du recyclage et de la seconde main. Ces derniers s’adaptent aux nouveaux désirs des consommateurs et sont mis en valeur au sein de la filière. L’ISPO Award 2022 a ainsi été remporté par les fabricants de vêtements outdoor Jack Wolfskin, Patagonia et On pour leur équipement en tissu recyclé, sans dégrader la performance, d’après Lena Haushofer.

Une sous-valorisation des énergies marines dans le mix énergétique renouvelable français

Alors que les énergies renouvelables se développent de manière rapide pour réduire la dépendance à leurs équivalents fossiles, les énergies marines paraissent encore peu valorisées, alors qu’elles pourraient jouer un rôle clé dans cette transition.

“De nombreux experts voient dans les océans un puits sans fin, encore largement inexploité, de l’énergie de demain”, relate La Tribune en juillet 2022.

Certains moyens de production commencent à décoller, comme l’éolien offshore ou les hydroliennes, tandis que d’autres restent encore peu explorés, telles que l’énergie osmotique ou maréthermique.

Un important potentiel pour la filière maritime française

Avec sa façade maritime conséquente, la France présente un important potentiel dans la production d’énergie marine. Le pays doit prendre ce virage au plus tôt, afin de répondre rapidement aux problématiques qui entourent ce déploiement.

“Les interrogations concernant ce qui se passe sous la mer sont nettement plus fortes en France, où l’on n’a rien construit en mer depuis les phares au XIXe siècle, que dans les pays d’Europe du Nord qui ont acquis une culture de la construction en mer grâce à l’industrie pétrolière et gazière”, note Franck Schœfs, responsable stratégie recherche et innovation à Nantes Université.

Ces questionnements tournent autour de l’impact des infrastructures énergétiques sur la biodiversité, sur la connectivité à établir avec le réseau électrique, sur l’effet cumulé de ces nouvelles activités combiné à ceux des industries déjà existantes au large des côtes…

Un terrain favorable au développement des start-up

Plusieurs start-up tentent cependant de défricher le terrain et de faire progresser la recherche et l’industrialisation de ces énergies marines, alors que Naval Group et Alstom ont par exemple arrêté leurs recherches sur les turbines sous-marines en 2018, fustigeant à l’époque un manque de soutien de l’État.

À l’heure où le combat contre le dérèglement climatique est la priorité, les jeunes poussent poursuivent leurs avancées et apportent des solutions qui pourraient être indispensables à l’avenir.

“Les énergies marines sont une brique essentielle permettant de combattre [le réchauffement climatique] grâce à un mix électrique décarboné et résilient”, conclut La Tribune.


Zoom sur… une seconde chance pour Guinard Énergies

Placée en redressement judiciaire, Guinard Énergies a été acquise en 2020 par Acti, groupe français spécialisé dans la tuyauterie navale et la chaudronnerie industrielle. Ce rachat permet à la start-up, renommée Guinard Énergies Nouvelles, de se relancer après plusieurs années compliquées. Créée en 2008, elle fut l’une des pionnières de l’énergie hydrolienne en France. Depuis l’acquisition, Guinard Énergies a dévoilé une nouvelle turbine plus puissante, lancé des tests sur plusieurs territoires (Guyane, Madagascar, Togo) et renforcé son offre sur l’hydrolien fluvial.

La pollution océanique constitue un sujet environnemental majeur

La quantité de déchets présente dans les écosystèmes marins ne cesse d’augmenter. Le service de recherche du Parlement européen estime qu’au moins 4,8 millions de tonnes de plastique terminent chaque année dans l’océan. 730 tonnes de déchets sont déversées tous les jours dans la Méditerranée.

Face à ce constat, des start-up font émerger de nouvelles solutions robotiques afin de collecter ces déchets. Les innovations proposées limitent généralement leur périmètre d’action aux ports et aux littoraux, là où la demande de la part des collectivités et des acteurs privés s’avère la plus forte.

Un robot ramasseur de déchets

Recyclamer a par exemple convaincu le port de La Rochelle et ceux de Palma de Majorque et Ibiza, en Espagne, de tester son robot ramasseur de déchets dans les espaces aquatiques. Nommé Geneseas, ce dernier est autonome et fonctionne à l’énergie solaire.

