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Un secteur très polluant

Le bâtiment représente un important contributeur en termes de pollutions diverses : émissions de gaz à effet de serre, particules fines, déchets… Il occupe la première place au niveau de la consommation énergétique française, atteignant 45 % de la quantité totale d’énergie utilisée dans l’Hexagone.

Le secteur rejette par ailleurs directement 26 % des gaz à effet de serre du pays, et 7 % supplémentaires de façon indirecte, soit un tiers des émissions au total. Cette part s’avère encore plus élevée dans le cas des grandes agglomérations.

“Il représente 50 % en moyenne des émissions, et ça peut monter à 70 % dans des métropoles comme New York”, expliquait en 2021 sur BFMTV Hélène Chartier, directrice du développement urbain zéro carbone du C40, un réseau de grandes villes à l’échelle mondiale.

La phase de construction représente entre 60 % et 70 % de l’empreinte carbone d’un bâtiment neuf.

Plus de la moitié du bilan carbone provient du béton, matériau de loin le plus utilisé dans la construction (à plus de 90 %), pour un marché évalué à 2,8 milliards d’euros.

Très consommateur en eau et fortement émetteur de CO2, le ciment, élément constitutif du béton, engendre à lui seul une pollution majeure : l’industrie cimentière représentait ainsi près de 3 % des émissions de gaz à effet de serre en 2022 en France, et 6 % à l’échelle mondiale.

“Pour une tonne de ciment, 656 kilos de CO2 sont émis”, rappelait en 2022 Fabrice Copin, de l’Association technique de l’industrie des liants hydrauliques.

Le ciment et l’acier sont même responsables de la moitié des émissions de gaz à effet de serre de l’ensemble des matériaux de construction.

Sur longue période (1990-2017), le logement compte pour deux tiers des émissions de CO2, contre un tiers pour le bâtiment tertiaire.

Un parc immobilier énergivore et des déchets industriels massifs

En 2022, le parc immobilier français était par ailleurs plutôt énergivore, avec 17 % de résidences principales considérées comme des passoires thermiques (classes F et G du diagnostic de performance énergétique), soit plus de 5 millions de logements.

En y ajoutant les habitations classées E, c’est près de 40 % qui présentent des caractéristiques environnementales peu qualitatives. Le renouvellement du parc se révèle en outre assez faible, de l’ordre de 1 % pour la construction et d’une proportion équivalente dans la rénovation.

Le secteur du BTP génère également de nombreux déchets : il représentait 70 % des volumes mis en décharge en 2019 en France, et 50 % au niveau mondial en 2020. Il était aussi responsable à 40 % de la pollution de l’eau.

Le défi de la transformation écologique du secteur de la construction crée des opportunités de croissance vastes pour les start-up de la ConTech, dont les solutions ciblent particulièrement la réduction de l’impact environnemental.


Un renouveau portée par les nouvelles tendances de consommation

La bière a été l’une des premières boissons alcoolisées à proposer des équivalents sans alcool. Les vins et spiritueux sans alcool ne sont arrivés que plus récemment sur le marché, à la faveur de la tendance du “no-low” (pas ou peu d’alcool).

Celle-ci est décrite par Philippe Collinet, de chez Kronenbourg, comme “une aspiration pour des produits moins alcoolisés ou sans alcool. En partie due à la féminisation des consommateurs de bière.”

 Cet attrait renouvelé pour des boissons sans alcool ou faiblement alcoolisées est également renforcé par la plus grande attention accordée aux effets de l’alimentation sur la santé, un phénomène déjà observé au sujet des bières bio.

Plusieurs bières sans alcool ont été lancées depuis les années 1980, mais l’accélération du marché s’est opérée avec le lancement de la première Tourtel Twist par Kronenbourg en 2015. Cette gamme de bières sans alcool aromatisées aux fruits s’est enrichie d’une nouvelle référence chaque année et a largement popularisé le segment, avec 5,7 millions de foyers consommateurs fin 2022.

Les grands brasseurs industriels dominent le segment

Le segment de la bière sans alcool est dominé en France par Kronenbourg, en particulier grâce à sa gamme Tourtel Twist. Il dispose d’une large majorité des parts de marché à lui seul. Plus d’un tiers du segment est détenu par Heineken et les marques de distributeur (MDD). Le leader mondial de la bière AB InBev se montre peu présent sur le segment du sans alcool dans l’Hexagone.