“Il estime son temps de travail, envoie des notifications sur la plateforme ou sur un portable quand le panier est plein, quand il rentre à la base ou quand la batterie est déchargée. En plus, il assure le suivi en temps réel de la qualité de l’eau grâce aux données sur la température, le PH, l’oxygène dissous, etc.”, expose Aline Varinot, cheffe de produit.

Recyclamer fabrique son engin à Saint-Junien (Haute-Vienne), en étant accompagné par des partenaires locaux pour la recherche-développement. L’Espagne constitue un marché prioritaire puisque “la plupart des concessions sont privées, du coup, la prise de décision est plus rapide. En France, 85 % des ports sont publics. Les délais sont très longs”, explique Alan d’Alfonso Peral, fondateur de Recyclamer.

La start-up s’est dotée d’une filiale espagnole fin 2021 et prévoit de mener un projet d’ampleur sur les Îles Baléares, dans le cadre d’une initiative “marinas zéro carbone”. Ses ventes progressent aussi en France, avec une installation conclue à Brest et des démonstrations organisées à Antibes et Saint-Raphaël.

Un robot nettoyeur pour les ports et les chantiers navals

Le Jellyfishbot, élaboré par la jeune pousse française IADYS, se positionne également sur le segment du nettoyage. Depuis sa création en 2016, l’entreprise a réussi à implanter son robot nettoyeur dans plusieurs ports et chantiers navals comme Le Havre, Saint-Nazaire ou La Ciotat.

Télécommandé à ses débuts, le robot est ensuite devenu autonome afin de satisfaire les besoins des clients industriels. Il est capable de gérer des tâches d’entretien, de dépollution, de surveillance et de préservation de l’eau.

À l’été 2021, IADYS a levé 1,5 million d’euros pour accélérer son développement commercial, aussi bien dans l’Hexagone qu’à l’étranger. Déjà présent dans des installations à Singapour, au Japon et en Norvège, le robot pourrait investir les États-Unis, l’Australie, l’Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient à l’avenir.

Un robot pour collecter les déchets en profondeur

À contre-courant des robots nettoyants qui restent en surface, des étudiants de l’ESTACA (École supérieure des techniques aéronautiques et de construction automobile) ont imaginé un appareil capable de plonger pour aller collecter les déchets en profondeur au sein des zones portuaires.

“S’il repère un plastique, il sort du mode nage aléatoire pour entrer dans la phase de traque : il se rapproche du déchet, l’ingurgite puis revient à la phase de nage. Une fois plein, il revient à son point de départ, déverse ses déchets et recharge ses batteries”, détaille Baptiste Jagoury, l’un des initiateurs du projet.

Baptisé Green Turtle en raison de son design inspiré de la tortue marine, le robot est fabriqué en plastique biosourcé et biodégradable. Lancée en 2020, l’initiative n’a pas encore débouché sur la création d’une entreprise, mais est perpétuée par les nouvelles promotions d’étudiants. À terme, le but est de lancer un prototype construit avec des partenaires publics ou privés (entreprises, instituts de recherche, associations, etc.).

Répondre à l’impératif écologique

La nécessité de réduire l’impact environnemental du secteur maritime se fait de plus en plus pressante.

Bien que nettement moins polluant que l’avion par tonne-kilomètre (pour un même poids de marchandises transportées ou la même distance parcourue), cet impact atteint une part équivalente en termes d’émissions de gaz à effet de serre, autour de 3 % des émissions mondiales.

Cette situation est due à la place centrale du fret maritime dans le commerce international (90 % des échanges). L’Organisation maritime internationale (OMI), branche des Nations Unies, estime que le transport maritime pourrait représenter jusqu’à 17 % des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050, du fait d’un développement accéléré de l’activité.

En 2018, les pays membres de l’OMI se sont accordés sur un objectif de réduction d’au moins 50 % des émissions d’ici à 2050, par rapport au niveau de 2008.

Un enjeu économique

Diminuer les rejets de CO², notamment la consommation de carburant, constitue aussi une opportunité de réduction des dépenses pour les acteurs du fret. Entre 2018 et 2022, le prix du baril de pétrole (Brent) a fortement augmenté sur la période, passant d’entre 60 et 80 dollars à 90-120 dollars en moyenne.

Début 2020, une réglementation sur la teneur maximale en soufre dans le fioul utilisé par les navires a abaissé le seuil à 0,5 %, contre 3,5 % auparavant. Cette mesure a généré une augmentation des frais de carburant de 30 à 50 %.