Une progression paradoxale durant l’année 2022

La forte croissance du segment des bières sans alcool observée depuis plusieurs années s’est confirmée en 2022, avec une hausse de 16,2 % du chiffre d’affaires généré par ces dernières (panachés compris). Elles ont par ailleurs renforcé leur place sur le marché global des bières, atteignant 5,7 % du total, une part en hausse d’un point par rapport à 2021.

Cette évolution doit cependant être mise au regard de la situation générale du marché des bières, qui a stagné en 2022. De plus, les bières sans alcool ont connu un recul marqué de leurs ventes en volume : – 11,8 %, panachés inclus.

Il est toutefois trop tôt pour considérer si cette tendance va s’inscrire dans la durée, alors qu’un faisceau de facteurs pousse au contraire à un développement plus marqué du segment.

Des signaux favorables aux brasseries artisanales

Cette concomitance d’une forte élévation du chiffre d’affaires et d’une baisse significative des volumes indique par ailleurs une premiumisation du segment du sans alcool, a priori favorable aux brasseries artisanales et qui peut recouvrir plusieurs phénomènes :

  • une augmentation des prix des bières sans alcool ;
  • une modification de l’offre, avec davantage de lancements de bières haut de gamme ;
  • un choix des consommateurs plus porté vers les bières les plus onéreuses du segment.

“L’enjeu est de continuer à faire évoluer la perception des consommateurs pour que les bières sans alcool deviennent un vrai choix d’adhésion ! Cela passe par l’innovation, pour proposer plus de diversité de saveurs, et par des communications positives qui cassent les codes”.

Laura Tremsal, product owner chargé du sans alcool chez Heineken.


Une multiplication d’événements dédiés aux bières artisanales

Les enseignes de la grande distribution, qui représentent 65 % des ventes de bières, cherchent à mettre en valeur leur offre de bières artisanales par le biais de “foires à la bière”.

Ces événements permettent de faire découvrir des bières locales aux consommateurs, en attente de conseils en la matière.

“Toutes les enseignes ont bien compris que la bière était très importante”, soulignait en 2022 dans Rayon Boissons Jean-Luc Butez, fondateur de la société d’importation et de distribution IBB. “C’est pourquoi on observe une démultiplication des opérations et une augmentation de la pression promotionnelle.”

Les foires à la bière visent d’une part à orienter les consommateurs dans leurs achats en leur présentant une offre parfois confidentielle, et d’autre part à valoriser le segment grâce à la différenciation opérée par les bières artisanales.

Un rapport grande distribution-microbrasseries gagnant-gagnant

Cette approche peut se révéler complexe à mettre en place au départ, alors que les brasseries artisanales peuvent considérer la grande distribution comme contraire à leur stratégie de valorisation, basée sur la proximité, l’authenticité ou encore l’exception régionale.

L’intérêt d’une distribution à grande échelle finit toutefois par l’emporter.

“Au début, bien sûr, ce n’était pas évident”, décrivait ainsi dans Rayon Boissons Roger Anthony, acheteur bières, vins et spiritueux chez Aldi. “Mais aujourd’hui, une multitude de fournisseurs frappent à notre porte. Il s’ouvre chaque semaine une nouvelle brasserie artisanale en France, ce qui génère une offre abondante. Désormais, nous collaborons aussi bien avec des producteurs bretons que du Sud-Ouest.”

Le recours aux foires à la bière semble toutefois avoir atteint un pic. Accroître davantage le nombre d’opérations commerciales pourrait nuire à leur efficacité.

“Il y a une forte demande de nos clients pour des produits régionaux, voire même locaux. Ce qu’ils recherchent, ce sont des produits plus artisanaux fabriqués par une  brasserie qu’ils connaissent ou qu’ils situent facilement.”

Éric Zanuttini, leader de l’offre bières chez Auchan.


Vers plus de sophistication

Les brasseries artisanales profitent de tendances qu’elles contribuent par ailleurs à renforcer.

À l’origine perçue comme un produit convivial et peu coûteux, la bière voit son image évoluer vers plus de sophistication. La qualité des ingrédients utilisés et leur caractère naturel ainsi que le savoir-faire mis en œuvre comptent de plus en plus dans les critères d’achat, façonnant une approche davantage axée sur la recherche du haut de gamme ou de saveurs singulières.

La valorisation des produits permet à une multitude de brasseries de se positionner, même avec de faibles volumes, et de se démarquer de la concurrence des bières industrielles.

Antoine Susini, directeur marketing chez Heineken, confirmait en évoquant la bière dans la Revue de l’industrie agroalimentaire en 2022 : “C’est la catégorie qui croît le plus en valeur sur les deux dernières années sur le marché des boissons : + 16,7 % en valeur versus 2019.”

Miser sur l’attrait pour le localisme et la naturalité

Ces tendances transversales profitent aux acteurs de la bière artisanale, leur permettant de mettre en valeur l’origine de leur production.

Les nouvelles brasseries à l’envergure limitée et peu connue peuvent donc bénéficier d’une bonne image auprès des consommateurs souhaitant découvrir d’autres types de bières.

“On fait aujourd’hui de plus en plus attention à ce qu’on consomme : on favorise le bio, le local…”, confirmait en 2022 dans Les Échos la cofondatrice de la marque d’apéritif sans alcool Osco, Marion Lebeau. “Jusque-là, le phénomène concernait peu les boissons. Désormais, on commence à être aussi attentif à son verre qu’à son assiette.”

Différents segments spécifiques à ces tendances prennent de l’ampleur, tels que les bières artisanales bio ou encore sans alcool. Selon le point de vue, certaines d’entre elles peuvent se montrer complémentaires ou contradictoires : c’est le cas par exemple des bières fortes, affichant des saveurs plus marquées et une texture plus épaisse et moelleuse que les bières blondes classiques (lagers ou pils).

Les raisons de consommer autrement se multiplient et se diversifient, favorisant l’émergence de bières positionnées sur des segments variés.

“Structurellement, tous les signaux sont au vert: une image positive, une premiumisation de l’offre et des innovations fortes en termes d’aromatisation et de taux d’alcool.”

Philippe Colinnet, directeur de la communication externe chez Kronenbourg.


Le marché de la réparation de vélos grandit en France

L’essor des VAE, combiné à un parc toujours important de vélos classiques, a conduit à l’expansion des services de réparation en France. Ces derniers sont déjà bien présents chez les distributeurs de deux-roues, qu’il s’agisse des grandes surfaces multisport (Decathlon) ou d’électronique (Fnac Darty), de la grande distribution (Monoprix) ou encore des magasins spécialisés dans les vélos ou la mobilité électrique, comme Altermove et les boutiques indépendantes.

Le secteur voit par ailleurs l’émergence d’acteurs spécialisés dans la réparation, en général de vélos standards comme électriques. Ils peuvent néanmoins se focaliser parfois sur les VAE, tandis que d’autres sont ouverts à d’autres engins de déplacement personnel tels que les trottinettes.

Certains acteurs misent sur des réparateurs salariés pour effectuer les réparations, d’autres faisant au contraire le choix de travailleurs indépendants.

Les grandes enseignes nouent par ailleurs des partenariats afin de bénéficier de l’expertise d’acteurs spécialisés.

Tous font cependant face à une pénurie de main d’œuvre nuisant à leur capacité à répondre à une demande en forte hausse, les surfaces dévolues à la réparation dans les ateliers s’avérant parfois aussi insuffisantes.

Les cafés vélos et les associations de réparation, des acteurs complémentaires et concurrents des entreprises

  • Un phénomène qui prend de l’ampleur dans les grandes villes françaises : la naissance de “cafés cyclistes”, établissements combinant débit de boisson, petite restauration, réparation de vélos et vente de pièces détachées. Ils permettent également d’échanger entre cyclistes. Le Musette à Bordeaux, le Café du Cycliste à Nice ou encore la Cyclerie Café à Poitiers sont des exemples de ces nouveaux lieux de vie mêlant cyclisme et activités traditionnelles des bars et restaurants.
  • De nombreux organismes associatifs offrent par ailleurs des services de réparation de vélos, recourant à des bénévoles ou à des salariés.
    Financés en partie par les cotisations des membres, ils rassemblaient plus de 80 000 adhérents en 2016. Le paiement de l’abonnement permet de bénéficier des services de l’association.
    Ces structures mènent d’autres actions pour équilibrer leur budget, comme les ventes de vélos, des prestations auprès de collectivités ou d’entreprises ainsi que les campagnes de dons.
  • Ces différents acteurs font vivre et renforcent la pratique et l’écosystème du vélo dans sa globalité, mais peuvent aussi constituer une forme de concurrence avec les entreprises de réparation. Les cafés vélos apportent une offre différenciante, axée sur la convivialité, tandis que les associations, outre leur vocation sociale, sont en mesure de proposer des tarifs très bas par rapport aux acteurs privés.