La crainte d’une taxe carbone sur le secteur maritime et la réglementation environnementale affectant les entreprises clientes poussent également les acteurs à verdir leur activité. En ayant recours à des modes de transport moins polluants pour l’importation de leurs produits, ces dernières peuvent en effet modérer leur impact environnemental.

La numérisation des ports s’accélère

“Les solutions numériques ne cessent de se développer dans tous nos ports”, expliquait le président du directoire du Grand port maritime de Marseille, Hervé Martel, sur le site Destimed. “Ils sont de plus en plus le cœur de la transition énergétique. Les différentes applications allant dans ce sens se développent énormément dans les ports, car elles s’impliquent toujours plus dans ses différents métiers.”

À l’étranger, le port de Rotterdam apparaît en pointe sur la question de la numérisation. Il a développé une plateforme permettant d’évaluer en temps réel le délai avant déchargement pour chaque bateau, des données utilisées également en comparaison avec les autres ports. Chaque heure d’attente pouvant coûter 80 000 euros à un navire, l’optimisation de la disponibilité des terminaux constitue un avantage compétitif certain.

Des capteurs ont en outre été déployés en 2018 dans l’embouchure du fleuve (la Nouvelle Meuse) afin de déterminer le moment propice pour faire accoster un navire. Mesurant les courants ou les conditions météo grâce au réseau bas débit LoRa, ils devaient à terme être directement installés sur les navires pour éviter de polluer les eaux.

La coopération numérique entre les ports représente un enjeu important pour le secteur.

“Si nous voulons apporter de la valeur ajoutée sur la chaîne logistique, nous devons agir internationalement”, confirmait aux Échos le directeur financier du port, Paul Smits. “Par exemple, la blockchain nous aidera à aller vers plus de transparence, mais nous ne pourrons tirer parti de ses avantages tant que chaque port utilisera sa propre blockchain”.

Fondée en 2006 à Barcelone, la société Cooltra se focalise surtout sur la location de scooters, dont une majorité sont électriques.

Elle s’est d’abord implantée dans des villes espagnoles puis italiennes avant d’arriver en France en 2018.

Disponible pour les particuliers, le service s’adresse également aux entreprises avec des offres dédiées.

Cooltra dispose à présent d’une flotte de plusieurs milliers de véhicules et s’est en outre diversifiée dans les vélos électriques.

LES AXES CLÉS DE SA STRATÉGIE

Une expansion dans le sud de l’Europe

Cooltra a choisi de s’implanter dans un premier temps dans les grandes villes espagnoles. Après son lancement à Barcelone, elle s’est déployée à Madrid et à Valence. La société a ensuite ciblé les marchés portugais et italiens en proposant son service à Lisbonne, à Milan et à Rome.

En France, Cooltra n’est présente qu’à Paris. Début 2022, l’entreprise souhaitait toutefois s’étendre à la banlieue.

“Nous sommes en discussion avec plusieurs mairies autour de Paris et prévoyons d’augmenter notre flotte en conséquence pour fournir le meilleur service à nos utilisateurs”, expliquait alors aux Échos Laura Gulias, B2C Succes Manager chez Cooltra.

Ses offres de location vont du service à la minute à la location longue durée, sur une base mensuelle.

En 2019, elle avait levé 10 millions d’euros afin de renforcer sa présence en France. Elle dispose au total dans ces différents pays de plus de 18 000 scooters, dont près des deux tiers sont électriques.

Étendre son activité au vélo électrique et dans le BtoB

Depuis 2020, Cooltra a développé un service de vélo électrique, qu’elle propose dans la ville de Barcelone. Elle dispose d’une flotte de 600 vélos.

La société s’est par ailleurs tournée vers le marché des professionnels avec des offres spécifiques pour les entreprises. Outre la location, elle a mis en place un système de private sharing.

“Nous offrons aux entreprises non seulement une flotte électrique, mais aussi une application et une interface personnalisée pour que leurs collaborateurs puissent, à tout moment, utiliser les véhicules mis à disposition”, précisait ainsi Laura Gulias. “La flotte fonctionne comme un réseau interne de véhicules électriques partagés en libre-service”, ajoutait-elle.