Des actions déjà en marche

Gérées au niveau des municipalités et des communautés de communes, les politiques locales de transport mettent elles aussi l’accent sur le développement du vélo, standard comme électrique.

Outre les importants investissements consentis dans la création d’infrastructures (pistes cyclables, places de stationnement), les collectivités ont multiplié les systèmes d’aides à l’achat de VAE, cumulables avec les mesures gouvernementales.

Lors du lancement du Plan vélo, elles étaient même nécessaires pour obtenir une prise en charge par l’État. Avec plus de 150 aides en 2020, leur nombre a été multiplié par quatre depuis 2015.

Permettant de parcourir de plus longues distances, les VAE représentent une alternative viable à la voiture individuelle, notamment dans le cadre des trajets domicile-travail.

“Avec la révolution du vélo électrique, la focale change complètement, les gens n’ont plus peur de parcourir 20 km par jour”, soulignait à la mi-2022 Alain Jund, vice-président de l’eurométropole de Strasbourg en charge de la mobilité.

Les VAE constituent donc une méthode pour désengorger le trafic et réduire la pollution en ville, sans subir le rejet des mesures plus coercitives (frein au stationnement, exclusion des véhicules polluants, voire péages urbains). À Strasbourg, ces politiques ont permis d’atteindre une part modale du vélo de 20 % au centre-ville, de 15 % sur l’ensemble de l’agglomération et de 10 % dans la métropole.

Les collectivités organisent également des systèmes de location de vélos, notamment en longue durée (LLD). Leur nombre a augmenté de 86 % entre 2015 et 2021 selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Ils permettent aussi de limiter le nombre de voitures en circulation, 13 % des abonnés renonçant à l’achat d’une voiture et 12 % s’en séparant.

Un potentiel de croissance encore important

Malgré sa forte croissance ces dernières années, le VAE dispose d’un potentiel de développement toujours élevé. La part du vélo dans les trajets quotidiens des Français reste inférieure à la moyenne européenne. Certains États membres de l’UE affichent de plus une nette avance dans ce domaine : les habitants des pays du Nord comme le Danemark et les Pays-Bas réalisent entre un tiers et la moitié de leurs trajets à vélo.

En France, la voiture individuelle reste prépondérante sur de nombreux petits trajets pouvant aisément être effectués en VAE. Sa part modale s’élève ainsi à 65 % sur les trajets compris entre un et deux kilomètres, d’après la Direction générale des entreprises (DGE). Sur ceux compris entre 2 et 3,5 km, la part atteint 73 %.

Le VAE pourrait donc devenir l’un des principaux moyens de transport des Français, utilisé dans la majorité des trajets du quotidien (domicile-travail, courses…).

Pour être pleinement exploité, ce potentiel nécessite néanmoins un effort continu dans la multimodalité et la sécurisation des pistes cyclables et des emplacements de stationnement.


Un changement de comportement influencé par la crise de Covid-19

La pandémie de Covid-19 et les confinements mis en place dans ce contexte ont contribué au développement du marché du vélo en France et notamment des vélos à assistance électrique (VAE).

Les individus ont davantage souhaité adopter des comportements vertueux sur le plan environnemental et pour leur santé.

Vice-présidente de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), Annie-Claude Thiolat constatait en 2021 dans Le nouvel Économiste : “les amateurs, parmi lesquels figurent beaucoup de femmes, sont de plus en plus nombreux à affluer dans nos associations pour bénéficier d’un coaching vélo dans le but d’apprendre à circuler en ville ou sur leur itinéraire domicile-travail”.

Un pouvoir d’achat vélo plus grand

Outre l’évolution des pratiques, l’épargne accumulée durant les périodes de confinement a permis aux ménages de consentir à des achats plus onéreux, favorisant les VAE.

Ces derniers – dont le tarif avoisine les 2 000 euros en moyenne en 2021 (contre quelques centaines pour les vélos classiques) – constituent un segment premium. La hausse des volumes vendus a toutefois permis une diminution des prix (– 4 % en 2021), accélérant en retour la démocratisation du produit.

La dynamique du cyclotourisme

L’envie de nature des Français s’est également ressentie dans le succès du cyclotourisme, qui prend de plus en plus d’ampleur.

“Depuis la crise sanitaire, la fréquentation de notre site connaît des progressions à trois chiffres, contre 10 % à 20 % chaque année auparavant”, soulignait fin 2022 dans L’Officiel des transporteurs Nicolas Pinson, chef de projet web chez France Vélo Tourisme.

La période de pandémie a par ailleurs conduit les ménages à passer leurs vacances en France plutôt qu’à l’étranger, renforçant encore cette tendance. D’après France Vélo Tourisme, 22 millions de Français font du vélo en vacances, dont 3,3 millions en itinérance. Le label Accueil Vélo, créé en 2012, comptait plus de 5 000 hébergeurs en 2021, deux fois plus qu’en 2017.


Zoom sur une décennie de bouleversements de la pratique du vélo

L’étude sur l’Impact économique et le potentiel de développement des usages du vélo en France publiée en 2020 par la Direction générale des entreprises (DGE) en collaboration avec l’Agence de la transition écologique, montre que la pratique du vélo en France a profondément changé ces dix dernières années avec notamment :

  • Le retour du vélo dans le centre des grandes villes
  • Une forte hausse du vélo pour aller au travail
  • Une hausse du nombre de pratiquants
  • Un développement phénoménal du vélo à assistance électrique
  • Une croissance importante du marché du vélo en valeur
  • Une hausse des fabrications françaises
  • Une augmentation importante des investissements
  • La croissance très importante des retombées économiques du tourisme à vélo


Le secteur du diagnostic médical se caractérise par l’intervention d’un grand nombre d’acteurs, notamment de PME. Certaines entreprises s’affichent toutefois comme des leaders spécialistes du diagnostic tandis que de grands laboratoires pharmaceutiques s’y positionnent également.

Zoom sur les grands groupes français du diagnostic médical

Stago

Ce groupe fait partie des trois premiers spécialistes mondiaux dans les équipements et les réactifs dédiés à l’hémostase (circulation sanguine) et à la thrombose. Outre les acquisitions, le groupe Stago s’est développé par le déploiement de nombreuses filiales, une stratégie accélérée depuis le début des années 2000.

bioMérieux

Le groupe français bioMérieux se présente comme l’un des leaders mondiaux du diagnostic in vitro. Ce dernier a multiplié les acquisitions, en particulier de sociétés étrangères, et s’est diversifié avec le développement de solutions pour les secteurs des cosmétiques, de la santé animale ou encore de la pharmacie.

Eurofins

Le groupe coté Eurofins s’est diversifié dans une variété de segments, développant des tests pour l’agroalimentaire (sa spécialité), la pharmacie ou encore la biologie médicale.

Il a réalisé l’acquisition de plus de 400 sociétés depuis sa création et dispose d’une présence mondiale. Eurofins a installé son siège au Luxembourg en 2012.

Diagnostic Medical Systems

Cotée à Euronext Paris, Diagnostic Medical Systems se présente comme leader dans les systèmes d’imagerie pour le diagnostic médical. L’entreprise dispose d’un réseau de 140 revendeurs à l’international et s’est diversifiée dans les biotechnologies (médecine régénérative et arthrose). Elle a vendu sa branche dédiée au bien-être en 2022.

Son chiffre d’affaires est réalisé à hauteur de 85 % hors de France. Il a atteint 37,1 millions d’euros en 2021.

Eurobio Scientific

Issu notamment de différentes acquisitions réalisées au cours des années 2010, le groupe Eurobio Scientific est un spécialiste du diagnostic in vitro, coté depuis 2005 sur Euronext Paris. Il est présent dans une variété de domaines, des diagnostics pour les transplantations à l’immunologie ou encore la culture cellulaire.

Le 3 octobre 2022, Eurobio Scientific a annoncé l’acquisition de 100% du capital de la société néerlandaise Genome Diagnostics BV (GenDx). Cette acquisition va permettre à Eurobio Scientific de compléter son portefeuille commercial et de renforcer son positionnement géographique, principalement en Europe et aux Etats-Unis.

Infographie

La nouvelle réglementation européenne pour les dispositifs médicaux : un frein pour les entreprises innovantes

Les entreprises positionnées dans les dispositifs médicaux, dont les outils de diagnostic constituent une sous-catégorie, déplorent les freins à la mise sur le marché de leurs innovations dans le domaine réglementaire.