Des packs de minutes peuvent également être achetés par les entreprises puis distribués à leurs salariés, tandis que des comptes individuels rechargeables peuvent aussi être mis en place pour les collaborateurs. La compatibilité avec des cartes de mobilité a été assurée pour profiter du forfait mobilités durables.

Renforcer son positionnement en matière environnementale

La société cherche à améliorer le bilan carbone de ses activités. Elle s’est ainsi fixée pour objectif la neutralité carbone à l’horizon 2027, ce qui doit passer par la conversion électrique de l’ensemble de sa flotte, y compris au niveau des véhicules utilitaires employés pour récupérer les scooters dans le cadre de leur maintenance.

Cooltra a par ailleurs noué un partenariat avec l’entreprise Nowos, spécialiste du recyclage de batteries, afin d’optimiser leur durée de vie (reconditionnement) et leur traitement (recyclage).

“Nous comptons aussi implanter un second centre d’exploitation dans le sud de Paris pour optimiser nos déplacements et réduire notre empreinte carbone, le premier étant situé à Saint-Ouen”, expliquait en mars 2022 la Success Manager Laura Gulias aux Échos.

La société Zeway fondée en 2019 fait partie du tissu des start-up performantes du marché des services de micro-mobilité en France. Elle se démarque des acteurs du free-floating en proposant ses scooters électriques via des formules d’abonnement. Les batteries s’avèrent en revanche partagées par l’ensemble des utilisateurs et échangées dans des bornes dédiées.

Ce modèle a été inspiré par l’entreprise Gogoro qui l’a expérimenté à Taïwan.

L’entreprise espère ainsi offrir un service différent en s’adressant aux personnes ayant un usage régulier du scooter et pour des trajets plus longs.

LES AXES CLÉS DE SA STRATÉGIE

Miser sur la location longue durée

Alors que les entreprises positionnées dans le libre-service adoptent avant tout un système de facturation à la minute, Zeway a opté de son côté pour le modèle de l’abonnement. Il convient davantage à des trajets de plus longue durée et plus fréquents, là où le free-floating concerne surtout des réservations de courte durée.

Ce choix présente divers avantages, à commencer par un risque de dégradation plus faible que pour les flottes partagées. Mis à l’abri en zone privative, les scooters sont également l’objet d’un plus grand soin de la part des utilisateurs.

Les abonnements assurent aussi un revenu récurrent, alors que les micro-transactions du libre-service génèrent un flux financier beaucoup plus irrégulier.

Un réseau de bornes de recharge hébergé chez des partenaires

Le système de batteries échangeables mis en place par Zeway améliore la praticité du service. “

Il ne faut que cinquante secondes pour procéder à l’échange de la batterie”, assurait la fondatrice Stéphanie Gosset aux Échos début 2021. “L’idée, c’est de pouvoir rouler l’esprit libre. C’est pour cela que nous avons densifié notre réseau de sorte d’avoir une station à moins de 2 kilomètres, où que vous vous trouviez dans Paris.”

Les utilisateurs tendent à être précautionneux avec les batteries du fait du système d’échange immédiat. Ce dernier permet en outre de réduire les frais de gestion liés à la recharge des véhicules.

Les bornes où sont déposées les batteries informent l’entreprise sur l’état de recharge afin d’optimiser leur durée de vie.

Installées chez des partenaires tels que Monoprix, BNP Paribas et des laveries, les bornes apportent un supplément de revenus aux commerces acceptant de les accueillir.

Obtenir des capitaux pour poursuivre les investissements

Zeway a réalisé une levée de fonds de 15 millions d’euros en 2020 auprès de Demeter, Allianz et WaterStart Capital. Ces fonds doivent notamment permettre de renforcer le réseau de bornes de recharge à Paris.

Des projets pour conquérir de nouveaux clients

Zeway souhaite étendre son activité à d’autres villes en France et en Europe.

Elle cherche par ailleurs à s’adresser aux personnes voulant effectuer des trajets sur de plus longues distances grâce à un nouveau modèle de scooter, cette fois-ci de 125 cm3 (contre 50 cm3 pour le premier).

L’entrée en vigueur des frais de stationnement pour les deux-roues thermiques à Paris en 2022 a en outre conduit l’entreprise à développer une offre à destination des utilisateurs de ces véhicules. Ces derniers peuvent souscrire un abonnement sans engagement, mais plus onéreux, et ainsi rouler en scooter électrique.