D’après le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem), 40 % des entreprises interrogées en 2022 ont renoncé à lancer un produit en France du fait de la complexité administrative.

La nouvelle réglementation européenne sur les dispositifs médicaux, décidée en 2017 et devenue obligatoire en 2021, a renforcé les contrôles et les obligations pour les acteurs du secteur.

Porte-parole du Medef et présidente de D&C Consultants (cabinet ayant réalisé l’étude du Snitem), Dominique Carlac’h soulignait : “l’intensification et la complexification de la réglementation est, au sein de la filière du dispositif médical, l’un des enjeux qui remonte massivement parmi les entreprises interrogées dans le cadre de l’étude.”

Elle ajoutait, à propos du nouveau règlement européen sur les dispositifs médicaux et de diagnostic in vitro (DMDIV), que ce dernier accroît considérablement les exigences pour l’obtention du marquage CE, mobilisant d’importantes ressources humaines et financières.

Les sociétés du panel estimaient, pour 61 % d’entre elles, subir des retards de certification de 6 à 12 mois. Les trois quarts des répondants considéraient en outre que la hausse des exigences réglementaires allait accroître les besoins de financement. Elles étaient alors 59 % à observer des difficultés dans ce domaine.

La nouvelle réglementation européenne pour les dispositifs médicaux décryptée par le Snitem

La mise en application du règlement européen sur les dispositifs médicaux (Règlement (UE) 2017/745 du Parlement européen et du Conseil du 5 avril 2017 relatif aux dispositifs médicaux, modifiant la directive 2001/83/CE, le règlement (CE) n° 178/2002 et le règlement (CE) n° 1223/2009 et abrogeant les directives du Conseil 90/385/CEE et 93/42/CEE) était initialement prévue le 26 mai 2020.

Crise sanitaire oblige, elle avait été reportée d’un an, afin de permettre au secteur des dispositifs médicaux de pouvoir pleinement répondre aux besoins des systèmes de santé. Elle est désormais effective.

D’après le Snitem, le nouveau règlement européen impacte tous les opérateurs du secteur et toutes les étapes clés de la vie des DM, depuis leur qualification jusqu’à leur surveillance post-market.

Le Snitem accompagne les entreprises du dispositif médical ainsi que l’ensemble des acteurs de l’écosystème dans la mise en application du règlement européen 2017/745. L’organisme propose des guides et met des fiches explicatives à leur disposition.

Encore fortement atomisé, le secteur du diagnostic médical en France conserve un potentiel important en termes d’opportunités pour de nouveaux entrants.

La liste des facteurs qui contribuent au développement actuel de nouvelles solutions de diagnostic médical sur le marché.

  1. L’aboutissement de recherches parfois anciennes (plus de dix ans de travaux) permet de faire émerger des solutions opérationnelles et commercialisables.
  2. Les avancées dans le numérique et l’intelligence artificielle, transverses à de nombreux secteurs, se diffusent également dans le domaine médical.
  3. Le vieillissement de la population tend à accroître les besoins dans le suivi et le diagnostic médical, les personnes âgées constituant une catégorie particulièrement à risques.
  4. Le développement du dépistage du fait de campagnes dédiées récurrentes (notamment pour le cancer du sein) augmente la demande en outils de diagnostic.
  5. L’ouverture des données de santé, lancée fin 2013, représente en outre une initiative favorable à la création de solutions, en particulier algorithmiques, dans le secteur médical. Cette politique publique a abouti à la mise en place du Système national des données de santé (SNDS) en 2017, centralisant les données des administrations publiques afin de les mettre à disposition des porteurs de projets.

  


Les SATT, un réseau important pour le passage des technologies des laboratoires aux applications commerciales

Créées au début des années 2010 via le Programme d’investissements d’avenir, les Sociétés d’accélération de transfert de technologies (SATT) sont à présent au nombre de 13 en France, et facilitent la diffusion des technologies développées par les centres de recherche publics.

Disposant d’un budget de plus de 850 millions d’euros, elles sont réparties sur une grande partie de l’Hexagone tandis que la région parisienne en concentre trois.

Début 2019, elles avaient investi plus de 330 millions d’euros dans des projets de recherche, avaient déposé près de 3 000 brevets et avaient participé à la création de 370 start-up.